France. La saga Sarkozy, la justice et la politiqueLa Cour d'Appel de Paris a annulé la mise en détention provisoire de l'ancien président Nicolas Sarkozy, décidé par le Tribunal Correctionnel de Paris, il y a quelques semaines. Sarkozy a donc exécuté 20 jours de prison dans des conditions pénibles, insulté par des centaines de co-détenus. Et par de misérables ennemis politiques, rendus ivres de plaisir de le voir traîné dans la boue ... Mon lecteur comprendra que je n'ai pas été convaincu par les arguments des "légalistes", comme l'ex-avocat général à la Cour de Cassation, Philippe Bilger, qui ne parvenait pas à masquer sa satisfaction sous des arguments "techniques". Arguments qu'il aurait été seul à savoir manipuler, face aux nombreuses réactions scandalisées par le sort inique fait à Sarkozy. Ce qui me distingue peut être tant des "légalistes" que des "scandalisés", c'est que je conserve des griefs majeurs contre la présidence de Sarkozy. J'estime qu'il a inauguré la fin de la démocratie française et, pire encore, la fin de la République française, laissant le champ libre à la tyrannie du régime occidental dont l'empire s'accroît davantage partout en Occident. Mon lecteur comprendra donc que ce ne sont pas les accusations d'avoir touché quelques millions d'euros d'un obscur dictateur africain, accusations reconnues infondées de plus par le Tribunal Correctionnel de Paris, qui me semblent les plus graves. Mes lecteurs pourraient alors me reprocher de plaindre la peine de détention provisioire, puisque j'accuse Sarkozy - avec bien des analystes politiques - de crimes bien plus graves. Mais la justice républicaine exige que la Loi soit formellement violée, et plus encore, la peine doit être légalement prévue. Ici rien de tout celà n'est présent. Quels sont donc les reproches politiques que l'on peut faire à la présidence Sarkozy ? Les griefs , d'une gravité exceptionnelle, qui sont formés contre la présidence Sarkozy, sont au nombre de cinq. Nommément, on peut identifier :
Le premier grief démontre le meurtre de la démocratie et le deuxième celui de la République. Cela fait beaucoup pour un seul politicien. Et il y a les autres griefs !. Pour revenir à la condamnation de Sarkozy, on peut partager les alarmes de plusieurs analystes :
La seconde alarme citée aura des conséquences néfastes. Les errements judiciaires contre Sarkozy et d'autres politiciens limitera aux aventuriers l'accès à la profession politique : la chose se voit nettement au plus haut niveau de l'Etat politique, tant en France qu'ailleurs. Et elle rappelle un terrible précédent : la "révolte" des juges contre l'autorité du Roi de France à partir de 1782 a été l'une des causes de la Révolution française. Pour conclure, je voudrais partager aussi une observation faite par d'autres analystes. Les lois utilisées par les juges, contre Sarkozy, ont été votées par des parlementaires inconscients, trop souvent ignorants de la justice. Ces lois exhorbitantes du bon sens politique leur revient dans la figure quelques années plus tard. Aussi, les magistrats sont souvent fondés à rétorquer que les parlementaires n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes quand une loi est appliquée à leur détriment, alors même qu'ils l'ont voté ! Ceci n'excuse pas l'acharnement de la caste des magistrats, mais limite peut être leur responsabilité. Ce n'est pas brillant de toute façon. |