L'Allemagne, grande voie de la tyrannie

Philippe Brindet09/05/2025

Après des élections législatives remportées par l'alliance des conserveurs CSU/CDU, il fallait encore que leur leader, Friedrich Merz, obtienne la sanction du Parlement nouvellement composé. Dans ce Parlement, le "parti" de Merz n'a qu'une majorité relative. Il lui a donc fallu composer une coalition pro-gouvernementale au Parlement allemand.

Dans ce but, les deux mois qui viennent de s'écouler ont été utilisés par Merz pour constituer une nouvelle coalition susceptible de voter les lois qui vont bien avec son projet politique et de le soutenir dans sa mise en oeuvre.

En s'alliant avec les socialistes du SPD, Merz était assuré d'avoir une coalition sinon robuste, du moins majoritaire. De quelques points, mais majoritaire tout de même.

Or, le matin du vote, les parlementaires ont repoussé sa coalition. Tout simplement. C'est-à-dire que des députés membres des partis de la coalition péniblement constituée ont refusé de voter pour cette coalition.

Ici, on doit remarquer que ce vote négatif démontrerait que l'Allemagne n'est pas une tyrannie contrairement à ce que suspecte le titre du présent article qui, de ce fait, paraît bien vain. Mais, il faut dépasser les apparences.

La Constitution allemande dit que dans ce cas, le parti qui ne dispose que de la majorité relative; dispose de quarante jours pour discuter avec les autres partis d'une nouvelle coalition et la présenter au vote du Parlement. Merz va réussir à négocier la nouvelle coalition en quatre heures. C'était "facile" pouisque la "nouvelle" coalition était strictement identique à l'ancienne ... Comme quoi, il ne faut pas en rester aux apparences, à "l'information", ...

Une fois de plus, quand un vote ne correspond pas à ce qu'attend le régime occidental, le régime occidental prend des mesures, organise un nouveau vote et ... obtient une décision qui satisfait ses vues. La première fois, c'était en France en 2005 avec Sarkozy. Il s'agit là d'un détournement tyrannique de l'élection démocratique, la "nouvelle" élection ayant l'apparence de la régularité démentie par l'identité des condtions des deux votes successifs.

Que s'est-il passé durant les quatre petites heures qu ont séparés les deux votes contraires ?

Les députés constestaires, une petite dizaine, ont été identifiés et menacés par Merz et ses sbires, de sorte qu'ils ont été soumis à la discipline de vote exigée par le régime. Une tyrannie donc. Tyrannie qui "se formalise" des règles démocratiques pour mieux les violer.

Merz démarre son règne avec de très sérieux problèmes qu'il a lui-même créés

Le premier problème de Merz, c'est qu'il est lui-même un minsistre important de la coalition précédente qui a été désavouée par le vote du peuple allemand aux législatives. Il appartenait à l'équipe du chancelier Scholtz, mis en minorité. Et Merz n'était pas un ministre quelconque. Il était le ministre de l'Economie responsable de l'effondrement économique et social de l'Allemagne sous Scholtz. Il aurait dû "disparaître" sous l'opprobre et ne plus jamais apparaître dan sla vie politique allemande. Or, merz a eu l'effronterie de de présenter comme une voie politique, alternative à on ne sait trop quoi. La politique allemande, comme celle française, est donc un abus de confiance puisque Merz est exactement le même que Scholtz.

Ceci est impardonnable pour les électeurs allemands.

Le deuxième problème de Merz est qu'il a menti aux électeurs allemands, En démocratie, du moins selon le régime occidental depuis plus de 70 ans, il n'y a là rien que de très normal. Mais, un mensonge est un mensonge et celui-ci s'ajoute à une succession de mensonges qui lassent l'opinion publique.

Lorsque Scholtz a été mis en difficulté lors de la précédente législature, Merz a compris que le problème principal qui révoltait les allemands, résidait dans l'immigration massive imposée depuis trente ans par le régime occidental. Oe, le problème de l'immigration a été porté par un nouveau parti allemand, l'Alternativ für Deutschland ou AfD. Ce parti de formation récente est devenu depuis les élections de février 2025, le premier parti dans les sondages et avec les élections de février 2025, le second parti au Bundeestag, devançant le SPD de la coalition de Merz !

Or, et voilà le nouveau mensonge à ajouter à la longue liste, en novembre 2024, lors du règne de Scholtz, Merz a simulé une alliance avec l'AfD sur la question de la lutte contre l'immigration massive. Il est même allé jusqu'à faire voter son parti biforme CDU/CSU avec l'AfD

De ce fait, Scholtz a compris qu'il ne pouvait plus gouverner, et il a convoqué de nouvelles élections législatives pour retrouver une nouvelle majorité. Et Merz a trompé ses électeurs en prétendant avoir un programme de lutte contre l'immigration massive.

Les Allemands se sont méfiés qui ont donné la seconde place à l'AfD. Mais trompés, par le mensonge anti-immigration de Merz, ils lui ont donné la première place !

A peine son parti devenu majoritaire, Merz a immédiatement fait annuler les mesures anti-immigration prises par Scholtz dans une tentative désespérée de garder son poste. Merz a fait agir les administrations fédérales pour attaquer l'AfD la faisant "classer comme organisation d'extrême-droite", ce qui est la première étape avant une interdiction légale.

Depuis, Merz a installé "sa" coalition au Parlement et le Bureau fédéral a suspendu sa décision de classement à l'"extrême-droite" de l'AfD.

Il est néanmoins établi que Merz a menti aux électeurs allemands.

Le mensonge est la base de la politique allemande

Merz a proféré un autre énorme mensonge. Il a fait campagne lors des législatives sur un programme d'austérité du budget fédéral qui, depuis le Covid et l'Ukraine, est en grande difficulté.

A peine son parti élu au Bundestag, Merz a annoncé qu'il avait le projet de faire supprimer la règle constitutionnelle de l'interdiction des déficits fédéraux. Ceci a heurté les politiciens affiliés CDU/CSU qui tiennent à la rigueur budgétaire. Bien sûr, on pourra souligner que le projet d'austérité supposait dans la régle politique allemande le renforcement de l'interdiction des déficits et de l'endettement.

Aussi le projet de Merz de neutraliser l'une des règles remarquables de la politique budgétaire allemande démontre qu'il a menti lors des élections législatives. Il n'avait aucune intention d'appliquer sa promesse électorale.

En réalité, Merz est l'ancien patron de la filiale allemande du fonds d'investissement américain Black Rock. Les liens qu'il a avec la finance américaine sont comme un "conflit d'intérêt" majeur. Or, l'endettement d'un Etat le place dans la dépendance, dans la soumission même, au secteur financier. En fait, Merz a été placé comme chancelier pour mettre l'Allemagne à la disposition des financiers américains.

Il est ainsi chargé de détruire la souveraineté de l'Allemagne, souveraineté déjà fragile entre les liens avec l'Etat américain et ceux avec l'Union européenne, aux financiers de Black Rock, Vanguard, Goldman et consorts.

Il a menti aux électeurs allemands sur sa mission. Il ne la tient pas du peuple allemand, mais de Wall Street.

En fait, l'attitude de Merz est typique des politiciens occidentaux. Merz ne procédera pas différemment de Johnson, Sunak ou Starmer en Angleterre ou de Sarkozy , Hollande ou Macron en France. Par l'immigration, le déficit et la dette. Et bien d'autres choses.

Le tyran est en place et bien en place.