La panthéonisation de Robert Badinter

Philippe Brindet - 09.10.2025

Quarante ans après la loi d'anrogation de la peine de mort dan sle droit criminel français, le régime a voulu s'auto-célébrer en admettant au Panthéon le ministre de la Justice de l'époque qui avait présenté la loi au Parlement. Dans un discours célèbre, Robert Badinter avait affirmé que cette abolition était naturelle depuis une Histoire vieille de deux mille ans et depuis la Révolution française.

Il fallait être capable de beaucoup d'audace réthorique pour emporter la conviction sur cette base. Toujours est-il que la loi d'abrogation de la peine de mort, promesse électorale du candidat socialiste de l'époque, fut votée.

C'est étrange parce que le christianisme a toujours soutenu le droit de l'Etat à appliquer la peine de mort. De même, la Révolution française a condamné à mort des dizaines de milliers de français dans une débauche d'arguties judiciaires. Et ses héritiers se sont bien gardés d'y mettre un terme.

Mon lecteur pourrait il croire que je déplore l'initiative abolitioniste de Robert Badinter et de suite, sa panthéonisation. Il n'en est rien.

Pour qu'un juge puisse requérir la peine de mort, quelque soit le régime légal qui encadrerait cette pratique, il faut des conditions essentielles qui ne sont certainement pas remplies, pas plus lors de la Révolution qu'avant. De ce fait, je suis enchanté que le juge judiciaire ne puisse plus prononcer cette peine en aucune circonstance.

Sans chercher à exposer toutes les conditions qui me semblent essentielles pour permettre à un juge de rendre un verdict de peine de mort, je voudrais n'en exposer qu'une seule : que le juge croit en Dieu, qui Juge les vivants et les morts. Si le juge humain n'y croit pas, sa condamnation pénale est sans légitimité. Il peut respecter juridiquement les critères légaux pour prononcer la peine de mort ou pour ne pas la prononcer. Dans les deux cas, il commettra un acte judiciaire sans valeur. Donc un danger pour la société et pour la Loi.

Bien entendu, ni Badinter, ni aucun de ses alliés politiques ne croient en Dieu. La référence qu'il fait dans son discours à l'Histoire des deux mille ans lui évite de citer Dieu. Il n'y croit pas. Et ses juges n'y croient pas davantage. Alors, Badinter est avisé de demander l'abolition de la peine de mort. Le juge ne croyant plus en Dieu, ne peut plus attendre de sanction à la peine ultime qu'il requiert. Qu'il ne la prononce donc plus jamais.

A l'opposé, le juge qui croit en Dieu, sait que son jugement de peine de mort est rendu sous le regard de Dieu. Et la Justice de Dieu est terrible pour celui qui rend un faux jugement. Dieu venge l'innocent injustement condamné à mort.

Malheureusement, pour Badinter et ses émules, Dieu n'existe pas. Dans leur esprit pervers, tout est alors permis à l'assassin. Comme l'écrivait le marquis de Sade à l'époque de la Révolution fantasmatique : "le crime prime".

Mais, si l'évocation d'une Histoire de 2000 ans évitait à Badinter de s'écorcher les lèvres en prononçant le Nom de Dieu, elle lui permettait sans doute de revendiquer les récents errements du catholicisme nouveau, empli d'"humaitarisme" et de droits de l'homme par imitation des pires déviations de la société laïque et antithéique. Il est en effet réel que le catholicisme concilaire a exclu aussi bien la peine de mort que le châtiment des assassins en général pour les mêmes raisons que Badinter et ses juges. La justice qui vengeait les victimes et protégeait la société, instrumentalise les assassins pour opprimer la société et se moquer des victimes.

C'est le sens des réactions des opposants sinon à la panthéonisation de Badinter, comme celle du patron du parti de droite Reconquête, Eric Zemmour qui tweete :

"la patrie n’est pas reconnaissante à l’homme qui a aboli la peine de mort pour les criminels endurcis, mais pas pour les victimes.
La patrie n’est pas reconnaissante au ministre de la Justice qui, dès son arrivée place Vendôme en mai 1981, a vidé les prisons. Combien de vols, de viols, de meurtres, combien de victimes éplorées ont-elles pâti de cette fausse générosité ?
La patrie n’est pas reconnaissante au socialiste qui a noyauté tous les rouages de son ministère avec les militants du Syndicat de la magistrature, qui, depuis quarante ans, ont contaminé la justice française de leur idéologie sectaire, laxiste et victimaire.
"
Source : https://x.com/ZemmourEric/status/1976295891460903051

Les partisans des assassins qui vilipendent les victimes et qui détruisent la société par des moyens politiques qu'ils ont détournés ont triomphé et la nation française est en proie aux tourment que lui infligent criminels et délinquants mais aussi titulaires de "droits" dévoyés par ceux là-même qui devaient protéger la nation.

Mon lecteur appréciera combien je suis partagé sur le sujet de la peine de mort. Très heureux qu'on ne l'applique plus et très malheureux que la nation ne se protège plus des exactions qu'elle subit de plus en plus.


Revue C-Politix (c) 06 Octobbre 2025