Une suspicion de coups d'Etat quasi légaux

Philippe Brindet - 27.07.2025

Dans un court article (The Social Democrats are plotting a judicial putsch to seize control of the German government.) - dont le développement est accessible derrière un 'paywall' - l'analyste averti de la situation politique et sociale de l'Allemagne, soupçonne l'organisation et le développement en cours d'un coup d'Etat quasi-légal en Allemagne.

La stratégie de ce "coup d'Etat" consiste à prononcer l'interdiction du parti politique majoritaire - aujourd'hui Alternativ für Deutschland - par une décision judiciaire. La première opération consiste donc à placer dans les Cours de justice politique des affidés des conjurés - en l'occurrence, des membres du SPD, le parti socialiste allemand. La chose est quasiment faite aujourd'hui grâce à un patient travail de sape entrepris dès le mandat du socialiste Olaf Scholtz et poursuivi sous la flexible domination du "chrétien-démocrate" Merz.

La deuxième opération consiste à faire déclarer par les Cours de justice concernés le caractère anti-constitutionnel du parti majoritaire - aujourd'hui l'AfD. Une fois le parti interdit, ses députés sont éliminés de facto du Bundestag. Du fait que le "caractère anti-constitutionnel" d'un parti confère un caractère criminel aux activités politiques des membres de ce parti, ces derniers sont immédiatement jetés en prison pour plusieurs années.

Ici se trouve une alternative (et pas pour l'Allemagne ...), alternative effet de mon ignorance du contenu pratique de la Constitution allemande :

  • ou bien la constitution allemande impose la tenue de nouvelles élections auxquelles l'AfD dissoute ne peut plus participer et ses cadres non plus ;
  • ou bien elle exige d'attendre la prochaine législature et alors les socialistes alliés aux communistes de Die Linke et aux écologistes de Die Grüenen, écartent les chrétiens démocrates minoritaires du gouvernement et du Bundestag.

Le coup d'Etat est maintenant complètement réalisé et il suffit d'interdire ensuite, pour "caractère anti-constitutionnel", les deux partis chrétiens devenus d'opposition. La "gauche woke" dispose alors totalement du pouvoir politique et social en Allemagne.

Cette stratégie a déjà été tentée aux Etats Unis dès l'année 2015 pour stopper l'ascension électorale de Donald Trump. Le dossier de l'affaire prétendue de l'ingérence russe dans les élections présidentielles américaines, - dossier fabriqué par un agent du MI-6 britannique, Steele, et financé par le Parti Démocrate de Hillary Clinton, était destiné à forger de toutes pièces une accusation de trahison des opposants de Clinton. Contrôlant les tribunaux américians, notamment par les efforts datant de plus de vingt ans du milliardaire Geoges Soros, qui a infiltré des salariés de ses ONGs partout dans le système judiciaire américain, Clinton, puis Biden, étaient "assurés" du succès de leur stratégie.

Aux Etats-Unis, la stratégie du coup d'Etat "légal" a échouée. Mais, les démocrates américains sont très loin d'avoir abandonné leur stratégie d'éviction judiciaire de leurs adversaires politiques. Trump a triomphé dans plusieurs procès fabriqués contre lui. Mais, il existe encore un nombre élevé de procès "interrompus" par le statut de président élu et d'autres s'ajouteront à la liste. Tous ces procès s'appliqueront plus ou moins correctement à n'importe quel candidat n'appartenant pas au Parti Démocrate.

La situation en France est exactement la même. Marine Le Pen, qui "tient" d'une main de fer le parti politique majoritaire en France - du moins du parti rassemblant le plus d'électeurs - est sous la menace de plusieurs procès dont l'un est en passe de l'éliminer des prochaines élections. Et ces procès condamnent par la même occasion des dizaines de cadres de son Parti.

La situation en Roumanie est exactement la même. Deux opposants de l'aile conservatrice majoritaire - Georgescu et Simion - ont été écartés du pouvoir par des décisions judiciaires fabriquées par les organisations - souvent européistes - qui contrôlent en réalité la Roumanie.

La situation est la même au Royaume-Uni, où le leader de l'opposition conservatrice, Nigel Farage, est lui aussi pourchassé par des juges qui tentent de ruiner ses campagnes. Mais, Farage a subi aussi un assaut encore plus sournois : celui du "debanking" qui consiste à fermer les comptes bancaires d'un opposant pour des raisons arbitraires, les conditions commerciales des banques privées étant facilement utilisables dans n'importe quel sens.

On assiste donc bien en Occident, à une généralisation des quasi coups d'Etat légaux au bénéfice de la "gauche woke". Ces opérations ont pour l'instant souvent échouées ou n'ont pas toujours données le résultat escompté. Mais, elles sont toujours en cours et leur extension toujours accélérée démontre assez le glissement historique de la démocratie occidentale vers la tyrannie.


Revue C-Politix (c) 21 Juillet 2025