Analyse des moyennes des décès quotidiens recensés par l'INSEE par rapport à 2019

Philippe Brindet - 07 Février 2023

L'INSEE publie périodiquement les données comptant les décès quotidiens en France (https://www.insee.fr/fr/statistiques/6206305?sommaire=4487854#tableau-figure2). Ce tableau peut être analysé à l'aide d'un tableur ou d'un outil de calculs statistiques . On y fait des découvertes intéressantes.

Le tableau INSEE contient les cumuls des décès pour chacun des 365 jours des années 2019 à 2022 et du 1er au 16 janvier 2023. La série continuera à la prochaine livraison de statistiques de l'INSEE.

2019 présente un intérêt de comparaison : c'est la dernière année complète sans influence de la Covid-19. Aussi, il est possible de voir l'effet de la Covid-19 et des mesures prises pour lutter contre la pandémie dans les décès quotidiens.

On a commencé par reconstituer les décès quotidiens en soustrayant chaque jour de l'année du jour précédent.

On obtient ensuite le tableau des excès de mortalité de chaque année sur l'année 2019 :

Année2023202220212020
Surmortalité à 20191052601814836255739
Surmortalité relative3,31%8,93%7,31%8,33%

La surmortalité pendant les 3 ans de Covid est donc de 165 334 morts. Cela correspond à quelques unités près exactement au nombre de Décès Covid : au 6 février 2023, il y aurait 165 468 décès Covid en france (source John Hopkins Uni : https://coronavirus.jhu.edu/region/france)

Pour comparer les effets des mesures prises chaque année, on a calculé l'écart de mortalité jour par jour entre chaque année de 2020 à 2023 sur le même jour de l'année 2019. On a ensuite calculé la moyenne de ces écarts pour chaque année. On obtient le tableau suivant :

Année 2020202120222023
Moyenne des écarts quotidiens à 2019 3,61%7,50%7,61%11,71

Remarque : l'écart relatif à 2019 est de 11,71% pour les 16 premiers jours de 2023. Pour ces 16 premiers jours des années 2023 à 2020, l'écart relatif moyen est :

16 premiers jours de 2020202120222023
Moyenne des Ecarts relatifs
aux 16 premiers jours de 2019 en %
0,4211,7311,1911,71

La moyenne des écarts pour les 16 premiers jours de l'année est important plus de 11%, sauf pour 2020. Il faut donc éviter de tirer des conclusions hâtives sur le cours futur de l'année 2023. Le fait que les 16 premiers jours de 2023 produit une moyenne plus forte que la moyenne annuelle complète de 2022, et de 2021, ne peut pas seule signifier que la moyenne des écarts de décéès quotidiens sera plus forte en 2023 qu'en 2021 et 2022. Une explication viendrait de ce que à la fin de 2020, il a été décidé de remonter plus rapidement les résultats des décès du début de l'année ou encore que les décès de la fin de l'année précédente ont été comptabilisés en début de l'année suivante.

1 - Remarques sur la statistique des écarts à 2019 pour l'année 2020

Pour l'année 2020, on remarque une anomalie entre les deux semestres : le premier semestre qui voit les premières et deuxième vagues épidémiques, a une mortalité quotidienne moyenne moins élevée que le second semestre. On a calculé la date à laquelle la moyenne des écarts est égale à 0,00%. Du 1er janvier 2020 au 26 mai 2020, la moyenne des écarts quotidiens à 2019 est de 0,00% et du 29 mai au 31 décembre 2020, elle est de + 6,96%.

Cette différence entre les deux parties de l'année 2020 expose le fait que les français sont beaucoup moins décédés avant le premier confinement qu'après. On a en France trois confinements :

  • du 17 mars au 11 mai 2020 non inclus, soit 1 mois et 25 jours ;
  • du 30 octobre au 15 décembre 2020 non inclus, soit 1 mois et 15 jours ;
  • du 3 avril au 3 mai 2021 non inclus, soit 28 jours.

On note qu'au cours de l'année 2020, une période du 12 janvier au 29 mars 2020 présente une moyenne des écarts à 2019 négative. Avant le premier confinement, on meurt moins qu'en 2019. Puis pendant le confinement, l'écart relatif à 2019 devient positif et croît :

  • 25 avril 2020 : + 8,34 %
  • 31 déc 2020 : + 8,44 %

On note que, pendant tout le premier confinement, la moyenne des écarts à 2019 augmente de 0 à 8,34% pour redescendre à 7,69%.

Le deuxième confinement voit un accroissement lent de l'écart de la mortalité avec 2019.

30 octobre 2021 5,89 %
15 décembre 2020 8,15 %

On remarque que le deuxième confinement n'a aucune influence sur le cours des décès quotidiens. On constate une hausse constante :

2 Septembre 2020 4,87 %
31 décembre 2020 8,33 %

Remarque sur les variations des écarts relatifs de 2020

Sur la courbe des écarts relatifs de 2020 à 2029, on peut remarquer les cinq périodes suivantes :

  1. du 1er janvier 2020 au 28 février : baisse continue de + 4,42 % à - 8,60 %;
  2. du 29 février 2020 au 25 avril 2020 : hausse continue de -6,80% à + 8,34% ;
  3. du 26 avril 2020 au 7 août 2020 : baisse continue de +8, 32 % à +4,84 % ;
  4. du 8 août 2020 au 16 octobre 2020 : constance de 4,86 % à + 5,17% ;
  5. du 17 octobre 2020 au 31 décembre 2020 : hausse constante de 5,20% à 8,34%.

On remarque que le passage de la 1ere à la 2eme période se caractérise par un saut brutal de + 1,80% : la courbe des écarts relatifs passe directement de décroissante à croissante. Le décrochement de valeurs est probablement dû à un changement dans le mode de comptage des décès quotidiens, sans que l'on sache si c'est en 2020 ou en 2019. L'inversion de tendance de décroissante à croissante est aussi une circonstance accidentelle qui ne trouve pas d'explication simple.

2 - Remarques sur la statistique des écarts à 2019 pour l'année 2021

La courbe des écarts relatifs des décès quotidiens de 2021 sur 2019 présente les variations suivantes :

  1. du 1er janvier 2021 au 8 mars 2021 : baisse constante de 14% à + 5,85 %
  2. du 9 mars 2021 au 12 mai 2021 : hausse constante de 5,88 % à 8,92% ;
  3. du 13 mai 2021 au 9 août 2020 : baisse constante de 8,90 % à 6,34 % ;
  4. du 10 août 2021 au 27 novembre 2021 : sensiblement constant entre 6,34 % et 6,53 % ;
  5. du 28 novembre 2021 au 31 décembre 2021 : hausse constante de 6,54 % à 7,31%.

Sauf que 2021 est toujours au-dessus de + 5,85 % ( pas de période "négative" comme en 2020) le profil des variations d'écarts quotidiens est strictement identique : même succession de baisses et de de hausses, la période "cosntante" est la 4 °, ...

On ne note pas d'irrégularités en 2021 sauf que l'écart quotidien du 1° janvier 2021 est bien au-dessus de celui du 31 décembre 2020 et, là aussi, la hausse constante qui termine 2020 est suivi d'une baisse cosntante sans continuité. On pense encore à un changement de comptage des décès (décrochement) mais le changement de sens de variation ne s'explique pas.

3 - Remarques sur la statistique des écarts à 2019 pour l'année 2022

La courbe des écarts relatifs des décès quotidiens de 2022 sur 2019 présente les variations suivantes :

  1. du 1er janvier 2022 au 13 mars 2022 : baisse constante de 14% à + 5,54 %;
  2. du 14 mars 2022 au 5 mai 2022 : hausse constante de 5,55% à 7,69 %
  3. du 6 mai 2022 au 7 juillet 2022 : baisse constante de + 7,64 % à + 6,43 % ;
  4. du 8 juillet 2022 au 22 août 2022 : hausse constante de + 6,47 % à + 7,88 %
  5. du 23 août 2022 au 29 novembre 2022 : baisse constante de 7,86 % à + 7,56 % ;
  6. du 29 novembre 2022 au 31 décembre 2022 : de 7,57 % à 8,93 %.

Sauf que 2022 est toujours au-dessus de + 5,54 % ( pas de période "négative" comme en 2020) le profil des variations d'écarts quotidiens est relativement identique : même succession de baisses et de de hausses, la période "constante" est remplacée par une montée - descente de faible amplitude, ...

En manière de conclusion

On souligne à nouveau que les données qui ont été utilisées pour calculer les écarts ne sont pas les données quotidiennes de décès toutes causes, mais le cumul en cours d'année de ces données quotidiennes. Une telle statistique ne présente pas beaucoup d'intérêt scientifique. Mais, cependant, elle permet de faire plusieurs remarques :

  • les données quotidiennes ont été fortement retraitées

    on peut le constater avec les quelques rares décrochements des valeurs successives et de brusques changements du sens de variation.
  • le but de la publication de l'INSEE

    est de démontrer qu'il n'y a aucune mortalité en excès sur l'année 2019 sauf les décès Covid. Surtout aucun décès lié aux mesures épidémiques comme les co,nfinements, l'interdiction des soins médicaux, l'imposition de vaccins aléatoires, ...
  • mais l'INSEE n'est pas parvenu à masquer un indice

    On sait que le nombre d'infections a fortement diminué en 2021 et surtout en 2022, de sorte que le fait que l'excès de mortalité en 2021 et surtout en 2022 n'est pas expliqué par les décès notés "Covid". Il ne nous est pas possible n'aller plus avant. On note que de nombreuses études indépendantes, pour l'Allemagne, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis montrent que les excès de mortalité ne sont pas expliqués par les décès Covid. En France, si ... Or, on sait uqe les décès Covid sont des gens qui ont été testés positifs au Covid même s'ils n'étaient pas malades du Covid et qu'ils sont morts d'une toute autre cause. Il y a eu une sorte d'organisation de l'impossibilité de "compter vrai".

Revue C-Politix (c) 7 Février 2023