Analyse politique du premier tour de la présidentielle

Philippe Brindet - 12 Avril 2022

Le résultat est simple : la corruption a triomphé avec Macron. Et ce triomphe, à la fois inattendu et annoncé, scelle la faillite de la reconquête désespérée de Zemmour.

Macron, le triomphe de la corruption

Le résultat du premier tour était annoncé depuis cinq ans : l'élection 2022 se jouera entre Macron et Le Pen. Le premier tour a confirmé les "sondages" dont on sait qu'ils sont complètement fabriqués, les sondeurs étant achetés par les puissances économiques qui activent Macron. Si Macron est certainement corrompu, son régime - l'infiltration des laquais d'une caste d'hyper-milliardaires dans le personnel de la République - l'est probablement. Et la racine de la corruption se trouve dans le mensonge. Je n'ai aucune preuve formelle d'un "trucage" des élections, mais il ne m'étonnerait pas. Quoiqu'il fasse, les sondages accordent à Macron - constamment depuis six mois - les 28% dont il se crédite au premier tour des élections présidentielles.

Macron, c'est le mensonge :

  • sur les Gilets Jaunes : il n'a consulté aucun français, il n'a entendu aucune doléance. Au contraire, les protestataires contre sa politique destructrice ont été persécutés par la police (manifestants grièvement blessés) par la justice (harcèlement judiciaire), par le fisc (razzias fiscales) ;
  • sur la pandémie : il a soumis la France à des manipulations sociales organisées pour le compte des hypermilliardaires par un gang de criminels internationaux déguisés en médecins et en biologistes ;
  • sur le conflit russe : il a soumis la France à la propagande américaine et à l'incurie européiste, méprisant la position de la Russie et soutenant la corruption inouïe du régime ukrainien ;
  • sur l'économie française ; il a soumis la France à la dictature d'une administration privée des cabinets de conseil américains, détruisant les vestiges industriels nationaux et le potentiel de travail partout dans le privé, le public, la santé, l'industrie, le commerce, les transports, l'énergie ....

Mais Macron, c'est surtout un record de corruption :

  • il a adhéré comme laquais des hyper-milliardaires à leur bestial projet mondialiste en devenant Global Young Leader du World Economic Forum ;
  • il a obéi à leurs instructions en substituant une administration privée à la place de l'administration française, sur la base de cabinets de conseils agréés par les hyper-milliardaires comme McKinsey ;
  • il a directement bénéficié de cessions d'actifs de la France vers les entreprises des hyper-milliardaires, bénéficiant de la complicité de nombreux politiciens français, notamment liés au parti LR : affaires Kohler, General Electric, STX, .... mais aussi dans des affaires privées où il a activement oeuvré en faveur de ses maîtres, comme dans l'affaire Pfizer - Nestlé.

Zemmour, la faillite de la reconquête

La victoire de Macron au premier tour de la présidentielle établit définitivement que le corps électoral préfère la corruption mondialiste d'un macron à la rigueur républicaine d'un Zemmour. Très clairement, le score de 7% de Reconquête démontre que Zemmoir a échoué sur la plupart de ses objectifs :

  • il a échoué à opérer l'union des droites et à empêcher la reproduction en 2022 du scénario catastrophique de 2017 : le duel de second tout Macron - Le Pen ;
  • il a échoué à créer un choc institutionnel en faisant revivre un mouvement électoral de restauration de la République française tel que l'entendait le général de Gaulle ;
  • Quand ses stupides adversaires l'accusaient de "diviser les français", Zemmour a échoué à suciter dans la majorité électorale un quelconque enthousiasme pour un retour aux valeurs de la République ;
  • Contestant radicalement l'immigration, l'enseignement et la culture, Zemmour a seulement offensé les gens qui en France sont persuadés que ces trois racines du mal français sont parfaites et il ne les a pas convaincus ;
  • Alors que son programme économique était un programme libéral susceptible d'attirer bien des sympathies de la classe active, il ne l'a pas promu dans sa campagne et a laissé se diffuser des calomnies contre ce programme.

Le résultat électoral est catastrophique, Reconquête obtient un score de premier tour de 7%, soit quatre fois moins que ce qu'il fallait au minimum pour l'emporter face à Macron et à Le Pen. Pire encore, selon toutes vraisemblances, Zemmour avec ses 7% électoraux a exactement "siphoné" la fraction de l'électorat LR qui avait "voté Ciotti" à la lamentable "primaire de la droite". Et Zemmour n'a gagné aucune voix sur le Rassemblement National de Le Pen et encore moins sur les abstentionistes qu'il n'est pas parvenu à réveiller.

Pire, il a effrayé les "traîtres" de chez LR - Woerth, Sarkozy, ... - qui se sont précipités chez Macron - au moins 7% au premier tour - quand ils ont constaté la "catastrophique campagne de Pécresse". Cette dernière qui atteignait 18% dans les sondages après sa primaire, temine à 4% le premier tour. Examinez les comptes : 18% au départ, dont 7% partis chez Zemmour + 7% partis chez Macron. Reste 4% au final : Le compte est bon !

Que peut faire Zemmour maintenant ? Probablement poursuivre la construction d'un véritable parti politique avec des militants - çà, il en a - et des politiciens - çà chez Zemmour, c'est plus rare - et certainement des média efficaces pour toucher un public électoral dépassant les militants et de loin. Il peut tenter déjà l'aventure parlementaire. S'il obtient 30 députés, ce sera bien. Et il faut qu'il travaille le peuple français en profondeur. Pendant des années. Reconquête semble disposer de cadres jeunes qui sont prêts à poursuivre l'aventure.

Mais Reconquête devra dépasser la trilogie immigration, instruction, culture. Parce que c'est très beau de réciter en public "Demain dès l'aube". Pourchasser la corruption d'un macron ou d'une von der leyen, c'est mieux.

Deux notabilités marginales : Mélanchon, Le Pen

Contrairement ce à quoi Zemmour s'est convaincu, la répétition du duel le Pen - Macron pourrait être inédit en 2022. Il est clair qu'elle devrait oublier les erreurs du débat de 2017 pour éviter de les reproduire par "erreur" ... Mais, Le Pen bénéficie d'une autre conjoncture. En 2017, Macron était adulé pour son air de gendre idéal, riche et sportif. Beaucoup d'électeurs, surtout chez les bourgeoises, ont confondu cet escroc avec le jeune cadre dynamique qu'elles voulaient marier à la petite ...

Depuis, cinq ans ont passé et, si les bourgeoises n'ont pas changé, les classes populaires que Macron indifférait en 2017, sont maintenant exaspérées par ses impudeurs de marquis poudré. Si Madame Le Pen - mais le pourra t'elle - voulait décevoir les petites bourgeoises, elle devra surtout démontrer aux classes populaires qu'elle déteste les grivèleries de Macron et qu'elle les remplacera par une politique sociale apte à satisfaire les classes populaires. L'électorat de macron, c'est essentiellement les gens gagnant plus de 3.000 euros par mois et ceux de plus de 65 ans. C'est très loin de constituer les 51% pour être élu.

Or qu'ils soient jeunes ou vieux, les moins de 3.000 euros par mois sont plus de 50%. Probablement plutôt au dessus de 60%.

La complexité, c'est que Mélanchon - s'est-il entendu avec macron, on s'interroge ... - a appelé à ne pas voter Le Pen. Or, Mélanchon règne sur la même classe socio-économique que Le Pen. Ses électeurs feront ce qu'ils voudront. Mais, hélas pour son futur électoral, Mme Le Pen est aussi ostracisée par un autre pouvoir : celui des Frères Musulmans qui inspirent, soutiennent et financent la campagne de Mélanchon. D'ailleurs, le vote Mélanchon est géographiquement identique à la population musulmane. Il est donc probable que l'électorat Mélanchon est très peu transférable sur Le Pen !...

On a noté que si Zemmour avait seulement pris 2% de plus d'électeurs de Le Pen que ce qu'il a obtenu, il est probable que Mélanchon aurait été au second tour. Et pas Le Pen ... Ah politique fiction ... Le résultat du second tour dépend maintenant de savoir si les classes populaires haïssent plus Macron que les musulmans ne haïssent Le Pen. Mais le problème, c'est qu'il est probable que ni Macron, ni Le Pen ne pourront gouverner sans le soutien de Mélanchon. Par exemple, après les législatives.

Mélanchon, premier ministre de Le Pen. Ou de macron. Quel spectacle !

Addendum

Je reviens sur l'expérience Zemmour. Je me demande d'un seul coup si Zemmour n'est pas une victime posthume de Charles Pasqua, qui voulait terroriser les terroristes. Zemmour aurait pris pour argent comptant tout ce que débitait Pasqua avec son air patelin dans les années 1990.



Revue C-Politix (c) 12 Avril 2022