Ukraine. Deux ans de guerre

Philippe Brindet - 24/02/2024

Le thème de l'immigration s'est imposé depuis plus de quarante ans de vie politique en occident. Vue de France et depuis l'origine du thème politique, la situation a été très claire. Deux positions s'affrontaient :

  1. l'immigration est une chance pour la France et, de toutes façons, l'économie et la démographie imposent à la France la voie de l'immigration intégration ;
  2. l'immigration est une catastrophe pour la France et une politique convenable doit à tout le moins la contrôler sinon l'annuler.

La position 1 était celle de tous les partis politiques et de l'intelligentsia culturelle, médiatique, économique ...

La position 2 était celle d'un seul homme, Jean-Marie Le Pen et d'un seul parti, le sien, le Front National.

Les gens en politique aiment les solutions claires, les situations tranchées. Le thème de l'immigration était donc une affaire réglée : les tenants de la position 1 sont des "humanistes", démocrates, les tenants de la solution 2 sont des nationalistes d'extrême-droite, racistes et xénophobes. Les premiers s'auto-congratulent de leurs éminentes qualités humaines les seconds sont rejetés dans la géhenne du bannissement, de l'exclusion. "Nous sommes les purs, ils sont les impurs". Oh, comme on aime en France ce genre de solutions simples ...

Il y a juste un petit problème : les résultats électoraux du Front National et de son successeur, le Rassemblement National, sont régulièrement croissants dans toutes les élections : présidentielles, législatives, européennes, municipales. Et cette croissance est d'autant plus élevée que les problèmes liés à l'immigration deviennent plus aigus. Et pire, dans presque tous les partis politiques, une frange croissante de partisans se réveille pour adhérer avec plus ou plus ou moins d'extension sur les "pires" revendications de l'extrême-droite. Jusqu'à faire exploser certains partis dont les dirigeants ne parviennent pas à s'adapter assez vite. C'est le cas du parti LR et du parti PS, l'un réputé de droite, l'autre réputé de gauche, tous deux aujourd'hui progressistes.

Le thème de l'immigration a en effet participé à imposer une nouvelle thématique en politique. Plutôt que la très admise séparation entre la "droite" et la gauche" qui remontait ou bien à la majorité parlementaire, ou bien à l'adhésion à des thèmes politiques réservés à la droite ou réservés à la gauche, s'est imposée une nouvelle division entre conservateurs et progressistes. Ce qui explique l'explosion de la plupart des anciens partis politiques. D'autres thèmes politiques radicalement progressistes enserrent la vie politique récente dans cette nouvelle dialectique. Citons pêle-mêle et pour mémoire : le climat, la décroissance, la suppression des énergies non renouvelables, ... et bien-sûr l'immigration.

Dans cet article descriptif, je voudrais maintenant aborder les composantes essentielles du thème politique de l'immigration, tel qu'il est développé actuellement.

Vu depuis la politique française, lorsque l'on dispute autour du thème de l'immigration, on trouve souvent ces composants essentiels :

  1. l'importance démographique et civilisationnelle de l'immigration, et spécialement de l'immigration illégale ;
  2. l'insécurité publique provoquée par l'immigration, sur plusieurs générations, comprenant de banales incivilités, jusqu'à l'organisation de pillages et d'exactions sur les personnes ;
  3. le bien-fondé du regroupement familial ;
  4. le développement d'une économie souterraine centrée sur le travail illégal, les traffics dont celui des drogues ;
  5. la nécessité de soutenir une immigration de travail pour tenir les "emplois en tension" ...
  6. le renforcement continuel de l'islam allant du radicalisme ou séparatisme jusqu'à un développement du terrorisme islamique ;
  7. le coût économique de l'immigration, et notamment de l'immigration illégale ;
  8. le rôle obscur de certains Etats d'origine de l'immigration aussi bien pour l'arrivée de migrants en France que pour empêcher le retour des migrants délinquants, les "OQTF" ;
  9. le rôle obscur d'organisations internationales, à commencer par l'UE et l'ONU, dans la source du flux immigrant ;
  10. le rôle obscur d'organisations non gouvernementales (ONG) et de leurs financeurs (OSF, ...) dans la source du flux immigrant et dans le blocage des systèmes de contrôle de l'immigration.

Un aspect du thème politique de l'immigration est essentiel : partir du cas français est intéressant. Mais, il est général, partout, en occident. Aux Etats-Unis, le flux de migrants illégaux croît constamment depuis l'arrivée de Biden au pouvoir pour dépasser les 400.000 arrivées illégales par mois en janvier 2024. Il y aura plus de 5 millions de migrants illégaux aux USA en 2024. Avec la même réaction d'acquiescement par les progressistes et de rejet par les conservateurs. La situation est la même au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Suède, ...

La situation en France est particulièrement inquiétante puisque, par le jeu de "traités" ratifiés contre la volonté des électeurs, la France a cédé sa souveraineté en matière d'immigration - comme sur d'autres thèmes - à l'Union Européenne. Dont le projet est celui de renforcer toujours davantage l'immigration. Autrement dit, l'Etat en France n'a aucune autorité pour traiter les problèmes constatés par ses citoyens et au contraire, l'Etat français collabore au projet européen d'accroissement de l'immigration. Ses prétendues actions pour contrôler l'immigration ne servent en réalité qu'à masquer qu'il se borne à renforcer la régularisation des migrants illégaux. Sur instruction de la direction de l'Union Européenne.

Certains partis d'opposition annoncent deux stratégies différentes :

  • un premier groupe - très réduit - envisage de sortir de l'Union Européenne ou, à tout le moins de dénoncer les institutions qui empêchent une politique réelle de lutte contre l'immigration illégale ;
  • un second groupe - pas beaucoup plus important - estime pouvoir lutter contre les dérives immigrationistes de l'UE en y participant.

En réalité, "l'immigration" fait partie d'un ensemble qui caractérise la politique occidentale, ou plus exactement la politique du régime occidental, quelque soit la volonté des peuples nationaux. Ceux-ci en effet ont abdiqué entièrement leur souveraineté entre les mains d'un régime d'une caste qui comprend :

  1. les politiciens salariés du régime ;
  2. les haut-fonctionnaires salariés du régime et des intérêts privés qui le composent ; et
  3. les salariés des organisations salariées des intérêts privés du régime occidental.

La probabilité qu'un changement de régime en occident proviendrait d'une intervention démocratique pacifique est faible. Cependant, s'approchent des élections européennes pour renouveller le Parlement européen. La puissance de ce Parlement est extrêmement faible parce qu'il a été organisé par le régime occidental pour n'avoir d'action que lorsque cette action favorise le régime occidental.

Ce n'est cependant pas une raison pour négliger cette élection et sa campagne.


Revue C-Politix (c) 24 Février 2024