Assassinat d'un professeur

Philippe Brindet - 19.10.2020

Dans l'Affaire de Conflans, on a un peu rapidement perdu son calme. Très clairement, l'unanimité présentée par la presse lourde - un peu comme il a existé il y a très longtemps en France une industrie lourde ... - est une illusion que le pouvoir - très loin des élus républicains qui lui courent après pour ne pas se sentir trop seuls - tente d'insinuer dans le public.

Tous "Charlie" ? Mon oeil !...

Malheureusement, nous disposons de nombreux témoignages selon lesquels cette unanimité en soutien de l'action citoyenne du professeur assassiné est une illusion. Et une illusion dangereuse. De même que l'annonce par cette même presse lourde des actions policières en réaction à cet ignoble assassinat (lire par exemple : Lutte contre l'islamisme : des opérations de police sont en cours contre "des dizaines" d'individus. Il n'y a pas d'autre solution, mais c'est une illusion.

Tout d'abord une minorité importante de citoyens français - et pas des citoyens russes comme veut le faire croire la presse lourde qui, d'un seul coup, se souvient qu'il y a des Tchétchènes en Russie - est enchantée de toute cette agitation médiatique qui démontre bien plus de la peur et de l'incompréhension à quelque chose qui ne leur fait pas peur et qu'ils comprennent très bien.

La religion est une "excuse" qui ne marche pas ...

Cette minorité n'a pas besoin d'être stigmatisée ou exclue. Il s'agit de l'oumma dont seuls les ignorants peuvent imaginer qu'elle est une minorité. L'oumma est depuis des siècles animée par une certitude. La terre d'islam n'est pas seulement une terre dont la loi est islamique.C'est une terre où tout musulman peut pratiquer sa religion. Et pratiquer sa religion, ne signifie pas seulement d'observer des coutumes religieuses que notre éducation républicaine nous conduit à estimer qu'elles sont ridicules à cause d'une confusion avec le catholicisme. Or, pour l'oumma, pratiquer sa religion consiste à appliquer la loi unique, intemporelle, transcendante. Bien entendu, absolument pas la Loi de la république ! Au contraire.

Si la terre dans laquelle se trouve une fraction de l'oumma ne lui permet pas de pratiquer sa religion, alors la fraction d'oumma a droit au soutien du reste de l'oumma. Et en France, malgré les rodomontades politiciennes, elle l'a. Prétendre supprimer les liens avec le reste de l'oumma en interdisant le financement des mosquées par des puissances étrangères est une erreur grossière qui n'a aucune efficacité.

Le respect des lois de la République devient un voeu pieux ...

De même, imposer aux membres de l'oumma le respect des lois de la République, d'ailleurs en "tirant" un peu fort sur un tissu inadapté, est aussi une quasi-stupidité. Ainsi, un tribunal allemand a décidé il y a quelques jours qu'un demandeur de la nationalité allemande qui refuse de serrer la main d'une femme ne recevra pas la nationalité allemande. En France, une préfète qui se voyait systématiquement refusé sa main par un pieux musulman, l'a fait condamner par un tribunal. C'est une quasi-stupidité. Et l'Etat français la commet - au moins en paroles - depuis des années.

Il y a une loi de l'oumma qui stipule que, si un membre de l'oumma ne parvient pas à vivre sa religion publiquement, il a le droit et même le devoir de s'adapter à la situation et de travailler à renverser la contrainte qui pèse sur lui. Avec l'aide de l'oumma. Si la République exige de serrer la main d'une femme pour obtenir quoique ce soit, tout membre de l'oumma serrera la main d'une femme. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Mais dans un an, dans dix ans, il ne serrera plus la main d'une femme. D'autant qu'en temps de Covid-19, c'est interdit .... Mais plus encore, dès lors que la pression diminuera, le musulman refusera de manière ostentatoire de serrer la main d'une femme. Pour "habituer" les "infidèles" à respecter la loi de l'oumma ... Et çà, çà marche !

Il y a une autre loi de l'oumma qui n'est pas bien comprise par les "roumis" - les incroyants si vous préférez. C'est la loi qui permet, qui exige, que tout membre de l'oumma puisse voler, tuer, piller, réduire en esclavage tout incroyant. Les petits-bourgeois s'effarent de la conduite des "jeunes des quartiers", cette expression ahurissante trouvée par la presse lourde pour désigner les familles musulmanes bien "intégrées". Leurs "jeunes" se livrent au pillage, aux exactions en tous genres considérées comme un art de vivre, à tuer, à vendre de la drogue aux petit-bourgeois blanchets, à violenter des femmes blanches, à incendier des voitures, à tuer des policiers ou des pompiers, ou au moins à essayer. C'est tout simplement l'effet d'une loi de l'oumma. Il n'y a pas d'autre loi que celle de l'oumma et cette loi de l'oumma oblige à violer les prétendues lois des sociétés d'infidèles pour leur faire payer le fait qu'elles ne se sont pas soumises à l'oumma.

Vous pouvez envoyer tous les animateurs sociaux que vous pourrez, envoyer des équipes de BAC à l'improviste, tous les pompiers, faire patrouiller les CRS tous les soirs. Vous pouvez bâtir des centres de loisirs, ouvrir des centres d'action sociale qui délivrent "généreusement" toutes les subventions imaginables. Vous ne parviendrez à rien. D'ailleurs, "ils" ne sont parvenus à rien.

Le déni de réalité ...

Parce que les autorités refusent d'analyser la réalité, le monde tel qu'il est. Elles préfèrent proférer un insupportable verbiage sur des idéologies sans prise sur l'oumma. Et en pratique, ne rien faire.

Lorsque des journalistes indépendants se sont promenés autour du terrain vague où a été assassiné lâchement le professeur courageux, ils ont écouté les jeunes qui paradaient, ravis de ce qui était arrivé. Mais de celà, la presse lourde ne parle pas. Elle préfère évoquer la réaction policière du gouvernement. Qui n'a aucun effet. Des mots, rien que des mots.

Pourtant, les Etats occidentaux ont depuis quelques années entrepris une analyse plus lucide de la réalité. On peut citer le livre de Thilo Sarrazin "L’Allemagne court à sa perte", ou les déclarations de Merkel, à l'époque de la parution du livre de Sarrazin (2), sur l'échec du concept "multikulti" (1) (3). Mais, ces prises de positions ont été fortement critiquées et elles n'ont été suivies d'aucun effet. Même en Allemagne.

Aussi, nos gouvernants poursuivent imperturbablement le traitement de faits qu'ils ne sont pas capables de relier entre eux. Ils réagissent de manière explosive et dialectique sans aucune réalisation pratique. Mettre en examen vingt individus après l'assassinat d'un professeur, c'est pourtant utiliser des méthodes de répression de droit commun. C'est un premier pas, mais, c'est insuffisant.

Ils n'aiment pas la solution ... N'importe quelle solution ...

Pire, les gouvernants changeant, guidés par des experts inamovibles et à l'aveuglement abyssal, parfois rendu plus profond par le fait qu'ils lisent l'arabe, ont cru que le mot de "lutte contre l'islamisme", suffisait à fournir un cadre général de solution à l'ensemble des menaces que l'oumma fait peser sur les Etats occidentaux. Mais, ce n'est qu'un mot qui recouvre un ensemble de traitements du problème complètement inadaptés. Le fichage S est une drôlerie qui fait rire le public. Et pourtant une centaine de fonctionnaires - peut être plus - triment chaque jour de leur vie pour assurer leur suivi.

La solution existe. Elle est au moins aussi violente que le confinement qu'en moins de trois jours Macron a imposé à la société française. Sur une expertise fausse. Et çà dure depuis 8 mois. En Occident, il n'y a rien qu'on aime moins que la solution juste à un problème. On préfère discourir sur des solutions fausses à un problème mal posé.

Notes

(1) Un excellent article un peu ancien : Allemagne : Le problème de l'Intégration des Turcs musulmans - « Ma religion est plus importante que les lois du pays où je vis. », par Soeren Kern ( Gatestone Institute), 12 juillet 2016.

(2) L'incompréhension de l'analyse de Thilo Sarrazin éclate dans la presse française. Par exemple : Sarrazin, l'imprécateur qui divise l'Allemagne, par Pascale Hugues, Le Point, le 27/01/2011 ;
L'affaire Sarrazin, révélatrice des clivages de la société allemande, Frédéric Lemaître, Le Monde, le 03 septembre 2010 ;
et une recension favorable « L’Allemagne disparaît » de Thilo Sarrazin, une recension de Michel Geoffroy, Polemia, le 03/12/2013.

(3) On peut aussi évoquer le roman de Michel Houellebecq, "Soumission", paru en 2015 et aussitôt oublié après une lourde polémique.


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