Au deuxième jour de la guerre d'Ukraine

Philippe Brindet - 25 Février 2022

D'une affaire du Donbass à une guerre d'annexion de l'Ukraine

On ne sait pas tant de choses que celà sur la guerre en Ukraine. De mon point de vue, je dois déjà reconnaître qu'hier j'ai mal qualifié ce qui se passait. J'ai intitulé mon article Réflexions sur l'affaire du Donbass. Daté du 23, alors que nous étions déjà le 24, j'ai cru que le point d'intérêt était celui d'une "affaire du Donbass". Je n'étais pas conscient du tout que Poutine allait frapper l'ensemble de l'Ukraine. En réalité, il a attaqué par le Nord, par l'Est et par le Sud. Et son objectif est de prendre la capitale de l'Ukraine, Kiev.

Hier, j'imaginais que l'objectif de Poutine était de sécuriser la zone russophone du Donbass. Peut être de l'étendre de quelques dizaines de kilomètres vers l'Ouest. Mais surtout de joindre la zone côtière de Marioupol à la Crimée.

Mon erreur venait de ce que j'ignorais réellement l'ampleur des attaques russes (et biélorusses) d'une part et que je méconnaissais d'autre part à la fois l'existence de la Transnitrie et l'extension réelle des zones russophones jusqu'au centre sud de l'Ukraine. Depuis, plusieurs cartes ont parues qui permettent de se rendre compte que l'Ukraine est bien plus "russe" que la propagande américaine ne l'a laissé entendre jusqu'à présent. Je n'ai quà m'en prendre à moi-même de ne pas avoir vérifié plus tôt.

C'est certainement la raison pour laquelle je ne corrigerai pas mon article d'hier qui est juste - je pense - pour sa remise en perspective sur les cinquante dernières années, mais faux pour ce qui est du conflit immédiat.

La première réaction des américains

Si j'ai bien compris le discours de Biden, destiné à faire croire aux citoyens américains que les Etats-Unis vont détruire la Russie en rétorsion de son impertinence à agresser l'Ukraine, "ils" ne feront rien contre la Russie. Par contre, ils se concentreront pour ruiner l'économie russe, ce qui est bien différent.

En réalité, les USA renoncent - enfin - à une solution militaire parce que, depuis 60 ans, ils se sont imperturbablement couverts de honte dans des guerres ignobles, interminables, qui les obligent à partir précipitament. La dernière fois, c'était au mois d'août 2021, de l'aéroport de Kaboul, Afghanistan.

Leur problème, c'est que si un Roosevelt, ou à la rigueur, un Eisenhower, savaient encore faire la guerre - et d'ailleurs aussi la paix - leurs successeurs sont en général et en particulier de très vulgaires mafiosi qui obéissent aux ordres d'un parrain à qui ils doivent leurs élections. Et ils n'ont pas d'autre choix que de faire ce que dira le parrain. Ici, le parrain leur a sagement fait savoir qu'il ne fallait pas s'y frotter. Non pas que la Russie soit un "trop gros morceau" pour les USA. Je pense que cette question est peu décidable, à cause de l'arme nucléaire.

D'autant qu'avec leur stupidité mafieuse, les dirigeants des USA ont un problème complémentaire de celui de la Russie. Il s'agit de la Chine. Ouvrir un front en Ukraine, c'est certainement assister à l'invasion éclair de Taïwan par la Chine. Et ouvrir des appérits féroces en Inde, au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique latine.

La première réaction des "Européens"

Si les dirigeants américains sont de très vulgaires mafiosi, ceux qui en font office en "Europe" sont encore plus bas. Des politiciens sans honneur, écrasant sous leur pouvoir des peuples tellement appauvris et barbares que ces derniers ignorent ce qu'est une nation ou un peuple. Tous ces gens sont d'un orgueil incommensurable en réaction à la nullité de leur puissance. S'ils peuvent flanquer en prison un quidam qui leur déplait - ils disposent de plusieurs millions de lois et de réglements pour celà - leurs armées sont à la limite capables de faire un défilé convenable lors de la fête locale. Je réduirai mon propos pour l'armée française qui est parvenue - je ne sais trop comment - à conserver des troupes militaires dont la valeur guerrière est relativement élevée.

L'Italie vient d'offrir une brigade de trois mille hommes à l'Otan - qui ne saura pas quoi en faire. Je pense que la France pourra dans quelques semaines aligner 5.000 hommes. Mais il est probable que la "guerre" sera terminée.

Le propriétaire actuel de l'Ukraine - l'ex-comique Zelinsky qui, il faut lui rendre cette justice, n'est absolument pas comique en dirigeant politique - a compris instantanément qu'il n'aurait aucun secours. Il vient d'appeler les soldats européens un peu aguerris à venir le rejoindre pour combattre les russes. On sait qu'il a déjà engagé des mercenaires djihadistes, souvent livrés par la Turquie et par la CIA. C'est avec "çà" qu'il compte construire l'unité nationale. Parce que de toutes façons, en dehors des néo-nazis à crâne rasé des bataillons Azov, Zemlinsky ne peut pas compter plus sur les Ukrainiens russophones qui risquent de passer à l'ennemi russe à la première occasion, que sur les non-russophones qui se foutent de l'Ukraine comme de leur première chemise ...

Mais, singeant leurs maîtres américains, les mafieux européens au pouvoir se sont égosillés à hurler des insultes à l'encontre des Russes, imaginant que les glapissements du porc éloignent son avenir de jambon et de saucissons. On a lu des journalistes évoquant le petit kaguébiste, le paranoïaque de Moscou, le nazi copieur de l'Anschluss, ...

S'ils se sont ralliés à l'idée des sanctions économiques, c'est parce que ce sont des mafieux qui ne pensent qu'à une chose : leur propre compte en banque. Et ils n'imaginent pas que Poutine et ses Russes puissent avoir d'autres intérêts. Certains européens, vaguement moins corrompus que les autres, constatent avec effroi que les "sanctions économiques" n'ont aucune efficacité ou qu'elles affaiblissent le peuple russe et jamais les élites visées, et autres foutaises dont leur sensiblité les afflige.

Le problème qui vient

Cependant, il est possible que les Américains, et indirectement les "européens", aient un petit problème en Ukraine. En réalité, l'Ukraine a servi de point de ralliement de la corruption occidentale. Biden avait, alors qu'il était encore au service d'Obama, fait nommer son fils Hunter au conseil d'administration d'une société gazière ukrainienne, Burisma. L'individu lui sert d'ailleurs de prête-nom dans un certain nombre d'affaires louches aussi en Chine. La corruption de Biden et de ses proches est un fait traité par tous les journaux américians y compris le New York Times et le Washington Post. Seulement, il y a des choses qu'il ne faut pas répéter trop haut.

Des ONG citoyennes ont compté l'implantation de 19 centres de recherche en guerre virologique en Ukraine, pour le compte de laboratoires universitaires américains. En fait, pour le compte de l'armée américaine. Les Russes ont déjà dénoncé la présence de ces centres sur des armes interdites par les conventions internationales à proximité de ses frontières.

Je veux simplement dire que, l'avancée foudroyante des russes en Ukraine va certainement leur permettre de collecter des faits criminels nombreux. Les archives des sociétés pillées par les américains et leurs nervis européens vont parler. Les cahiers de laboratoire des centres de développement d'armes interdites par les conventions internationales vont "parler" ...

Ce serait la cause des hurlements indécents de certains politiciens américains et européens.


Revue C-Politix (c) 25 Février 2022