Comment les universités occidentales sont-elles devenues des entreprises idéologiques.J'ai principalement connu l'Université du temps de mes études, il y a maintenant une cinquantaine d'années. Je l'ai ensuite croisée de temps à autre lors de ma carrière professionnelle et, de plus en plus souvent, lors d'épouvantables polémiques publiques qui ruinent la dernière apparence de crédibilité de cette vénérable institution dans notre occident américanisé qui se prétend "globalisé". Jusqu'au courant des années 1950, les universités occidentales étaient créditées de toutes les grandes avancées des sciences modernes : Mathématiques, Physique, Chimie, Sciences naturelles. Elles n'étaient pas étrangères au progrès technique. Mais les universités le considéraient d'une manière lointaine et, il faut le reconnaître, quelque peu condescendante. Après les années 50, les avancées scientifiques sont devenues étrangement faibles et, au contraire, les universités occidentales se sont reconverties dans le dévelopement des techniques transformant littéralement les grandes sciences, liées à la connaissance et à la raison, en sciences industrielles, contingentes, de moins en moins savantes et de plus en plus soumises aux aléas de la société occidentale. Des domaines complets qui étaient assurés et bien établis dans les universités ont aujourd'hui complètement disparus, généralement parce qu'ils concernaient des applications industrielles devenues obsolètes. Mais, alors que la Science avait une stabilité qui assurait celle de l'Université, les sciences industrielles et leurs techniques, avec leur obsolescence naturelle, imposent une diversité parmi les universités, diversité assurée non plus par la puissance de la Science que ces universités servent, mais par le financement qu'elles sont capables d'attirer. La Raison qui fondait la stabilité de l'Université a été remplacée par l'Argent, la Science par l'Industrie et même, depuis le tournant du siècle, par le Commerce et la Finance. C'est une mutation éminemment regrettable, mais il faut la constater de manière froide. C'est encore la mutation la moins désagréable. Mais les universités occidentales se sont soumises à une autre mutation franchement détestable, principalement sous l'action des Facultés de Sciences sociales : celle de la soumission aux courants idéologiques, souvent élaborés dans les universités occidentales elles-mêmes. L'un des mouvements les plus délétères, tant pour l'Université que pour la société occidentale, est le "mouvement 'yoke'" qui consiste à "habiller" des oripeaux magistraux de vulgaires brigandages de banlieues favorisées. Plus récemment encore, et particulièrement en France, les autorités politiciennes ont cru de leur devoir d'enquêter sur un prétendu "islamo-gauchisme" au sein de l'Université. Or, l'islamo-gauchisme est exactement une idéologie qui consiste à capter le dynamisme d'un mouvement populaire, l'islamisme, pour revitaliser un autre mouvement populaire, complètement décadent, le gauchisme. Peut-on trouver meilleur exemple pour illustrer la soumission des universités occidentales aux idéologies les plus perverses, les plus misérables, mais aussi les plus étrangère à la Raison et à la Science, telles qu'on les considérait il y a cinquante ans et plus. Un mécanisme d'infiltration de l'idéologie dans l'UniversitéIl en existe bien entendu de nombreux moyens par lesquels l'idéologie, des idéologies, s'infiltre dans l'université, et en prend le contrôle, à la fois dans sa direction et dans les mentalités de ses membres. Ce mécanisme est celui de la "publication". En effet, depuis que les universités ont investi le champ de la recherche industrielle, maintenant plutôt de la recherche commerciale et financiarisée, il a fallu trouver un moyen d'évaluer les universitaires. Probablement à cause des vieilles manies de l'Université d'autrefois, les dirigeants des universités mêlant en France les politiciens au pouvoir et les organes de direction des universités, ont cru convenable d'utiliser la bibliométrie. Ainsi d'un laboratoire, cette unité élémentaire de recherche dans une université, ses financements de l'exercice budgétaire prochain tiennent compte du nombre des publications de l'an passé par les membres de ce laboratoire. "Plus tu publies, plus tu gagnes" ... Mais, il n'était pas question de laisser publier "n'importe quoi", n'importe comment, à cause de l'exigence universitaire ... Ô excellence ... Alors la première trouvaille a été celle d'organisations opaques dévolues à la publication des travaux "universitaires" et qu'on appelle souvent "revues" ou "journaux", maintenant le plus souvent en langue anglaise.En ouvrant une telle revue, d es gens se sont enrichis en publiant et en trafiquant avec les articles écrits par les universitaires. Mais ce n'est pas le centre du problème évoqué ici. La deuxième trouvaille a été celle du comité de lecture de la revue, chargé d'assurer à la publication son "niveau d'excellence". Depuis, la trouvaille du comité de lecture a été notablement perfectionnée par la "relecture par les pairs", une effroyable atteinte à la liberté d'expression et d'opinion en général, et universitaire en particulier. Tant que la rédaction de l'article à publier n'emporte pas l'adhésion du comité de lecture, l'article est bloqué. Imaginez vous dans votre laboratoire. Vous écrivez un article dont la publication permet de fonder une demande de budget pour l'an prochain et votre comité de lecture exige que vous le re-écriviez pour respecter je ne sais quel impératif. Vous faites n'importe quoi qui vous est demandé. Votre article est alors publié et vous recevez l'accord de votre budget. Sinon .... Comme le mécanisme existe depuis longtemps, il s'est encore complexifié. Si vous êtes un jeune chercheur, vous n'avez aucune chance que votre article atteigne le comité de lecture. Il faudra que vous soyez recommandé par un universitaire qui connaît l'équipe dirigeante de la Revue. Et ce "parrain" est évidemment quelqu'un de plus âgé que vous, de plus haut placé dans la hiérarchie universitaire. Quelqu'un qui a déjà publié, qui fait certainement partie d'un ou de plusieurs comités de lecture. Ce "parrain" n'acceptera jamais de parrainer un article qui "heurte sa sensibilité scientifique" .... Le jeune chercheur doit donc à la fois gagner la confiance de son parrain, et présenter un article "conforme" à l'idée que se fait son parrain du sujet traité. "Conforme" : voilà la clé d'entrée de l'idéologie dans les universités occidentales. La plupart des universitaires sont, dans le monde occidental, sélectionnés et épurés par le conformisme. Dès les bancs de l'université, le futur universitaire est entraîné au conformisme. Il est recalé aux examens tant qu'il n'est pas strictement conforme. Lorsqu'il obtient son premier poste, il sait qu'il lui faut un "parrain" comme dans toute mafia bien organisée, et celle-ci l'est particulièrement bien. Quand le jeune chercheur essaye de publier, il sait qu'il a besoin de parrains et de co-auteurs "conformes", et son écrit est de plus en plus "noyé" dans un travail "collaboratif" dont les universitaires sont en général particulièrement fiers alors qu'il est justement la cause centrale de la ruine de l'Université. Comment l"idéologie s'impose t'elle dans le mécanisme de la publication ? Par le conformisme à l'opinion générale contrôlée par le comité de lecture, par le "parrain", par les autres co-auteurs, ... C'est la pensée, c'est l'opinion, c'est le point de vue du groupe dominant qui seul parvient à l'existence universitaire : la publication dans une revue approuvée. Bien entendu, il ne s'agit plus depuis longtemps de la démonstration étayée d'un fait scientifique. Pour celà, vous n'avez pas besoin de vingt co-auteurs et pas besoin d'un "parrain" et encore moins d'un comité de lecture, fut-il peuplé de "pairs". Or, l'idéologie est justement le remplacement de la réalité par une idée qu'on admet conventionnellement comme juste et même comme incontestable. Cest exactement le contraire de l'esprit scientifique et la négation même de la mission de l'Université. L'idéologie est par nature la forme "savante" du mensonge. Et du mensonge incontestable. Malheureusement, la publication est loin d'être l'unique moyen d'infiltration de l'idéologie dans l'université. La démographie des universités occidentalesUne autre raison de l'invasion de l'idéologie dans les universités occidentales réside dans la démographie universitaire. Les gens y sont de plus en plus nombreux et de plus en plus âgés. Pour contrôler le nombre par le nombre, l'idéologie et la manipulation d'opinions deviennent absolument nécessaire. Il faut donc établir partout des comités regroupant autant d'universitaires que possible pour décider de tout et le processus scientifique basé sur la démonstration, sur la preuve disparaît derrière le processus démocratique, alliant unanimité du consentement et techniques pour parvenir à ce consensus. Or, il ne peut y avoir de consensus que sur de l'idéologie, parce que le consensus produit essentiellement de l'idéologie. C'est un processus auto-entretenu destiné à perdurer et impossible à arrêter. Ainsi, la massification de l'Université est une démarche absolument obligée pour parvenir à une "Université" de l'idéologie, chose encore incroyable il y a cinquante ans, mais qui aujourd'hui s'est tellement imposée que même le gouvernement français se sent contraint d'enquêter sur l'islamo-gauchisme dans l'Université. Ainsi, on trouve maintenant à l'Université non seulement des étudiants dont la formation initiale est tellement mauvaise qu'ils savent à peine écrire et lisent souvent de manière pénible, mais aussi des "enseignants-chercheurs dont la plupart ne possèdent pas les rudiments d'un esprit scientifique. Par contre, tous baragouinent un sabir qu'ils n'utilisent que pour leurs relations universitaires, une sorte d'anglais dégénéré dans lesquels les mots les plus simples comme vrai, juste, faux, fait, preuve, démonstration ne correspondent plus du tout à ce que l'esprit humain, éduqué par la science héllène et la civilisation chrétienne, était parvenu à élaborer jusque dans les années 1950. Le tournant a probablement lieu à cette époque. Or, la massification de l'Université, partout en occident, s'est accompagnée d'un appauvrissement incroyable de la pensée occidentale. La fabrique du consensus massif est étrangère aux valeurs de civilisation que sont le vrai, le beau, le bon. La Connaissance nécessaire à l'achèvement de l'honnête homme de l'Occident ancien est devenue un ramassis de faits mal construits, mal associés que d'obscurs réseaux neuronaux sont prétendus capables de traiter dans des buts purement idéologiques comme le profit commercial ou financier. Mais en réalité, l'université occidentale travaille radicalement à sa conservation, maintenant sans guère ses soucier de la société dans laquelle elle vit. Or, les subsides au moyen desquels elle vit souvent grassement lui viennent entièrement de cette société. Générant des idéologies radicalement mortelles pour la société comme le "wokisme" ou "l'islamo-gauchisme", mais aussi le "réchauffisme" ou le "pandémisme", la société découvre souvent trop tard qu'elle doit enquêter sur ces maux qui la rongent et finiront par la détruire. Ce que l'Université rejette avec la dernière énergie. Mais, de plus, l'Université occidentale s'est adaptée à une dualité sociétale assez étrange qui a pris une extension inconnue jusqu'alors. Après une ère où la société était, par exemple en France, dominée par l'Etat, et au cours de laquelle l'Université était entièrement contrôlée par l'Etat, l'Université s'est adaptée à la montée d'un pouvoir financier qui peu à peu la domine et la contrôle. Or, comme autrefois l'Université influençait profondément l'Etat par le biais des hommes politiques qui sont souvent issus de l'Université, l'Université d'aujourd'hui influence profondément le pouvoir financier. Google, Facebook sont des créations des Universités américaines et les cadres des grandes entreprises du pouvoir financier sont de plus en plus issus de l'Université. Ainsi, l'Imperial College de Londes qui a pris une part essentielle dans la manipulation des gouvernements occidentaux lors de la pandémie en cours, est financée notamment par Google et par la Fondation Gates. On a vu le rôle incroyablement néfaste des "experts", dont l'immense majorité sont des universitaires travaillant en réseaux universitaires, dans le déroulement incroyable de la pandémie de coronavirus. Ces experts ont été capables de former un front uni devant lequel tous les gouvernements de l'occident américanisé se sont inclinés, adoptant des attitudes suicidaires pour les peuples dont ces gouvernements avaient pourtant la charge. Or, le déroulement de cette pandémie a démontré à toutes ses étapes la soumission des experts à une idéologie, encore difficilement identifiable, mais qui, servant à remplacer la réalité, présente bien les traits du mensonge idéologique. Et ce mensonge idéologique est bien le produit de l'Université de l'occident américanisé. Il y aurait tant de choses à ajouter à ces réflexions, restons en là. |