De l'erreur de Huntington à celle de Brighelli ...A la fin du XX° siècle deux thèses de géopolitique, ou de quelque chose du même genre, s'affrontaient : celle de Fukumaya - pour qui l'Histoire et ses bouleversements sont terminés grâce au triomphe de la "démocratie américaine", qui au demeurant n'est pas plus américaine qu'elle n'est une démocratie - contre celle de Huntington qui annonce l'aggravation des conflits mondiaux provoqués par le choc des civilisations. Aujourd'hui, beaucoup considèrent que Fukujama est obsolète et que Huntington a vu juste. Dans un court billet - à lire "cum grano salis" ... - l'observateur lettré qu'est Jean-Paul Brighelli estime, un brin provocateur, qu'Huntington s'est trompé ... :
Brighelli n'en dira pas beaucoup plus, ce qui est dommage. Mais, contre le caractère de "non-civilisation" qu'il attribue à l'islam, il relève plusieurs griefs qu'il développe, hélas seulement sur l'expérience française. Ces griefs ont rapport :
Je ne suis pas complètement opposé aux griefs exposés par Brighelli. Mais j'aurais aimé qu'il caractérise de manière positive les attributs de l'occident qui le qualifieraient de "civilisation". Brighelli apercevrait probablement alors que l'islam comme "non-civilisation" serait seulement en opposition avec la civilisation occidentale. Aussi, qualifier de "non-civilisation" une civilisation adverse n'a pas grand sens. Mais, il y a plus. Oui, j'aurais vraiment aimé que Brighelli caractérise les attributs positifs de l'occident. L'analyse conduit au jugement que l'occident n'a plus les attributs d'une civilisation, de sorte que, de mon point de vue, je ne suis pas du tout certain que l'islam soit une "non-civilisation", mais que ce soit plutôt le cas de l'occident. Et ne serait-ce pas à cause de Voltaire que Brighelli pare de toutes les vertus civilisationnelles que justement l'Occident est devenu une "anti-civilisation". Huntington a aussi tort que Brighelli ... |