Les effets adverses des vaccins Covid sont extrêmement répandus de sorte que leur examen est quasiment absent de l'attention publique. On s'est autrefois passionné pour des scandales sanitaires sur des médicaments qui étaient la cause de mille fois moins d'effets indésirables qu'un seul des vaccins Covid actuellement applaudis par une foule de gogos et d'ignorants, bernés par des irresponsables.

L'Agence du médicament européen publie un site sur lequel il est très difficile de lire des données concluantes. Il faut regrouper les données pour en tirer de vraies informations. L'adresse du site pour le vaccin Pfizer est : https://dap.ema.europa.eu/analyticsSOAP/saw.dll?PortalPages&PortalPath=%2Fshared%2FPHV%20DAP%2F_portal%2FDAP&Action=Navigate&P0=1&P1=eq&P2=%22Line%20Listing%20Objects%22.%22Substance%20High%20Level%20Code%22&P3=1+42325700.

Nous avons déjà surveillé les productions de cette page dans nos précédents articles [1].

Le premier onglet du site AME permet de se faire une idée sur le nombre des effets adverses déclarés par des cas individuels. Voici le résultat d'une interrogation pour l'état du Registre des effets adverses, pour le seul vaccin Pfizer arrêté au 21 août 2021.

On remarque l'égalité de l'origine des reporters de cas individuels. Le déclarant est indifféremment professionnel de santé ou non. La forte disparité de genre pose cependant un problème qui pourrait être expliqué :

• par une plus forte susceptibilité féminine aux effets adverses du vaccin,
• par une volonté des hommes de ne pas déclarer leurs effets indésirables, alors que les femmes déclareraient plus volontiers.

On remarque avec surprise la déclaration de 2.953 cas individuels alors que la vaccination des moins de 18 ans devrait être proscrite.

On remarque aussi que la classe d'âge la plus déclarante est celle des 18-64 ans qui atteint 72,4% des cas individuels alors qu'elle est peu exposée au risque de la Covid. Cependant, il faudrait rapporter ce chiffre des cas uniques par classe d'âge au nombre de vaccinations pour avoir une analyse indépendante des tailles de population. Nous ne disposons pas de ces chiffres à cette heure.

Dans un autre onglet du site de l'AME, on détaille le nombre de cas individuels déclarant des effets adverses du vaccin Covid de Pfizer selon l'Etat d'appartenance du déclarant. Le plus grand nombre de cas uniques est enregistré pour l'Italie. Mais, de grandes disparités semblent apparaître. Ainsi certains pays avec très peu d'habitants déclarent plus de cas individuels que de plus peuplés. On a donc recherché au 21 août 2021 le nombre de vaccinations Pfizer à au moins une dose. Les données sont disponibles sur le site ourworldindata.org. On a alors calculé le taux de cas individuels déclarés d'effets adverses au vaccin Pfizer, pour chaque pays et rapportés à 1.000 vaccinations. On a ensuite trié sur le taux des cas individuels par ordre décroissant : voir le Tableau ci-dessous.

Le taux de déclaration par 1000 vaccinés Covid Pfizer couvre le spectre de 3,6 à 0,74 cas individuels dans une proportion de 1 à 5. La France se trouve dans la moyenne des Etats déclarants. Or, on sait que le mécanisme de déclarations des cas individuels d'effets indésirables d'un médicament est nécessairement en sous-déclaration. On peut donc estimer le vrai taux de cas individuels comme étant celui de l'Etat dont le taux est le plus élevé, celui de l'Islande.

Cette modélisation des effets indésirables [2] conduit à une estimation de l'ordre de 1,4 millions (3,8 x 365198) de cas individuels pour le seul vaccin Covid de Pfizer à comparer avec les 271.000 cas individuels déclarés au 21 août 20201 pour le vaccin Pfizer et pour les seuls Etats dans lesquels nous avons pu établir le nombre des vaccinations Pfizer. Ceci conduirait, pour la France, à un minimum de 258.510 cas individuels qui auraient pu déclarer au moins un effet adverse de la vaccination Pfizer au 21 août 2021.

On remarque ici que l'affirmation récurrente que le bénéfice de la vaccination Covid l'emporte sur les effets déplorables de la Covid gagnerait à être substanciée de manière rigoureuse au lieu d'en rester à des déclarations vagues et sans fondement.

Notes

[1] Lire dans la Revue C-Politix nos précédents articles sur les déclarations d'effets adverse à l'Agence du médicament européen :

1. 18.07.2021 ; Vaccination Covid - Effets indésirables devant l'EMA (17.07.2021)
2. 14.07.2021 ; Pandémie et vaccins Covid. Sur certaines étrangetés statistiques
3. 14.05.2021 ; Vaccin Pfizer - Effets indésirables au 08.05.2021 dans le Registre européen

[2] Pourquoi retenir le plus fort taux de cas individuels par 1.000 vaccinés ? La déclaration des cas individuels est un acte volontaire. On sait que cet acte volontaire est extrêmement minoritaire dans la population générale. Il n'existe par ailleurs aucun indice qui permette de douter de la valeur des déclarations du pays ayant le plus fort taux de cas individuels : l'Islande en l'occurrence. On sait d'ailleurs que cet Etat est celui qui a l'un des plus forts taux de vaccination dans le monde. Il est donc le plus vraisemblable que cet Etat ne déclare cependant pas et de loin tous ses cas individuels. Il en résulte que la modélisation des cas individuels qui prend le plus fort taux de cas individuels est le plus réaliste pour représenter une valeur minimale du nombe des cas individuels aui auraient pu déclarer au moins un effet indésirable du Vaccin Pfizer au 21 août 2021.