Elections présidentielles américaines - La victoire de Trump et le problème russe

Philippe Brindet - 06/11/2024

Au point de vue démocratique, la victoire de Trump est complète. Il est en tête en nombre de grands électeurs et dispose en même temps de la majorité des représentants au Sénat et à la Chambe basse. D'après mes informations, il n'est pas possible d'emporter une plus grande victoire.

Son adversaire, Kamala Harris, a échoué et elle n'est plus dans le "coup".

Est-ce que la lutte du régime occidental contre Trump est terminée ? On peut en douter.

Deux puissances s'agitent depuis quelques semaines et vont selon toute vraisemblance se rappeler à son bon souvenir : la mafia des agences fédérales - à commencer par le FBI - les systèmes judiciaires entre les mains des "démocrates", sans contrôle depuis la défaite de Harris.

Deux associés à sa campagne ont déjà expliqué leur engagement à lutter contre la mafia des agences fédérales.

Le premier est le Sénateur Robert Kennedy Jr.

Mais son engagement est explicitement dirigé contre les forfaits commis par les agences fédérales américaines de santé public, particulièrement - mais pas seulement - à l'occasion de la pandémie de SARS-CoV-2. Il n'est pas certain que Kennedy ait perçu l'étendue du problème. Cependant, l'étendue du problème est aujourd'hui bien présent dans de nombreux analystes conservateurs qui le désigne sous le nom menaçant de "Deep State". Or Trump pourrait avoir un problème de "compréhension" de l'action du "deep state". D'abord parce que, si le Deep State est à son service, Trump n'a aucune raison de lutter contre lui. Et Kennedy Jr pourrait rencontrer un problème avec Trump, Kennedy devrait se couvenir que Trump a obéi à toutes les injenctions de l'Etat profond dans la crise sanitaire. Il a ordonné les confinements, les masques, les quarantaines, ... Il a interdit l'hydroxychloroquine. Il a autorisé les vaccins ARN et ADN, leur développement, leur production et leur diffusion forcée dans le public. Il a autorisé les pires médicaments antiviraux comme le Remdesivir ...

Pour réussir, Kennedy Jr va devoir suivre Trump de très près. D'ailleurs, aujourd'hui, Kennedy Jr ignore la place qu'il aura dans l'administration Trump II.

Le deuxième associé de la campagne de Trump est l'encombrant Elon Musk

Autant Kennedy Jr est un homme du sérail, froid comme un analyste de la CIA, pondéré et rationnel, autant Musk est un milliardaire exhubérant, tapageur, avec une idée par seconde. Il est capable de prendre les décisions les plus folles contre l'avos des analystes froids comme Kennedy Jr, et de réussir .... En fait c'est un Trump cent fois plus riche.

Ses aventures industrielles lui ont fait connaître le Deep State de l'intérieur. Musk est tout simplement une "créature" de la CIA. Les premières sociétés de Musk ont été fondées avec des participations financières des fonds souverains de la CIA. Ne connaissant pas dans le détail l'épopée capitalistique de Musk je ne saurai dater exactement le moment où Musk a "trahi" la CIA. Mais celle-ci le sait parfaitement et attend son heure pour lui faire payer la monnaie de sa pièce ... Seulement, Musk a déjà perçu les méfaits de l'état profond, du FBI notamment, et très clairement quand il a racheté - "un peu vite" peut être - le réseau social Tweeter. Musk est-il capable s'allier à Kennedy et de mobiliser Trump dans des actions concrètes et réalistes pour circonvenir les agences fédérales ?

Il faudra alors compter sur le troisième associé de la campagne électorale, le Vice-Président J.D. Vance. Et j'ignore la position de Vance sur la question. Il est possible qu'il soit accessible.

La CIA ne se laissera pas circonvenir sans combattre, ni le FBI, ni la NSF, ni les NIH ni les CDC, etc. Pour Musk, il suffira de fermer leur budget. C'est l'oeuf de Collomb ... Sera-ce suffisant, connaissant la capacité des agences fédérales à se constituer d'énormes trésors de "guerre". Sera-ce suffisant connaissant les liens entre les agences fédérales, de leurs patrons, avec les milliardaires américains ? Un exemple, Redford, Collins ou Fauci lorsqu'ils étaient patrons de leur agence fédérale de santé publique, émargeaient littéralement au budget de la Fondation Bill and Melinda Gate ... Notamment par les "partenariats public - privé" promus par Bill Gates dès les débuts du World Economic Forum.

Toutes ces politiques de reprise du contrôle républicain sur l'Etat américain sont hautement souhaitables. Mais nous ignorons même si Trump les a intégrées.

Les procès "démocrates" peuvent se multiplier contre Trump. A t'il prévu une parade ? Va t'il trouver un moyen d'éliminer les "procureurs" corrompus qui ont accepté de soutenir des charges inventées contre lui . Va t'il défendre les victimes du "coup judiciaire du Capitole" par lequel il a abandonné le pouvoir à Biden ? Nous l'ignorons.

Mais, ces inénarrables péripéties, si elles ne s'arrêtent pas, peuvent à nouveau ruiner la victoire électorale de Trump transformant son second mandat en fiasco total.

Il y a enfin le problème russe. Et ce problème "russe" a deux faces : la face "ingérence" et la face "ukrainienne".

La face "ingérence"

En 2016, le parti démocrate, assisté du FBI et du MI6 britannique, a monté une affaire de collusion entre Trump et Poutine. Affaire complètement montée dans les cerveaux malades de fonctionnaires servant comme agents spéciaux aux USA ou au R-U.

La Russie se moque complètement de Donald Trump. Il peut être président des Etats-Unis ou concierge de la Trump Tower, cela n'a strictement aucune importance pour leur géopolitique. Les peines de coeur de Trump avec ses services spéciaux font rire les officiels russes. Ce sont des péripéties fomentées pour forunir du "scénario" à Holywood ... Rien de plus. Autrement dit, c'est à usage interne aux USA. La Russie n'a rien à y voir. Du coup, le parti progressiste pourrait avoir envie de reprendre l'agression contre Trump en fomentant à nouveau une "ingérence" russe. Par exemple, "pour mettre fin à la guerre en Ukraine" ...

La face "ukrainienne"

Il y a quelques mois, Trump, peut être après un bon dîner, a prétendu qu'il mettrait fin à la guerre en Ukraine en 24 heures. Il a laissé entendre qu'il lui suffirait de regarder Poutine dans les yeux pour que les russes repassent en désordre et dans la précipitation la frontière du Donbas. Et rendent la Crimée par dessus le marché. C'est enfantin,. C'est stupide. C'est du Trump dans le texte.

La géopolitique, surtout avec les russes, et avec l'Iran, la Corée du Nord, la Chine, l'Inde, .... c'est une toute autre affaire. Parce que Poutine a mis l'accent sur la formation d'un "monde multipolaire". Mais la réalité en Ukraine, c'est que c'est la lutte entre les Etats-Unis et la Russie, qui agit aussi pour le compte de l'Iran, de la Corée du Nord, de la Chine, de .... Autrement dit, c'est à nouveau une guerre des blocs Occident contre Orient. Comme sous Brejnev, avec la différence que les Etats-Unis ont déjà tués plus de un million d'ukrainiens pour rien.

Et Trump ne peut pas virer l'Otan de l'Ukraine, de la Moldavie, de la Géorgie, de la Pologne, des Etats Baltes, ... Il est pris au piège du régime progressiste occidental qui cherche à dominer le monde. S'il le tente, il sera assassiné. Tout comme Zelinsky, s'il prend la fantaisie à ce dernier de mettre fin à la guerre sans avoir "capturé Poutine".

Pire encore. Trump se fera dépasser par les dirigeants européens qui vont tout faire pour renforcer la lutte contre le régime russe. Par idéologie parce qu'il est le Mal et que les vassaux de l'Amérique veulent persuader leur maître qu'ils sont persuadés d'appartenir au camp du Bien. Alors si Trump veut faire "reculer l'OTAN" les dirigeants de l'UE feront tout pour l'en empêcher.

Mais, il n'est même pas certain que Trump ait une telle ambition. Make America Great Again ne semble pas passer par une capitulation en Ukraine. Ou ailleurs.

La question de la dissolution de l'Amérique

L'habitude de "fixer" sur la présidentielle ne doit pas faire oublier qu'il existe des problèmes plus importants encore que l'élection présidentielle, fut-elle américaine. Or, l'Amérique était une nation avec une très forte identité. Dans les années 60, cette identité comme partout en occident s'est progressivement diluée et de multiples groupes se sont constitués à l'intérieur des Etats-Unis. Deux groupes anciens sont les Améridiens, indignement massacrés puis colonisés dans des réserves, et les Afro-américains, descendants des esclaves africains importés en Amérique depuis le XVII° siècle.

Ces groupes sont encore assez proches de l'identité américaine. Mais ils sont travaillés par diverses idéologies plus récentes et particulièrement toxiques. Le renforcement de l'immigration sous Obama, continu depuis, a apporté des groupes humains totalement inassimiliables et que le progressisme américain ne veut en aucun cas assimiler pour cause idéologique. Il en résulte plusieurs communautés hispaniques, indiennes, chinoises, vietnamiennes, .... Et plus récemment haitiennes, cubaines, vénézueliennes, salvadoriennes, ... Les bandes qui en sont issues sont des ferments de désordres, de pillages, de meurtres et d'exactions de toutes sortes.

Ces groupes nouveaux ne forment pas souvent des communautés, ou alors extrêmement embryonaires et elles n'ont aucun projet en Amérique, aucune coopération avec d'autres membres du peuple américian. Au contraire, ces groupes agissent comme des forces dissolvantes à l'encontre de la Nation américaine. Trump a t'il l'intention de lutter efficacement pour la survie de la Nation américaine ? A l'encontre de l'immigration, il l'a déjà démontré lors de son premier mandat. Mais, à l'époque, il n'avait pas évalué la puissance du régime progressiste qui a résisté contre lui.

Or, le régime progressiste occidental a érigé une sorte de réseau de fortifications qu'il appelle le "wokisme"Chaque "minorité" crée sa propre fortifivcation autour de ses droits, et se relié aux autres minorités dans le réseau.Bien entendu, ce réseau de minorités est entièrement dévolu à la destruction de la Nation américaine. Et il n'est pas certain que Trump et ses associés, son administration, en soient conscients. Ils se sont battus à l'aveugle contre des forces dont ils ignoraient qu'elles étaient organisées, et dans un réseau qui rend l'adage "force reste à la Loi" complètement sans effet. C'es le tristement fameux "état de droit" défendu par les légistes woke de Soros, auxquels appartenait Kamala Harris.

Ce que Trump et son administration doivent comprendre, c'est que, séparément ces "minorités" sont misérables, innefficaces et ridicules. En réseau, elles représentent un danger mortel pour la démocratie que le réseau est capable de remplacer et un danger mortel pour la république dont le réseau annulle la loi et la police.

Trump et son parti ont gagné les élections présidentielles. Peut être. Ils leur restent à engager la bataille pour la nation américaine, pour la démocratie et pour la république. Et ce n'est pas gagné.


Revue C-Politix (c) 6 Novembre 2024