Elections présidentielles américaines - Trump a défait le mondialismeUn auteur américain, Paul Craig Roberts, ex- Secrétaire du Trésor de Ronald Reagan, économiste, a été comme beaucoup stupéfait par la victoire de Trump alors même qu'il ne pouvait soutenir l'idée d'une victoire de Kamala Harris. L'instant d'euphorie passé, PCR exprime des craintes sévères sur les causes d'un échec total de Trump.
Son analyse se fonde sur le constat que Trump triomphe dans une élection démocratiquement régulière - le fait ne semble pas contesté par le camp démocrate vaincu - mais qu'il mène en réalité une insurrection contre le régime américain. En théorie démocratique, celui qui possède la majorité aux deux Chambres et dispose de l'exécutif, "fait ce qui lui plaît". Il a la majorité partout. On note qu'il lui manque la majorité des juges. Dans le cas de Trump, ce n'est pas certain, mais son histoire judiciaire des quatre années passées tend à démontrer qu'il a un sérieux problème de ce côté là. Son élection lui donne une certaine immunité personnelle, mais elle ne protège ni son administration, ni ses soutiens politiques. Ce n'est cependant pas celà que Roberts redoute. Il identifie deux ennemis mortels : le deep state et l'establishment républicain. L'Etat profond, le "deep state", est une sorte d'institution implicite, désignée par personne d'autre que l'habitude, et qui se révèle par exemple par la permanence de la plupart des fonctionnaires fédéraux. Quand le Président change, l'immense majorité des fonctionnaires du FBI, de la CIA, de la NSH, ... bref des 487 agences fédérales recensées, restent en poste. Mais l'Etat profond s'étend bien au-delà. Il comprend aussi les administrations des Etats qui composent la Fédération des Etats-Unis. Et ces fonctionnaires adhèrent pour un nombre important d'entre eux aux motifs de l'Etat profond, parce qu'ils proviennent des mêmes Universités, qui sont financées par les mêmes milliardaires, qui essaiment dans les mêmes médias, ....qui s'organisent avec les mêmes ONGs financées par les mêmes milliardaires, ... Or, très clairement, le mouvement MAGA - Make America Great Again - est engagé par Trump contre le Deep State. Et ce Deep State est engagé depuis son origine dans le parti vaincu : le Parti Démocrate de Obama, de Clinton, de Biden, de Harris, ... Et ce Deep State ne va certainement par resté les bras croisés à attendre passivement l'alternance de 2028 ... C'est le premier danger qui guette Trump et ses supporters ... Si les électeurs de Trump imaginent que la victoire électorale à la Présidentielle et dans les deux Chambres suffit à assurer leur victoire sur le Deep State et qu'ils peuvent rentrer à la maison, laissant Trump gouverner "à la MAGA", ils se trompent lourdement. Roberts identifie un véritable problème dans les deux Chambres. Ce problème est provoqué par les représentants et Sénateurs Républicains. Sauf quelques individualités, ils sont totalement liés à leurs collègues démocrates avec qui ils partagent le pouvoir législatif. Et ils ne veulent à aucun prix qu'un Trump ou qui que ce soit, fut-il Président des Etats-Unis, viennent troubler leur pouvoir. Si Trump est Républicain, ses représentants ne sont pas Républicains. Ils sont des RINOs. Or, Robert identifie un problème grave. Trump doit nommer les membres de son administration. On pense à des personnalités alarmantes pour le Deep State ou pour les représentants RINO : Robert Kennedy ou Elon Musk ... Or, la Constitution des Etats-Unis donne le pouvoir aux deux Chambres de s'opposer à la nomination de toute personnalité par Trump dans son administration. Il peut passer outre, ce qu'il a fait lors de son premier mandat, mais il entre alors dans une véritable guérilla avec le Congrès qui, de par son pouvoir, est contraint de bloquer les décisions de l'administration Trump. Une sorte de triomphe de l'Etat de Droit, commence t'on à sussurer en Europe. Un véritable défi posé par le deep state contre son agresseur présomptueux. Il existe un troisième danger que Roberts identifie indirectement d'ailleurs. Ce troisième danger réside en ce que Trump peut parfaitement prendre, en pleine conscience, ou à son corps défendant, des décisions parfaitement en accord avec les motivations du deep state. Du régime américain ... Dont Trump après tout n'est qu'une nouvelle émanation. Roberts identifie que Trump dans son soutien à Israël pourrait même devancer la soumission d'une Kamala Harris à la pression israéelienne pour éradiquer les Palestiniens, et se confronter avec les Iraniens. Ce n'est pas du tout inexact. Et il y a plus. Trump s'est vanté - dernièrement dans un podcast avec l'activiste Joë Rogan - d'avoir, lors de son premier mandat, bloqué l'activité des pipelines NordStream des Russes. L'idée que Trump sortirait de la géostratégie américaine, typique du deep state, de destruction de la Russie, est sans aucun fondement. Les Russes ne l'espèrent même pas. Le contraire est vrai. Et cette volonté de "détruire" la Russie provient du fait que le "deep state" tout comme Trump, estime que le véritable adversaire de l'Amérique, fut-elle ou non MAGA, est la Chine. La destruction de la Russie est un préalable à la confrontation directe avec la Chine. Et la confrontation avec la Chine n'est que la lutte ultime pour atteindre le triomphe du mondialisme des intérêts du régime américain. Trump contre Trump ... Du "deep state" si vous préférez. Trump n'est pas forcément le Président qu'il croît être, qu'il croît que ses supporters croient qu'il est ... Ce serait bien que ces derniers s'en rendent compte ... |