Les résultats officiels sont d'après le site du Ministère de l'Intérieur :

1. On remarque que le RN arrive en tête au premier et au second tour au nombre de votants, en taux de votants et en taux d'inscrits.
2. On remarque qu'il faut au second tour en moyenne :
   • 54 355 voix pour élire un député "moyen".
   • 99 377 voix pour élire un député RN moyen ;
   • 85 314 voix pour élire un député LR - Ciotti en moyenne ;
   • 47 983 voix pour élire un député Union de la Gauche moyen ;
   • 42665 voix pour élire un député "Macron" moyen;
   Seuls les deux partis de droite ont besoin de presque 2 fois le nombre de voix pour élire un député moyen tandis que tous les autres partis les font élire avec moins de voix .

L'agglomération des résultats des 2 tours donnerait pour chaque "pôle" politique :

majorité absolue : 289 sièges

    UG Union de la gauche (le Nouveau Front populaire) : 178 sièges
    ENS Ensemble! (camp présidentiel) : 150 sièges
    RN Rassemblement national et ses alliés : 143 sièges
    LR Les Républicains : 39 députés
    DVD Divers droite : 27 sièges
    DVG Divers gauche : 12 sièges
    REG Régionaliste : 9 sièges
    HOR Horizons : 6 sièges
    DVC Divers centre : 6 sièges
    UDI Union des Démocrates et indépendants : 3 sièges
    SOC Parti socialiste : 2 sièges
    DIV Divers : 1 siège
    ECO Écologistes : 1 siège 

3. ... et à la fin du processus, le RN arrivé en tête partout, se retrouve dans le troisième "pôle" politique de l'Assemblée Nationale ... C'est le mystère des découpages des circonscriptions électorales réalisés par les ministres de l'Intérieur qui se sont succédés depuis des années.


4. Selon les affirmations des uns set des autres, le RN disparaît de la vie politique ainsi que son allié Ciotti, tandis que LFI de Mélanchon prétend au poste de premier ministre pour appliquer le programme commun de la Gauche. Et ses députés assurent qu'ils l'appliqueont ce programme par voie de décret et pas par la voie législative. Ils sont conscients que sans les macronistes à l'A. N., LFI ne pourra pas faire passe de loi d'une part et que l'Union de la Gauche, même baptisée "Nouveau Front Populaire", est destinée d'autre part à exploser avant l'ouverture de la prochaine session parlementaire.


5. A l'instant, j'ignore si Macron sera tenté par l'illusion de Mélanchon. A priori, il devrait plutôt jouer sur le "Front Républicain" qu'il a fort habilement superposé au "Nouveau Front Populaire", en en excluant LFI. C'est donc plutôt parmi les écologistes ou les socialistes qu'il pourrait choisir son futur premier ministre. Il pourrait même se diriger vers des LR non-Ciotti ou encore vers des centristes déjà intégrés à la majorité indécente des macronistes. Courra t'il le risque d'utiliser le vote de l'A. N. pour appliquer les mesures du Nouveau Front Populaire ou fera t'il comme les LFIs prévoient de le faire s'ils sont au gouvernement ? La "logique" de Macron est de mépriser le rôle de l'A. N.. Il pourrait même utiliser l'article 16 de la Constitution estimant l'instabilité du régime et prenant alors le contrôle par dessus l'Assemblée. EN fait la même voie politique que LFI.


6. On note la réapparition de crocodiles du passé dans la nouvelle assemblée. On peut citer ainsi Hollande et Voynet. Faure au Parti Socialiste - qui s'est déjà débarrassé de Gluscksman - et Tondelier chez les Verts devraient "tier" les crocodiles pour garder leurs autonomies. L'hypothèse que ces deux anciens puissent faire un retour est improbable, mais pas impossible. Nous sommes en France ...


7. La "dédiabolisation" du RN qui avait été remarqué jusqu'aux Européennes, a explosé avec le Nouveau Front Populaire ou sa version macronistes de "Front Républicain". Cette "rediabolisation" soudaine est l'oeuvre des partis de gauche - et du centre - mais aussi des média et des clubs agissant comme les ONGs. Il n'est pas jusqu'au "pape François" qui, dans un discours à Trieste, y est allé de son couplet sur la menace contre la démocratie .. Elle a été menée d'abord par la propagande qui s'est concentrée sur la peur instillée depuis cinquante ans dans une population docile. C'est une illustration parfaite du "nudge" (Lire dans la revue C-Politix, L'effondrement politique occidental, le coup de coude)


8. On note que le lien identifé par plusieurs sondages et fait par deux tiers des français entre immigration et insécurité a lui aussi volé en éclat de sorte que le programme ouvertement immigrationiste dun Nouveau Front Populaire mais caché dans les motivations du camp macroniste, a plutôt joué en faveur des deux blocs Mélanchon et Macron. Le RN et LR-Ciotti ont été incapables d'exploiter politiquement ce lien.


9. On note que aussi bien le RN que LR-Ciotti n'ont jamais attaqué frontalement ni le Nouveau Front Populaire, ni le camp macroniste, se contentant de généralités sur des points économiques qui indiffèrent l'électeur moyen comme le déficit et la dette, ou encore le pouvoir d'achat. Ces problèmes, simplement évoqués par ces labels, sont pourtant d'une gravité extrême, mais, ils sont tellement installés dan sl'habitude des électeurs, qu'ils ne débouchent en réalité sur aucune critique des adversaires du RN.


10. En réalité, l'opposition de droite refuse d'exploiter les véritables problèmes sociaux, politiques, économiques probablement parce qu'elles ne les analysent pas comme des problèmes centraux, mais plutpot comme des contraintes de gouvernement avec lesquelles il faut laisser faire. Alors pourquoi en accuser les macronistes ou leurs prédecesseurs, socialistes ou sarkozystes.


11. Pour dire un mot du nouveau parti Reconquête - absent du second tour des Législatives - il s'est engagé dans deux combats inefficaces en politique. Le premier est celui de l'identité de la France, dont 99% des électeurs se moquent éperdument. C'est domage mais c'est comme çà. Le second est celui de l'immigration. Il s'agit là aussi d'un véritable problème qui peut se résoudre en théorie par l'arrêt de l'immigration. Sauf qu'il s'agit d'une mesure politique de gouvernement qui ne peut se considérer que lorsque l'on est au pouvoir. Parler de "l'arrêt de l'immigration" ne résout pas le problème de l'immigration. C'est prendre le pouvoir qui le permet. ALors pourquoi en parler avant ?Zemmour s'est borné à dire ses électeurs ; "Moi élu, il n'y a plus de problème de l'immigration". Or, l'immigration a été construite depuis quarante ans comme une base constitutive de la politique occidentale. Pas en France. En Occident ... C'est cette base constitutive qu'il faut saper d'abord ... Asselineau et Philippot sont bien plus réalistes sur cette question, même s'ils ont choisi une stratégie politique qui leur interdit de parvenir au pouvoir.