France sans exécutif, sans législateur, sans juge

Philippe Brindet - 03/09/2024

Suite à sa défaite cinglante aux Européeens, le parti "progressiste" ou "woke" comme il vous plaira, a décidé de dissoudre l'Assemblée Nationale. Une nouvelle assemblée a donc été élue. Mais, cette élection ne signifie pas qu'une nouvelle Assemblée ait été rassemblée. En effet, on compte au moins trois groupes, plus réellement cinq groupes, totalement incapables de s'entendre au sens parlementaire du terme. Dans chaque groupe parlementaire sont agglomérés des individus appartenant à des clubs qui se haïssent à mort. Ces individus n'ont aucune intention de suivre la volonté de la nation française qu'ils méprisent.

Or, la mécanique démocratique représentative exige que le gouvernement, l'exécutif, dispose d'une majorité parlementaire capable de voter les lois dont l'exécutif a besoin pour mener la politique pour laquelle il a été nommé. De ce fait, c'est encore l'ancien gouvernement qui est en fonction, alors qu'il devrait avoir été dissous depuis des mois. Ce gouvernement, supposé expédier les affaires courantes, prend des décisions, illégales peut être, illégitimes certainement, et, de fait, absolument nuisibles pour la nation française.

Le déficit public se creuse davantange, tandis que l'endettement croît, que le travail se raréfie encore, que les entreprises font faillite. L'alimentation se dégrade, la santé n'est plus assurée. Le logement devient impossible. La sécurité est sans cesse davnatage menacée.

Beaucoup d'analystes et d'observateurs de la vie politique se désespèrent de l'allongement de cette période de vide politique estimant qu'elle est dommageable extrêmement à la vie politique, sociale, et économique. Ils s'étonnent de ce que il semble que le président Macron, qui a lui-même initié cette période vide en dissolvant l'Assemblée Nationale, ne semble pas pressé d'y mettre fin.

Pour dire la vérité, Macron a interrrogé et laissé dire qu'il interrogeait, un certain nombre d'individus plus ou moins politiquement réputés politiquement pour qu'ils deviennent, l'un ou l'autre, premier ministre. Il n'en est rien sorti. Certains imaginent que Macron tente de "fatiguer" l'opinion publique en faisant traîner la situation pour que les gens accueillent avec "gratitude" une nomination tardive qui, sinon, aurait été vilipendée par l'opinion publique. Par exemple, la nomination d'un macroniste chargé de maintenir la même "politique", pour autant qu'on puisse qualifier de "politique", les décisions arbitraires et toxiques qui sont prises en France, souvent sur l'ordre de Bruxelles ou de Washington, il faut le reconnaître, depuis des années.

Mais, il faut abandonner un certain nombre d'idées reçues en matière politique. Trois siècles ou presque de politique républicaine et démocratique se sont écoulés. Dans les années 1980, le triomphe à la fois de l'étatisme américain et de la finance américaine ont exécuté un changement radical de la société occidentale, ce qui étaient les sociétés occidentales qui se sont retrouvées fondues dans un ensemble hétéroclite et ruiné. Les maîtres de l'occident nous ont voulus ruinés, opprimés, soumis. C'est fait quasiment.

Avant la dissolution du 6 juin 2024, Macron utilisait déjà une Assemblée inutilisable qu'il violentait à l'aide d'un article "ad hoc" de la Constitution, l'article "49-3" qui permet au gouvernement de faire adopter des lois qui conviennent au gouvernement sans débat et sans vote. Après le 6 juin 2024, Macron a décidé de faire la même chose. Peut être même sans Assemblée. Peut être même sans gouvernement.

Or, le troisième pouvoir, la Justice, particulièrement Conseil Constitutionnel et Conseil d'Etat, est lui aussi totalement en ruine, absolument soumis au pouvoir américain, notamment par son relais européen. Il n'existe donc plus aucun contre-pouvoir à la tyrannie américaine, à peine dissimulée derrière la façade "théâtrale" du macronisme.

Il est possible qu'il n'y ait plus de premier ministre. Ou qu'il y en ait un. C'est devenu sans importance.

Il est possible qu'il n'y ait plus d'Assemblée nationale. Ou qu'il y en ait une. C'est devenu sans importance.

Nous verrons bien et notre avis n'a plus aucune espèce d'importance.


Revue C-Politix (c) 3 Septembre 2024