Guerre Russie contre Etats-Unis - Un point au 25 mars 20231 - Nouvelles sur le terrainOn sait trois choses à peu près sûres, deux choses indécises et deux choses incertaines ...
Voilà pour les trois choses "sûres". Voilà pour les deux choses indécises. Et voici pour les deux choses incertaines. 2 - Le renforcement de l'alliance Russie - ChineLa volonté des Etats-Unis d'isoler la Russie pour la rendre impuissante dans une guerre importante vient une fois de plus d'être découragée par la visite du Président Xi à Moscou. Les liens entre la Russie et la Chine se sont considérablement renforcés. La Chine continue de promouvoir la paix, parce que la guerre actuelle réduit ses ambitions industrielles. Mais, la Russie est loin d'avoir atteint ses buts de guerre et la Chine peut trouver un avantage certain à l'affaiblissement des Etats-Unis consécutif d'une part à son effort de guerre en Ukraine, et aux conséquences désastreuses des sanctions contre la Russie, sanctions qui se retournent contre l'économie occidentale. Même si les Etats-Unis vitupèrent une éventuelle aide matérielle de la Chine à l'effort de gerre russe, cette aide est probable, de même que la coopération entre la Russie et l'Iran. D'ailleurs le rapprochement Iran - Arabie sous l'égide de la Chine quelques jours avant la visite de Xi à Poutine est un autre piège qui affaiblit l'occident. Mais, le fait le plus saillant de l'alliance Russie - Chine est la constitution de plusieurs blocs capables de s'allier à l'occasion contre la puissance américaine. La Russie, forte du soutien explicite de la Chine et de l'Iran, et du soutien implicite de l'Inde, de l'Arabie et de l'Afrique, mais aussi d'une part importante de l'Amérique du Sud, a certainement placée la géopolitique américaine dans une grande faiblesse. 3 - L'occident américanisé et son but de guerreLe but de guerre de l'occident américanisé est d'abord d'intégrer pleinement l'Ukraine à la sphère occidentale - Union Européenne + OTAN - en "terminant" les effets du coup d'état de Kiev de 2014. Le déclenchement des hostilités du 24 Février 2022 par la Russie est clairement dans le sens de la géopolitique américaine d'obtenir un conflit armé pour écraser le régime russe. En réalité, Poutine ne pouvait plus faire autre chose que d'envahir l"Ukraine, ce qui a été une grande victoire de la géopolitique américaine. Le problème des américains, c'est d'avoir méprisée la puissance de la Russie et sa capacité à utiliser au mieux ses alliances. Les américains ont par ailleurs sous-estimée la décadence économique, financière et militaro-industrielle de l'Europe. Les moyens militaires de l'Europe ne lui permettent pas une participation active au conflit, lui interdise une extension de l'agression russe. Les moyens économiques de l'Europe ne lui permettent pas d'aider l'Ukraine au-delà d'un effort faible et probablement peu durable. Pire, les sanctions économiques imposées par l'administration américaine à la Russie frappent d'abord l'Europe, l'Allemagne notamment. Plus grave, ces mêmes sanctions et les difficultés des européens frappent indirectement les Etats-Unis qui sont entrés dans une crise économique et financière grave. Le jeu de la Russie semble être de faire durer le conflit en Ukraine pour épuiser les ressources de l'occident américanisé. Pour celà les forces russes doivent consommer le plus de moyens militaires et civils de l'Ukraine pour forcer les occidentaux à soutenir financièrement et industriellement l'Ukraine, sans aller jusqu'à un engagement militaire. Si, cependant, une telle extension était appliquée par l'occident américanisé, la doctrine nucléaire russe est que le feu nucléaire est déclenché dès lors que le territoire de la Fédération de Russie est menacé. Cette menace serait très vite atteinte dans les circonstances actuelles. Notamment, la livraison de munitions à uranium appauvri par la Grande-Bretagne avec ses chars Challenger serait tenue pour une menace directe au territoire de la Fédération de Russie qui a déjà protesté contre cet emploi. 4 - Les rumeurs de négociationLa Chine s'est interposée avec un plan de paix en Ukraine. Ce plan aurait été rejeté par l'administration Biden. Cependant, le Secrétaire d'Etat Blinken aurait déclaré que la guerre ne permettra pas à l'Ukraine de récupérer la Crimée. Peut-être entend il que la Crimée sera récupérée par la négociation ? On peut en douter. De même que les quatre oblasts du Donbass encore partiellement sous occupation russe. On sait de déclarations récentes du ministre russe des Affaires Etrangères que la dotation de l'Ukraine par l'OTAN d'armes à longue portée contraint la Russie à occuper au moins 400 kilomètres de territoire au delà du Dniepr ... Par ailleurs, Zelinsky est à la fois dans la main des américains qui ont besoin de son bellicisme et sous la menace de l'extrême-droite ukrainienne qui a menacé de le pendre s'il négociait avant la reprise de la Crimée ... Les buts de guerre de la Russie sont certainement de prendre entièrement les quatre oblasts déjà occupés partiellement, et de fermer l'accès de l'Ukraine à la Mer Nore avec la prise d'Odessa, ce qui permet de raccorder la Transnistrie pro-russe à la Russie. Enfin, la conquête du Donbass exige la prise de Kharkov au Nord jusque très près de Kiev. Or, la Russie est très loin d'avoir atteint ces limites, même si la fatigue de guerre faisait s'effondrer l'Otan. La Chine contraindra t'elle la Russie à négocier avent cette fin ? |