Guerre en Ukraine. Nouvelle de l'offensive ukrainienne.

Philippe Brindet - 20/05/2023

Avertissement

Si vous êtes pro-américain, a priori, épargnez-vous la lecture de ce site. Si vous êtes pro-ukrainien, ce qui revient au même - ne lisez pas cet article pour vous éviter des difficultés émotionnelles.

1 - La bataille de Bakhmut

Selon plusieurs sources d'information libre, la ville de Bakhmut est tombée aux mains des forces Wagner. Il est notable que cette prise a lieu le jour anniversaire de la prise d'une autre ville ukrainienne : Marioupol, l'an passé.

Selon les média de masse occidentaux, cette nouvelle est fausse. Bien entendu. Le New York Times, sur le ton de "tout va pour le mieux", écrit : "'Approaching. Move In.' How Ukraine Reversed the Momentum in Bakhmut', The New York Times, 20/05/2023". Le journal de la CIA donne essentiellement la parole à un "colonel" ukrainien, de même nom que le fondateur de milices ukrainiennes nazies, connu depuis des années. Il ne se trouve aucune information tendant à appuyer le titre de l'article, sauf le récit d'un soldat russe humilié par un combattant ukrainien dans un combat assez mal localisé. Article ridicule. Signé par des rédacteurs ukrainiens : Novosolova and Kuznietsova.

The Guardian se contente de "révéler" que Kiev conteste l'affirmation de Prigojine, le dirigeant des forces Wagner selon qui Bakhmut est entre ses mains : "Russia-Ukraine war live: Kyiv rejects Wagner claim that Russian forces in full control of Bakhmut", The Guardian 20/05/2023. L'article déclare : "“This is not true. Our units are fighting in Bakhmut,” military spokesperson Serhiy Cherevatyi told Reuters after the head of Russia’s Wagner mercenary group said his forces had taken full control of the city.".

En fait, les cartes militaires, même celles éditées par des sources pro-ukrainiennes, montrent que le contrôle de Bakhmut est entre les mains de Wagner.

Les offensives ukrainiennes, très limitées, au Nord et au Sud de Bakhmut sont absolument à l'arrêt depuis 48 heures.

Quelle suite pourrait être donnée à cette étape de la guerre ?

Tout d'abord, les forces ukrainiennes pourraient décider de réellement passer à l'offensive. A Bakhmut ou ailleurs. Bakhmut ne serait d'ailleurs pas forcément un "mauvais endroit" d'offensive pour les Ukrainiens. Sauf si les ukrainiens ne peuvent pas aligner deux fois plus de moyens que les russes sur ce point. Non seulement en hommes - ce qui est probablement déjà le cas. Mais surtout en artillerie et en munitions d'artillerie. Ce qui est très douteux.

Les Russes devront peut être d'abord assurer une rotation avec les forces Wagner qui ont certainement besoin de repos. On parle des forces spéciales tchétchènes de la brigade Akhmet. L'objectif sera certainement de prendre Chasiv Yar par Khromove et laT05054 et par Ivanistke et la T0506. La prise de Chasiv Yar devrait éliminer la survie des deux offensives Nord et Sud des ukrainiens et s&écuriser la prise de Bakhmut. Bakhmut qui sera renommée de son ancien nom russe : Artemiovsk.

A plus long terme, les Russes doivent prendre l'agglomération de Kramatorsk et Sloviansk à 40 km au NordOuest de Artemiovsk par la M053 pour écarter les Ukrainiens de Donetsk.

2 - Les débats autour des destructions de batteries Patriot

La revue militaire MWM publie un très intéressant article sur la destruction de deux batteries Patriot à Kiev par deux missiles Kinzhal russes. Pour cette revue, la destruction de ces deux batteries estindubitable et les Ukrainiens n'ont jamais détruit aucun missile hypersonique. La revue fait une remarque intéressante. il est absolument impossible que les servants des batteries détruites aient été des soldats ukrainiens. Il faut un an pour former un tel opérateur. Il s'agit donc très certainement de contractants occidentaux, américains ou allemands. Combien sont'ils morts ou blessés ?

Lire Russian Hypersonic Strikes on Ukraine’s New Patriot Missiles Likely Caused Mercenary Casualties - This is Why, MWM - 20/05/2023.

3 - Sur la destruction de munitions à uranium appauvri

Le problème de l'explosion du stock de munitions à Khmelnytskyi est qu'il n'existe aucune preuve qu'il possédait des munitions à uranium appauvri. Le problème est le même pour le stock de munitions de Ternopil, ville voisine un peu plus à l'ouest. Le magazine américain Newsweek ( Huge 'Mushroom' Blast in Khmelnytskyi Reignites 'Depleted Uranium' Claims, Newsweek, By Yevgeny Kuklychev On 5/15/2023) estime que ces "rumuetrs sont infondées" sans dire pourquoi ou du moins sans raison probante. L'article supoçonne que le stock serait celui d'un vieux sotock de munitions soviétiques, datant de 1949 et "faisant 30.000 tonnes" ... J'avoue que les 30.000 tonnes font "très vraies" ... Est-ce suffisant ? Pour Newsweek et ses affiliés, oui. Pas pour nous.

Les élévations de mesures de radioactivité dénoncées ici et là ne sont pas plus probantes. En effet, le problème le plus important de l'uranium appauvri n'est pas sa radioactivité qui est relativement modérée. Le problème est celui de l'uranium qui est un toxique grave, et particulièrement quand il est réduit par une explosion à l'état de fines particules qui peuvent être inhalées et qui peuvent être incorporées aux sols et aux végétaux, et passer ensuite dans les divers animaux de la chaîne alimentaire.

L'OTAN a utilisé ces munitions lors des guerres de Serbie, qui ont été des précurseurs de la guerre en Ukraine aujourd'hui. On a relevé des cancers par empoisonnement à l'uranium dans les régions où des munitions OTAN ont été tirées.

Les mesures de polution des sols et des végétaux vont très vite révéler une telle pollution. Si ces mesures sont faites et si leurs données sont publiées. Rien n'est certain à ce sujet.

Toujours est-il que, si les Russes ont réellement détruit un ou plusieurs stocks contenant des munitions à uranium appauvri, ils ont certainement réalisé un coup de maître qui leur évite de recevoir des munitions toxiques autant que des armes chimiques à long terme. La question de savoir si la livraison de tels munitions par les britanniques constitue ou non un crime de guerre est une question qui se posera peut être un jour. Mais pas maintenant.


Revue C-Politix (c) 20 Mai 2023