Guerre en Ukraine. Nouvelle de l'offensive ukrainienne.

Philippe Brindet - 23/05/2023

Avertissement

Si vous êtes pro-américain, a priori, épargnez-vous la lecture de ce site. Si vous êtes pro-ukrainien, ce qui revient au même - ne lisez pas cet article pour vous éviter des difficultés émotionnelles.

1 - La destruction de munitions à uranium appauvri

Plusieurs sources indépendantes - immédiatement "contrées" par la presse aux ordres du régime occidental - multiplient les informations concernant le fait que les Russes auraient bien détruit un stock de munitions à uranium appauvri le 15 mai 2023.

L'information qui reste la plus douteuse serait celle concernant l'origine de cet uranium appauvri. Selon les sources, il "pourrait" s'agir de munitions spéciales destinées aux chars Challenger fournies par le Royaume-Uni à l'Ukraine. La vice-Ministre de la défense britannique s'était vantée au début du mois de Mai 2023 d'avoir livré de tels obus. Mais, on sait que les chars Abram des Américains utilisent des blindages à base d'uranium appauvri. Les Américains ont annoncé dès le mois de février 2023 qu'ils ne livreraient pas tout de suite les Abrams à blindage à uranium appauvri et qu'ils avaient besoin de temps pour préparer des Abrams sans uranium appauvri. Cette décision semble avoir fait suite à la déclaration de W. Poutine que la Russie considérerait l'emploi de l'uranium appauvri comme un recours illégal à l'arme nucléaire à cause de la radioactivité du produit quand il est disséminé en poussières dans l'atmosphère.

Aujourd'hui, on comprend qu'il est vraisemblable qu'il y ait de l'uranium appauvri dans les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine. Mais on ne peut l'établir.

S'il est établi qu'un dépôt de munitions a été détruit par un bombardement russe à Khreminiski, on ne peut affirmer que de l'uranium appauvri s'y trouvait. Cependant, la Russie a averti dès le 19 mai 2023,, d'un nuage radioactif vers la Pologne : "SYKTYVKAR, May 19. /TASS/. The destruction of depleted uranium munitions supplied by the West to Ukraine has caused a radioactive cloud that is drifting towards Europe, Security Council Secretary Nikolay Patrushev said at a conference in Syktyvkar on Friday." 'TASS, https://tass.com/world/1620005).

L'information du nuage radioactif se confirme : "Polish university sources and the Polish Atomic Energy Agency (PAA) corroborate the spiking. The highest levels reported publicly have been in Gdynia (0.103 µSv/h), Lublin (0.100 µSv/h) and Krakow (0.115 µSv/h). ". Les autorités se hâtent alors d'expliquer qu'il s'agit d'un effet du radon qui se dégage des sols pendant les périodes de pluie. Sauf que l'accroissement de la radioactivité suit le nuage issu du site bombardé en Ukraine et qu'il se dirige vers l'Europe du Nord.

Selon un chercheur britannique, Busby, l'usage de l'uranium appauvri comme arme en Ukraine est attesté dans les mesures de radioactivité atmosphérique entre Novembre 2017 (pas de pollution) à Novembre 2022 (pollution notable). Lire : Uranium weapons being employed in Ukraine have significantly increased Uranium levels in the air in the UK, Christopher Busby, ResearchGate, publié en Mars 2023). L'emploi en Ukraine d'uranium appauvri ne serait donc pas une nouveauté

A titre d'indice supplémentaire, les activistes résident en Ukraine ont noté que, juste après les bombardements russes du 16 Mai 2023, l'armée ukrainienne a déployé des unités de protection contre la radioactivité à Ternopil, autre lieu d'un bombardement russe contre un dépôt de munitions. On ne sait rien de certain. Mais des indications ...

2 - Invasion ukrainienne vers Belgorod

Un groupe armé ukrainien, équipé de véhicules blindés américains Humwee selon plusieurs photographies diffusées, aurait pénétré en Russie à 80 km au Sud-Ouest de Belgorod, aux villages de Glotovo et de Kozinka. La poche ferait le 23 mai 2023 à 10:00 du matin environ 3 kms de profondeur sur 1,5 kms. Selon ces sources, il y aurait parmi les assaillants, des groupes armés de nationalité russe, appartenant à un mouvement de libération "Free Russia". Selon des évaluations, la force ukrainienne serait de l'ordre d'un bataillon.Trop pour un groupe de sabotage, pas assez pour envahir la Russie ...

L'infiltration est pourtant qualifiée de sabotage par l'Agence russe TASS (https://tass.com/politics/1621243) qui affirme que les moyens nécessaires sont en action pour détruire la tentative. Selon la partie russe, l'infiltration serait en voie de suppression.

Sources Youtube :

3 - En 2016, le Pentagone savait que la Russie prendrait les Etats Baltes en moins de 60 heures

Il faut garder le souvenir d'études plus anciennes. En 2016, la Rand Corporation a édité un rapport (Reinforcing Deterrence on NATO’s Eastern Flank - Wargaming the Defense of the Baltics résumant deux années de "wargames" menés par l'OTAN sur le thème d'une invasion prochaine des Etats Baltes par la Russie. Le verdict est sans appel. L'Otan savait qu'elle était incapable de r"sister à une invasion russe.

De fait, les russes attaquant l'Ukraine sur trois fronts le 24 février 2022, étaient dans la banlieue de Kiev au début de Mars 2022. La chose étonnante - qui a surpris tout le monde - c'est que l'armée russe s'est alors retirée presque partout se "limitant au Donbass. Oubliant complètement l'étude de la RAND - et les wargames de l'Otan - l'Otan et le régime occidental se sont mis à se moquer de la "faiblesse russe". Pourtant, d'après des sources indépendantes, sans cependant des preuves absolument convaincantes, nous savons que la Russie domine à sa guise le conflit.

Dans le rapport de la RAND, on a trouvé une remarque intéressante (page 8/16, col 1) :

Given even a week of warning, NATO should be able to deploy several brigades of light infantry to the Baltics. [...] but by and large, these fast-arriving forces would be best suited to digging in to defend urban areas. In our games, the NATO players almost universally chose to employ them in that way in and immediately around Tallinn and Riga. Grâce à une semaine d'avertissement, l'OTAN devrait être en mesure de déployer plusieurs brigades d'infanterie légère dans les pays baltes. [...] mais dans l'ensemble, ces forces qui arrivent rapidement seraient les mieux placées en s'enterrant pour défendre les zones urbaines. Dans nos jeux, les joueurs de l'OTAN ont presque universellement choisi de les employer de cette manière à Tallinn et Riga et dans les environs immédiats.

C'est exactement ce qu'on fait les ukrainiens à Marioupol, à Soledar, à Ugledar, ou à Bakhmut. C'est ce qu'ils semblent vouloir faire à Kramatorrsk - Severodonetsk.


Revue C-Politix (c) 23 Mai 2023