L'occident a un très gros problème : les Etats-Unis ...

Philippe Brindet - 15 août 2021

... et l'Orient semble avoir trouvé la solution : se débarrasser des Etats-Unis.

Annoncé en 1973, le retrait des USA de la guerre au Vietnam s'est passé avec l'institution d'un pseudo-Etat capitaliste au Sud-Vietnam, supposé exister seul du simple fait qu'il a été institué par les américains.

En 1975, les Nord-Vietnamiens prennent militairement la capitale du Vietnam du Sud et unifient le Vietnam sous le feu et le fer des armes et de la dictature. Deux films américains montrent romantiquement l'effondrement de la géopolitique américaine : "Apocalypse now" et "Voyage au bout de l'enfer". Nous, c'était le camp du bien et de la démocratie, eux celui du mal et de la dictature.

Le problème se trouve peut être en effet dans l'excès de romantisme des occidentaux et particulièrement des politiciens américains.

Et ils ont recommencé dix fois la même erreur (inutile de compter : c'est sans arrêt). On agite les étendards de la liberté et de la démocratie pour cacher les rapines d'une caste militaro-industrielle et quand la situation devient intenable, "ils" s'enfuient en courant. Et ils recommencent en 2021 en Afghanistan. Pour la deuxième fois dans le même pays. Manifestement, ils en sont à supplier les Talibans d'attendre quelques jours qu'"ils" aient évacués leurs derniers "assets" du pays.

L'occupation illégale, criminelle de l'Afghanistan par les Etats-Unis a coûté plus de 5.000 milliards de dollars. Le montant est tellement élevé qu'en réalité, il a été payé partiellement par l'Europe et par d'autres pays du bloc de la domination américaine. N'évoquons même pas la scandaleuse participation de l'armée française en supplétifs de l'Empire américain. Certains s'en font une gloire. Laissons leur les lauriers qu'ils se sont eux-mêmes décernés. Des abrutis avinés ont cru se tirer du mauvais pas en faisant comme les américains, mais sans eux. Au Mali notamment. Nous n'en sommes pas à un retrait "catastrophe", mais la situation est proche.

Or, le problème des Etats-Unis et de leurs pâles imitateurs, c'est leur mépris du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, croyant que ce droit provient de ce quils croyent du ressort de la démocratie. Il y a là une double erreur. Le régime américain n'a rien à voir avec la démocratie. Il est une très vulgaire dictature, disons "libérale". Juger les américains et nous-mêmes, leurs vassaux, comme des parangons de la démocratie est un sinistre farce. Et la deuxième erreur est d'imposer à des peuples souverains en droit la domination américaine sous couvert du mensonge de la démocratie universelle et obligatoire.

Non pas que certains peuples n'aient pas "droit à la démocratie". Mais cette dernière n'est pas une religion à laquelle on peut convertir avec des milliers de tonnes de bombes et des centaines de drones, ni même par le contrôle de l'internet. La démocratie est une conquête du peuple souverain. Mais, la démocratie, surtout lorsqu'elle est "américaine", est illégale dès lors qu'elle est importée.

Ce que montre aussi les exemples du Vietnam et de l'Afghanistan, même si la remarque ne doit pas être étendue au-delà de sa portée réelle, c'est que la richesse et la force du vainqueur ne provoquent que la désolation et n'apportent jamais la victoire. La démocratie à l'américaine n'a jamais triomphé que lorsqu'elle a pénétré les sociétés par le mensonge et la ruse. Comme en France. Mais, elle doit se maintenir par le mensonge et la fourberie de sorte qu'elle devient simplement une dictature à l'américaine dissimulée sous des bons mots ou des promesses qui n'engagent que ceux qui les écoutent sans les entendre. Par stupidité ou lâcheté. Ou corruption.

L'Afghanistan donne une grande leçon aux soumis de l'Amérique : soyons nous-mêmes et rejetons les menaces et les promesses mensongères de notre dominateur. La démocratie nous sera donnée par surcroît. Elle n'a de sens que chez un peuple d'abord souverain, pas parmi un agglomérat de soumis.





Revue C-Politix (c) 15 Août 2021