Depuis des années, des prophètes tentent une percée sur la scène des belles-lettres pour annoncer la fin de l'Occident. On a connu Spengler, Orwell, C.S. Lewis, ... Aujourd'hui, on connaît les décroissantistes : ils imaginent que si l'Occident poursuit sa croissance économique, il va ruiner le planète et conduire à l'extinction de l'homme. On connaît les collapsologues, qui étudient gravement les conditions dans lesquelles un système dynamique peut s'effondrer d'un seul coup. Et plusieurs auteurs liés à cette doctrine estiment que l'Occident est dans une situation telle ou proche. On connaît aussi les déclinistes, qui estiment que, depuis longtemps - quand peu importe - la société occidentale est déclinante, de sorte qu'elle est en route vers une fin inéluctable. Quand cela est peu important.

Depuis des années, des gens pragmatiques et réalistes estiment que le progrès de l'Occident est constant dans tous les domaines : scientifique, technique, économique, social, culturel, ... La preuve ? "Nous" vivons mieux que nos parents. Et cette assertion est répétée depuis deux ou trois siècles à chaque génération. Sans aucune pudeur, et au contraire, avec une sorte de contentement de soi. Comme si le "réaliste pragmatique" se tenait pour responsable de ce progrès universel et constant. Souvent ces "réalistes" entendent bizarrement les prophètes de malheur. Ainsi, quand un réaliste écoute un décroissantiste sans l'entendre, il imagine immédiatement la parade : plus d'énergie fossile qui pollue et épuise les ressources de la planète, mais des sources renouvelables : le vent, le soleil, ...

Je ne souhaite convaincre mon lecteur de rien. Je suis indifférent à l'idée d'un progrès indéfini tout autant qu'à celle d'une décadence ou d'une disparition de l"'Occident".

Je voudrais seulement faire une remarque : depuis le XX° siècle, les idéologies qui restaient jusqu'alors dans les salons bourgeois que fréquentaient les Voltaire ou les d'Alembert ont d'abord investi la culture et l'Université. Puis, peu à peu, elles ont diffusées parmi la caste des politiciens et de leurs alliés, souvent fonctionnaires. Grâce à ces idéologies, nous avons connues deux guerres qu'on dit "mondiales", alors qu'elles ont été très "européennes", si on excepte la contagion américaine dans le Pacifique.

La frénésie corruptrice des idéologies mensongères

Un tel monde n'était déjà presque pas "vivable". A la fin du XX° siècle, l'Occident a pris une voie frénétique. Au lieu de refuser la technique de l'idéologie, l'Occident l'a généralisée à toutes les couches de la société. Et non seulement l'occident ne s'est livré à aucune critique des idéologies du XX° siècle, mais il en a développé des dizaines d'autres, encore plus toxiques et négatrices du réel. De sorte que les politiciens partagent avec leurs citoyens les mêmes représentations mensongères de la réalité que ces idéologies véhiculent.

Parmi ces mensonges, citons le libéralisme, le néo-conservatisme, la social-démocratie et sa décadence en libéralisme socialiste, pour finir aujourd'hui en capital-socialisme. Mais, on a vu hélas se multiplier les idéologies plus récentes qui infestent le public, même le plus ordinaire, le moins éduqué, le plus ignorant : le wokisme ; la cancel culture ; le genrisme ; le sanitarisme ; le réchauffisme, ...

Les gens se sont enfermés dans ces représentations mensongères et manipulatrices du réel. Un réel auquel ils ne peuvent même plus accéder à cause d'une formation intellectuelle complètement défaillante. Ils sont incapables de critiquer et encore moins de contester ces idéologies nouvelles auxquelles ils succombent. Le drame de l'Occident, c'est que si ses habitants ordinaires sont incapables de contester ce qui les détruit, les "élites", politiques par exemple, sont encore plus nulles qu'eux. Ces élites sont d'ailleurs encore plus corrompues qu'elles sont nulles.

Si au XX° siècle le problème de l'idéologie était qu'elle était radicalement un appauvrissement de la philosophie et de la science, au XXI° siècle, la raison et l'intelligence ont désertés depuis longtemps les élites. Et les idéologies ne sont plus que des tentatives barbares d'abstraction du réel par des illettrés persuadés d'être des lumières de la raison et d'intelligence.

Occident, carrefour des corrompus et des corrupteurs

Le problème de l'occident, c'est qu'il est devenu le carrefour des corrompus et des corrupteurs qu'il est maintenant presque impossible de distinguer. Pourtant, dans les affidés des idéologies contemporaines, il y a ceux qui sont corrompus et il y a ceux qui sont corrupteurs.

Ainsi de la décroissance et de ses avortons, le sanitarisme ou le réchauffisme. Ces idéologies perverses n'ont pu être développées que parce que des corrupteurs savaient que ces idéologies leur assureraient le contrôle social de la population. On a vu un tel contrôle social opérer lors de la bizarre épidémie de SARS-CoV-2, loin d'être terminée d'ailleurs. En propageant la terreur d'un coronavirus, les sanitaristes sont parvenus à prendre le contrôle d'une population occidentale complète. Alors qu'ils sont relativement récents, les sanitaristes ont pris de cours les réchauffistes [1] qui aujourd'hui encore sont en retard.

Or, la prise de contrôle social assure à son bénéficiaire un pouvoir politique d'une férocité sans équivalent dans l'Histoire. Hitler et Staline, Pol Pot et Bush apparaîtront comme des tyrans tièdes en comparaison du tyran innommé qui rôde aujourd'hui au-dessus de nos têtes, de nos consciences. Qui finance le sanitarisme, qui finance le réchauffisme ? Répondre à la question vous indiquera le palais du tyran. Mais, je peux d'ores et déjà vous dire qui ce tyran n'est pas : ce n'est pas un politicien. Ils sont trop ignares pour être sources de la corruption. Ils sont d'abord corrompus et ils ont vendues au tyran nos libertés et notre démocratie. Déjà, le peuple ne vote plus les lois par ses représentants [2]. Ces représentants font de la pédagogie pour nous imposer les contraintes et autres devoirs que le tyran veut nous imposer avant nos droits [3].

Déjà, le tyran n'a plus besoin de l'administration qui était autrefois contrôlée par la classe politique. L'administration a été remplacée par les cabinets de conseils et vous aurez une indication supplémentaire du tyran en considérant à qui appartiennent les cabinets de conseils. Déjà la plupart des politiciens sont prisonniers de ces cabinets de conseil, de ces think tanks et autres organisations qui, toutes, remontent au tyran innommé.

Mais alors, s'agit il d'une fin de l'Occident ou de sa transformation en une tyrannie ?

Aucune tyrannie ne se maintient longtemps, même dans la plus grande servitude. Or, nous sommes déjà dans une extrême tyrannie même si, hélas, la plupart d'entre nous ne se connaissent aucun tyran. Cela fait peut être cinquante ans que notre régime républicain, démocrate et parlementaire se corrompt. laissant peu à peu la place à la tyrannie qui ne peut durer. Parce qu'une tyrannie est faible et qu'elle affaiblit la société d'autant qu'elle est forte. Elle est donc menacée. Et la plus forte menace qu'on lui connaisse serait extérieure. Déjà la Russie en quatre mois de guerre est près de voir s'effondrer l'économie de l'Europe qui croyait mener une guerre économique totale contre la Russie [4]. Et nous savons que l'Inde est elle aussi pleine du souvenir des décennies infâmes où elle était colonie de la couronne britannique [5], aujourd'hui devenue débile. Et la Chine qui sait, qui a toujours su, qu'elle était l'Empire du Milieu. Aussi entre effondrement, mort lente et invasions, l'Occident a seulement le choix de sa fin.

Et la cause de cette fin de l'occident, la cause profonde, se trouve dans la corruption. L'occident est à la fois corrupteur par sa production d'idéologies et corrompu par la stupidité de ses élites de tous genres [7] qui se sont laissés corrompre par le tyran. Regardez le spectacle médiatique grotesque [6] des corrompus du G7 réunis, il y a quelques jours. Une réunion d'alcooliques, dont certains sont drogués. Irresponsables, ignorants, prétentieux. Face à eux, la parfaite dignité des dirigeants des Etats de l'Asie, de l'Afrique de l'Amérique latine qui secouent le joug de la tyrannie de l'occident [8].

Mais l'occident est aussi menacé de l'intérieur, d'abord par la corruption de ses dirigeants, de ses "élites" tragiquement débiles et par un pouvoir dissimulé, corrupteur et agissant dans l'ombre. Un pouvoir dont il sera très difficile de se débarrasser par nous-mêmes. Mais, la corruption, et particulièrement celle qui nous frappe aujourd'hui, est un facteur de chaos. Et le chaos porte sa propre fin. Inlassablement, nous devons dire et propager la vérité.

Si vous pouvez répéter plusieurs fois de suite le titre de cet article en riant, c'est que vous êtes corrompu. Si vous avez de la peine à le dire une fois, vous avez compris. Vous savez la chose sûrement depuis longtemps.