L'Ukraine menacera l'Union Européenne

Philippe Brindet - 13/09/2023

Les Etats-Unis selon Reuters ont franchi cette semaine les 1.000 milliards de Dollars d'aide à l'Ukraine. Et l'Union Européenne a certainement attenti les 500 Milliards d'Euros pour le même résultat : les ukrainiens sont furieux d'être accusés d'avoir ratée "leur contre-offensive".

Or selon Zelenski, ce sont les occidentaux qui ont retardé par leurs livraisons défaillantes le lancement de la contre-offensive en Juin 2023. Selon Zelenski, ce retard a permis aux Russes de semer des mines partout ...

La question de savoir si l'OTAN est responsable de l'échec de la contre-offensive ou si c'est quelqu'un d'autre est certainement sans aucun intérêt. Sauf que Zelenski est dans une position absolument désespérée. Si l'armée ukrainienne doit s'avouer vaincue - ce n'est pas demain la veille - Zelenski sera pendu à l'aéroport de Kiev, juste avant de s'embarquer pour un exil doré si mérité ... Et cela, Zelenski le sait parfaitement. Pour sauver sa tête - et le reste - il n'a qu'une seule solution : lancer les tueurs ukrainiens sur l'Europe occidentale.

Si l'armée russe a résisté à l'armée ukrainienne ... il est certain qu'aucune armée occidentale ne résistera à l'armée ukrainienne. Les armées occidentales ne disposent ni des hommes aguerris, ni des armes suffisantes pour résister à une armée aguerrie par deux ans de guerre et 8 ans de préparation intensive.

Certains "généraux" occidentaux imaginent-ils qu'ils interdiront les livraisons d'armes et de munititions dont l'armée ukrainienne aurait besoin pour les agresser ? Très simplement, la Turquie et la Russie leur en livreront, et ce qui manquera, Zelenski et ses troupes viendront le chercher en Allemagne ou en Autriche.

Dans un interview récent dans The Economist, Zelinski a même fait une menace plus explicite :

"If you are not with Ukraine, you are with Russia, and if you are not with Russia, you are with Ukraine. And if partners do not help us, it means they will help Russia to win. That is it." "Si vous n'êtes pas avec l'Ukraine, vous êtes avec la Russie, et si vous n'êtes pas avec la Russie, vous êtes avec l'Ukraine. Et si nos partenaires ne nous aident pas, cela signifie qu'ils aideront la Russie à gagner. C'est tout."
Comprenez, occidentaux, qui si vous cessez votre assistance économique et militaire c'est que nous, Ukrainiens, vous tiendrons pour des aliés de Poutine et nous vous combattrons en tant que tels. Voilà la teneur des propos de Zelinsky. The Economist est parfaitement conscient de cette position agressive de Zelinski en commentant sur la base de ses propos d'intervienw :
Curtailing aid to Ukraine will only prolong the war, Mr Zelensky argues. And it would create risks for the West in its own backyard. There is no way of predicting how the millions of Ukrainian refugees in European countries would react to their country being abandoned. Ukrainians have generally "behaved well" and are "very grateful" to those who sheltered them. They will not forget that generosity. But it would not be a "good story" for Europe if it were to "drive these people into a corner". Réduire l’aide à l’Ukraine ne fera que prolonger la guerre, affirme M. Zelensky. Et cela créerait des risques pour l’Occident dans son propre jardin. Il n’y a aucun moyen de prédire comment les millions de réfugiés ukrainiens dans les pays européens réagiraient à l’abandon de leur pays. Les Ukrainiens se sont généralement « bien comportés » et sont « très reconnaissants » envers ceux qui les ont hébergés. Ils n’oublieront pas cette générosité. Mais ce ne serait pas une « bonne histoire » pour l’Europe si elle « poussait ces gens dans une impasse ».

Des analystes indépendants comme le journaliste Glenn Greenwald ont parfaitement saisis le mouvement de Zelinski :

Meanwhile, Zelensky's blunt remarks particularly about the possibility of refugees making life 'difficult' for Europe is likely to set the tone and example for many of his lower officials. Dans le même temps, les remarques franches de Zelensky, notamment sur la possibilité que les réfugiés rendent la vie « difficile » à l’Europe, donneront probablement le ton et donneront l’exemple à nombre de ses fonctionnaires inférieurs.

Je veux préciser qu'il n'est aujourd'hui pas question d'une invasion de l'Europe par les Ukrainiens dépités, mais même Zelinski n'hésite pas à agiter la menace devant des journalistes américains.

Je voudrais attirer l'attention de mes lecteurs sur l'opinion de plusieurs analystes. Selon eux, Poutine se moque complètement de l'Ukraine et de ses forces armées. Ce qu'il est en train d'exécuter, c'est le harcèlement et l'épuisement des forces de l'Otan pour longtemps. Une révolte ukrainienne contre ses mandants occidentaux ravirait la Russie ...







Revue C-Politix (c) 13 Septembre 2023