L'activisme géopolitique américain à l'été 2024La toxicité des Etats-Unis, pour être plus précis - parce qu'il s'agit de moins en moins de la "nation américaine" - du régime occidental américanisé,continue de croître malgré la contestation de plus en plus forte du monde non-occidental. Actuellement, le monde est en convulsion des infections américaines des années 1990 : au Proche-Orient et en Europe Centrale. N'y revenons pas davantage. Deux événements paraissent d'intérêt dans l'évaluation des menées récentes du régime occidental :
Le coup du VénézuelaRépublique socialiste d'Amérique du Sud, le Vénézuela est issu de la lente décomposition du régime internationaliste cubain. Et à plus long terme de la décomposition du socialisme bolivarien (1811). Dans les vingt dernières années, le Vénézuela est sous la coupe d'un régime totalitaire socialiste, d'abord sous le militaire Chavez (1999) et aujourd'hui sous le militaire Maduro (2015). Le Vénézuela tire une part essentielle de ses ressources économiques de l'exploitation du pétrole. En 1950, le Vénézuela avait le 4° rang au PIB par habitant et aujourd'hui , il est 59°. Cet "effondrement" correspond à l'effet des sanctions économiques imposées par le régime occidental américanisé. Le Vénézuela dispose de la plus grosse réserve mondiale de pétrole brut. Devant l'Arabie. J'ai écrit quelques lignes au-dessus que "le Vénézuela était sous la coupe d'un régime totalitaire socialiste". C'est probablement une exagération que l'on peut remarquer avec les résultats électoraux. Maduro prend la suite de Chavez après avoir remporté les élections présidentielles avec 50,6% des voix, ce qui n'est pas un score de "régime totalitaire", socialiste ou non. Pendant la mandature Maduro, le Parlement est très souvent dirigé par l'opposition de centre-droit. Là aussi, rien à voir avec un "vrai régime totalitaire". Cependant, la police et l'armée sont omni-présentes, la corruption serait maximale et la misère et l'inflation très élevées. De ce tableau succinct à revoir ou, à tout le moins à préciser, le lecteur déduira que je ne suis pas du tout favorable à un régime du genre du régime vénézuelien. Mais, c'est le régime en place depuis 2 siècles au Vénézuela et le peuple vénézuelien est maître de son destin. Depuis des dizaines d'années, le régime américain lorgne les ressources pétrolières du Vénézuela et considère très négativement les liens diplomatiques du Vénézuela avec Cuba - ce n'est pas bien grave - et avec la Chine et la Russie - et là, c'est beaucoup plus grave. Une flotille russe est venue dans la région au printemps 2024 de sorte qu'une frégate russe équipée de 90 missiles hypersoniques d'une portée de 3.000 kilomètres aurait pu "arroser la côte Est américaine" sans que le Pentagone puisse résister. Depuis les années Nixon, les agences spéciales américains, dont la CIA, travaillent à ruiner le régime au pouvoir au Vénézuela et à le remplacer par des individus à la solde du régime occidental américanisé. Déjà en 2019, le Président de l'Assemblée Nationale vénézuelienne, Julian Guaido, diplômé de l'université américaine Georges Washington, entièrement financé et corrompu par la CIA, avait tenté un "coup d'Etat légal" en remplaçant le président élu Maduro avant sa prise de fonction. Le 8 février, Guaidó disait ne pas exclure une intervention militaire américaine pour renverser le régime de Maduro. La tentative s'était doublée de manifestations et d'émeutes massives. Mais Maduro était parvenu à conserver le pouvoir. Grâce à la police et l'armée comme toujours. La CIA ne se trouble généralement pas pour si peu. Elle a redoublé d'efforts et, sauf informations qui m'auraient échappées, elle a redoublé sa tentative avec la contestation des nouvelles élections du 28 Juillet 2024. Le résultat de ces élections présidentielles est le suivant :
Gonzalez Urrutia est un politicien vénézuelien, ancien ambassadeur du Vénézuela en Argentine, nommé par Chavez, dipômé d'une université - CIA, la American University : American University est une université de recherche privée sur fonds fédéraux à Washington, D.C., Source Wikipedia Il n'est pas possible de mettre en cause des agents de la CIA ou de toute autre agence d'influence américaine, directe ou indirecte. Mais leur ombre plane sur la situation actuelle. Tout indique qu'il est nécessaire de ne pas prendre parti.
Le coup du BangladeshSuite à des élections législatives contestées, la première ministre du Bangladesh s'était maintenue au pouvoir. Des manifestations violentes, d'après les informations surtout des milieux étudiants, exigeaient son départ. Devant la violence des exactions, elle a préféré partir en Inde. Le président bengali a nommé le prix Nobel de la paix Mohammed Yunus, homme de la CIA, issu des Universités US Vanderbilt et du Colorado, comme premier ministre d'un gouvernement intérimaire. En réalité, il s'agit là d'un jeu plus classique où le Bangladesh n'a pas beaucoup d'importance. Il s'agit, pour la géopolitique de la CIA, de faire pression sur la Chine et l'Inde dan sle jeu des alliances. En effet, la Russie vient d'annoncer que 159 Etats étaient disposés à s'engager dans le système de paiement international des BRICS, ce qui ruinera davantage la position hégémonique des Etats-Unis. En prenant le contrôle du Bangladesh, également convoité par l'Inde et la Chine, la CIA écarte le Bangladesh de l'Inde, sa voisine, et les prévient de leur influence dans la région. Cet avertissement se combine avec la manoeuvre qui a évincé la France du marché des armements dans le Pacifique Sud. Là aussi, l'effet classique des manoeuvres violentes de la CIA et de ses concurrents se voit dans le coup du Bangladesh.
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