L'affaire ukrainienne au 8 Juillet 2022 - Partie III : La propagande russeLa rigidité de la propagande russeUn trait de la propagande russe : elle est inaccessible - ou à peu près - du côté occidental. Par exemple, en France, Macron a fait fermer les sites russes en langue françaises Sputnick et RIA NT. Mais, par définition, toute information provenant de la Russie est qualifiée de propagande par la propagande occidentale : télévisions, journaux, radios, magazines, ... Et il ne fait pas bon en France, en occident, qualifier autrement une source située en Russie. Dans le cas de l'affaire ukrainienne - l'opération militaire spéciale - la position de la Russie peut cependant raisonnablement se qualifier de propagande. Il est clair que l'Etat russe ne laissera pas facilement s'échapper une nouvelle qui contredirait la narration du Kremlin. Et de fait, nous ignorons les pertes humaines et matérielles subies par la Russie dans le cours de son offensive. L'armée russe - c'est étrange pour les protozoaires qui peuplent les rédactions de la presse occidentale - ne communique pas sur ses pertes. Alors, les services spéciaux américains leur rendent ce service : ils viennent de publier leur estimation des pertes de l'armée russe à 40.000 tués. A priori, il y aurait 80.000 militaires engagés sur le front. 50% de pertes, c'est une cessation des hostilités ... Le ridicule n'a jamais étouffé la propagande occidentale. Mais, si on accède aux sources russes, on découvre que, contrairement au caractère "fleuri" de la propagande occidentale, ukrainienne notamment, la "propagande russe" est d'une rigidité morne. On aligne des noms de localités, des quantités d'armes détruites, de "personnels militaires ennemies hors de combat", ... Peu ou pas d'appréciations dithyrambiques comme en occident. En Russie, l'information est sérieuse et sans fioritures. En est-elle plus fiable ? La fin de l'histoire nous l'apprendra. Pour le moment, il faut lire une nouvelle venant de Russie, comme une nouvelle venant de Russie et pas d'ailleurs. Les sources d'information sur le côté russeLa première chose à faire est d'écarter systématiquement toute information provenant de la presse occidentale : les New York Times, The Telegraph, Die Welt ou Le Monde, ... LCI, Deutsche Welle, BBC ou BFM TV, ... Souvent, ces organes de propagande prétendent lire les sources russes et en tirer des informations pour leurs lecteurs et autres spectateurs. C'est la plupart du temps un mensonge honteux.Or il existe des sources d'information en Russie qui sont particulièrement intéressantes :
Le caractère de propagande des sources d'informations russesMême si l'information est généralement sérieuse, c'est essentiellement parce qu'elle est en général très factuelle et ne mêle pas, contrairement à la propagande occidentale, des opinions individuelles souvent produites par une idéologie trompeuse. Mais, la propagande russe, malgré son aspect rigoureux, ne doit pas faire illusion. Elle ne présente que les informations qui lui conviennent et, de ce fait, elle conduit l'observateur à des perspectives irréalistes. Un exemple se trouve dans l'absence de publication des pertes subies par l'armée russe et par ses alliés lors des combats actuels. Mais, il s'agit d'une position absolument exigée par un Etat en guerre. L'Ukraine ne communique en réalité aucune perte et n'a laissé publié des taux de pertes par jour que pour appuyer ses demandes d'aide à l'occident américanisé. Mais, même si l'absence de telles informations du côté russe est justifiée par les nécessités, il n'en reste pas moins vrai que cette absence ne permet pas de se faire une idée réaliste de l'état de la guerre. Un autre exemple se trouve dans les motifs de déclenchement de l'opération spéciale par Moscou. Poutine a, dès le premier jour de l'opération, expliqué que l'une des raisons de sa décision reposait sur la persécution que les ukrainiens de l'ouest, désignés comme "ukro-nazis", faisaient peser sur les russophones plutôt localisés à l'est ukrainien. Il est indéniable que, depuis des années et particulièrement depuis 2014, les "ukro-nazis" persécutent les russophones, et particulièrement les populations du Donbass. Mais, la situation est encore plus complexe que ne le dit Poutine. En effet, on sait que la plupart des leaders "ukro-nazis", à commencer par Poroshenko et Zelinsky, les deux présidents élus depuis le coup d'Etat de Maïdan, sont des "russophones". Pour parvenir à une description plus complète de la réalité ukrainienne, il faut encore ajouter l'influence américaine - directe et indirect par ses vassaux allemands et polonais notamment . Et cette influence américaine a un nom : la corruption. Personne n'en parle vraiment. Que tirer de la propagande russeIl y a une grande différence entre la propagande occidentale et la propagande russe : La première est destinée à tromper le public et même pour ses auteurs, à se tromper soi-même avec des informations fausses, mensongères. La propagande russe reste factuelle et si elle trompe, c'est par dissimulation. Et il y a une autre différence. Poutine considère que la guerre est une chose sacrée. Il fait toujours ce qu'il dit dans cette situation. Cela change la perspective dans laquelle il faut lire la propagande russe par rapport à la perspective de la propagande occidentale. |