Le Tribunal Correctionnel de Paris a rendu son verdict dans le procès des assistants parlementaires du Front national. Les 26 prévenus, dont le Rassemblement National en tant que personne morale, sont condamnés à de lourdes peines de prison, à des amendes et à des temps d'inélegibilité.

Sur plainte du Parlement Européen, les prévenus sont accusés d'avoir utilisés les fonds européens versés aux eurodéputés pour entretenir leurs assistants europarlementaires à des fins étrangères au Parlement européen.

Plusieurs partis, dont celui de l'actuel premier ministre ont été condamnés dans des affaires similaires. Les condamnations ont été significativement plus réduites d'une part, et aucune inélégibilité a été prononcée d'autre part. Cependant, selon certains juristes, la loi a changé et l'inéligibilité est devenue automatique.

Le résultat est que Marine Le Pen, trois fois déjà candidate à l'élection présidentielle et deux fois désignée au second tour, très largement en tête des sondages pour la prochaine présidentielle est interdite de se présenter.

Lors de l'élection présidentielle qui avait porté Macron pour la première fois à la présidence, le candidat de la droite institutionelle, François Fillon, ancien premier ministre de Sarkozy, avait été rendu inélégible pendant la campagne électorale pour le premier tour pour un prétexte dérisoire.

Plus près de nous, en Roumanie, le candidat porté en tête au premier tour de la présidentielle de 2024 a été arrêté, le scrutin annulé, et ce cadidat a été empêché de se représenter.

Un ancien commissaire européen, ami de Macron, Thierry Breton, avait déclaré que si les élections en Roumanie ne donnaient pas un résultat intéressant, "elles seraient annulés. Et nous ferons celà à chaque fois qu'une élection ne nous conviendra pas."

En un mot, la tyrannie est maintenant clairement installée dans la "démocratie" européenne.

Elle est tellement visible que le Vice-Président américain, JD Vance a prononcé un discours lors de la Conférence pour la Sécurité à Münich en Février 2025 dans lequel il a déclaré :

For years we’ve been told that everything we fund and support is in the name of our shared democratic values. Everything from our Ukraine policy to digital censorship is billed as a defence of democracy. But when we see European courts cancelling elections and senior officials threatening to cancel others, we ought to ask whether we’re holding ourselves to an appropriately high standard.

Depuis des années, on nous répète que tout ce que nous finançons et soutenons l'est au nom de nos valeurs démocratiques communes. De notre politique ukrainienne à la censure numérique, tout est présenté comme une défense de la démocratie. Mais lorsque nous voyons des tribunaux européens annuler des élections et de hauts responsables menacer d'en annuler d'autres, nous devons nous demander si nous nous conformons aux normes d'exigence appropriées.

La décision du Tribunal Correctionnel de Paris montre à JD Vance que la démocratie est détruite partout en Europe.

Or, le plus paradoxal de l'affaire est que Marine Le Pen a travaillé depuis plus de quinze ans pour transformer le Front National du parti protestataire de son père en un parti ayant adopté tous les codes du régime politique en place. La politique soutenue par le RN est solidement ancrée dans la social-démocratie la plus éculée. Mais le régime européen ne veut pas d'elle. Le RN et Marine Le Pen auraient dû le comprendre il y a longtemps.

Certains commentateurs accusent le pouvoir judiciaire d'intervention dans la démocratie politique, de s'arroger le droit de dire qui a le droit ou non de se présenter. Ce n'est pas entièrement faux. On parle aussi d'état de droit ou d'indépendance de la justice. Ce n'est pas faux non plus.

Mais, le juge du Tribunal Correctionnel de Paris s'est fondé sur le Code pénal. Et le Code pénal est formé par les politiciens de l'Assemblée Nationale comme Marien Le Pen. Et ces politiciens fabriquent plus de mille lois chaque année depuis des dizaines d'années. Faites trop de lois et vous donnerez nécessairement le pouvoir aux juges. C'est fait. Et les députés ne peuvent plus se plaindre ...

Maintenant, l'intervention des juges pose de plus en plus de problèmes partout en Occident.

Prenons le cas des Etats-Unis. Donald Trump est élu sur la base d'un programme clair de réduction de l'obésité de l'Etat fédéral administratif, le "Deep State", ou quelque nom que vous lui donniez ... Or, ce programme a le soutien clair du peuple américain même si il déplaît profondément à une minorité.

Et cette minorité par le jeu démocratique avait le pouvoir il y a quelques mois. Les particularités du régime américain sont telles qu'une partie des juges américains est entièrement acquise aux choix politiques de la minorité. De ce fait, les décisions de l'exécutif fédéral de l'administration Trump sont systématiquement combattues par une myriade de juges dont l'obédience politique est étrangère à la volonté du peuple américain exprimée à la présidentielle de Trump II.

Trump en tant que chef de l'Etat ne devrait pas supporter que la politique pour laquelle il a été élu soit mise en échec par des juges qui exécutent un mandat qui a été rejeté par le peuple américain.

Jouant sur les niveaux judiciaires, l'exécutif trumpien parvient à faire rapporter beaucoup de décisions judiciaires contre lui. Mais, il en subsiste trop et d'autres juges prennent le relais pour amoindrir la politique américaine.

On peut estimer que Trump a passé son premier mandat à découvrir la puissance de l'état profond, clandestin. Il est à craindre qu'il passe son second mandat à subir l'indépendance de la justice aux mains de ses adversaires. Comme il n'est pas du genre à se laisser faire, il a annoncé qu'il ferait une campagne de destitutions des juges qui lui sont opposés. La Cour Suprême a immédiatement déclarée qu'elle détesterait devoir se prononcer sur de telles destitutions qui amoindriraient l'indépendance de la Justice relativement à l'exécutif.

La situation est bloquée.

La situation n'est pas identique en France avec la condamnation de Marine Le Pen à l'inélégibilité. Mais elle a des parentés. La présidente du tribunal correctionnel de Paris est une représentante d'une partie de la caste au pouvoir en France. Elle porte un nom qui est partagé par plusieurs hauts fonctionnaires et elle-même a débuté sa carrière comme consultante d'une très grosse société américaine de consultants. Sa partialité à l'encontre de Marine Le Pen et de ce qu'elle représente - même et surtout parce que Le Pen ne veut plus assumer cette représentation - est patente. Mais inexploitable judiciairement. Du moins je le pense.

La situation est bloquée.

Je n'en suis pas désolé. Cela fait des dizaines d'années que notre pays est aux mains d'une caste de plus en plus menacée et qui doit absolument muer la démocratie en tyrannie pour conserver ses privilèges. Il faut que cette caste aille encore plus loin dan sla tyrannie pour réveiller la colère du peuple asservi.