L'équilibre instable de la démocratie moderne

Philippe Brindet - 25 Décembre 2021

Le Sénateur US Newt Gingrich vient de publier un article très intéressant sur une querelle opposant le Sénateur démocrate Manchin au "staff" de la Maison-Blanche concernant la loi destinée à autoriser Biden à faire encore plus de déficit pour "raison exceptionnelle", as usual ...

Le long passé de Représentant du Sénateur Gingrich lui permet de faire des rapprochements de situations historiques qu'il a vécu avec la querelle de Manchin. Gingrich expose la doctrine du Sénat américain qui se tient d'une part pour l'égal du Président pour ce qui est promulguer des Lois, d'autre part sur la supériorité de tout Sénateur, élu du peuple de son Etat, sur les membres du "staff" du Président, bureaucrates qui ne sont là que pa la volonté du Président.

De fait, les Sénateurs peuvent interdire au Président de promulguer des Lois qu'ils estiment contraire aux intérêts de la Nation américiane, y compris d'annuler des traités oubbliant un principe constitutionnel américain. De ce fait, le Président (et son "staff") doit négocier toute loi un peu "difficile" qu'il cherche à imposer au Sénat.

Alors même que Manchin est un Démocrate, le parti du Président, ce dernier lui paraît "prisonnier" d'un "staff" qu'il évalue comme socialiste et opposé aux valeurs constitutionnelles de l'Amérique. Manchin en conséquence se dresse contre ce qu'il considère comme l'arbitraire du Président et rejette la loi qu'il veut imposer au Sénat.

En réalité, sauf que nous ne disposons d'aucun sénateur Manchin, la situation est ressemblante en France. Le Président, sous l'instigation de son "staff", animé largement par de bizarres "experts" de santé publique, impose des lois à son Parlement qui détruisent le tissu constitutionnel de la législation.

L'ensemble des démocarties occidentales subit cette maladie de vieillesse qui consiste à oublier les bases constitutionnelles pour trop de "bonnes raisons", dont la moindre n'est pas cette confiance du Président en des "experts" qui ne représentent rien de bon, du moins constitutionnellement. En France, toutes les institutions, toutes les personnes qui pourraient l'empêcher de commettre un tel attentat sont aux abonnés absents que ce soit le Conseil d'Etat ou le Conseil Constitutionnel, le juge civil ou le Parlement, la presse, personne ne se lève pour lui dire ce que le sénateur Manchin dit à Biden : stop !

Même en anglais, Macron comprendrait ...


Revue C-Politix (c) 24 Décembre 2021