L'évolution insurrectionnelle de la protestation contre la loi retraitesInsurrection ? Le mot est peut être un peu fort pour la situation causée par la loi sur les retraites, dite Loi Macron, puisque la loi était au programme électoral du cndidat présidentiel à sa propre réelection. Il a fait 57% de satisfaits sur sa candidature. Dix mois plus tard, il faisait 80% de mécontents à sa Loi Macron ... Allez comprendre. Les "spécialistes" de l'explication agitent que les votants "pour Macron" étaient en réalité des votants "contre Le Pen" la candidate opposée à Macron ... Les gens ne lisent ils jamais les promesses électorales ? Les "explications" de la politique françaiseLe problème réside en ce que, s'il est naturel en démocratie de dire son opposition à un projet de loi, la véhémence de ce "dire" reflète ici le souffle insurrectionnel de la vieille France républicaine. Sauf les 20% de macroniens, qui s'en offusquerait ? Manifestement les députés de l'opposition du bizarre parti LR et c'est à peu près tout. Ce qui n'explique pas pourquoi la loi Macron pourrait être démocratiquement votée. Le parti LR est bizarre. Sa candidate présidentielle fait 4% au premier tour, et ses députés font 7% des votants [1]. Avec la majorité présidentielle, l'alliance LR visible au Sénat concerne donc seulement 45% des votants. Avec 54 % des inscrits qui se sont abstenus, représentant le premier parti de France. A quelque chose près, le soutien à la loi Macron dans la population représente donc 22% des inscrits. On est vraiment près de "trouver" la cause des sondages récents montrant 80% des Français opposés à la Loi Macron. Plus simplement à Macron. La conclusion ? Macron doit son élection à ... la Nupes qui croyait "moral" de faire obstacle à la victoire "possible" de Le Pen. Et qui croyait moral aussi de taper dans un ballon aux effigies de Macron et de Dussopt, un traître PS devenu ministre du Travail - ce gros mot en Macronie. Et qui croyait aussi "moral" de brûler en public des mannequins aux figures de Macron et de Borne son premier ministre qui avait atteint il y a dix ans déjà son apogée d'incompétence à la tête de la RATP ... Pour éviter le chaos, une dissolution de l'Assemblée ?La main de Macron a tremblé vendredi : il a fait annoncer que le gouvernement utiliserait l'article 49-3 de la Constitution pour adopter la Loi Macron. On n'est jamais si bien servi que par soi-même. Le premier contre-coup possible serait le vote d'une motion de censure transpartisane qui ferait "tomber" le gouvernement Borne. enfin ... Macron [2]. Le problème, c'est que si la motion de censure réussit, Macron doit nommer un nouveau Premier ministre. Il est sûr qu'il choisira ou bien un haut fonctionnaire "aux ordres" comme Castex ou Borne, ou un député "incolore" comme Philippe [4]. Et il aura exactement le même problème. Si la motion de censure échoue, ce qui est "prévu", Macron aura exactement le même problème que si elle réussit. Dans les deux cas, il aurait la seule solution de dissoudre l'assemblée et de provoquer de nouvelles élections législatives [3]. Avec le "n'importe quoi sauf Le Pen" - dont le Rassemblement National présentera de nouveaux députés partout - Macron est certain - aux probabilités près - de remporter à nouveau une majorité au moins relative. Et on retourne à la case "départ". Et comme Macron est le salarié de forces anonymes qui ont décidé de sa politique, il n'aura pas d'autre solution que de recommencer. Ou de continuer dans le chaos qui ne sera pas évité. Sauf dans deux situations catastrophiques et imprévisibles. Une "catastrophe" institutionnelle ?La première catastrophe qui peut survenir sera provoquée par l'élection d'une nouvelle Assemblée Nationale. La majorité présidentielle se réduit parce que beaucoup de ces votants se rendent compte que "Macron, c'est le plus c...". Ce n'est pas gagné ... mais enfin, l'hypothèse est que la majorité présidentielle se réduit. Et deux événements entrent en collision. Le premier, c'est que la Nupes éclate. La médiocrité des députés de ce groupement d'intérêts partisans (GIP ....) est favorisée par l'acceptation des écologistes et des socialistes de mettre un mouchoir dans leurs intérêts qu'ils y ont d'abord mis. Mais, un jour ou l'autre, chacun voudra rejouer sa propre partition dans la petite musique des intérêts politiciens. D'autant que le GIP a échoué à présenter une quelconque opposition qui ne soit pas insurrectionnelle, méprisante, ignorante du peuple français. La Nupes éclatera certainement un jour, et certainement lors de nouvelles législatives. Le deuxième événement sera l'entrée à l'Assemblée nationale d'un nouveau parti de droite ayant un véritable motif d'opposition politique et pas un projet de perception d'intérêts politiciens. On peut penser aux mouvements de Philippot, de Asselineau. Mais surtout de Zemmour qu'on a enterré bien vite. Alors qu'il est toujours le premier parti de France en nombre d'adhérents. Et que beaucoup d'électeurs ont vu et pourraient être convaincus que beaucoup de choses qui se sont passées récemment, étaient dénoncées par Zemmour dans sa campagne présidentielle ratée. La conjonction de ces deux événements ouvre un boulevard à la possible élection de Zemmour ou de Le Pen en 2027, puisque Macron ne pourrait pas se représenter une troisième fois [5]. Et poussera la gauche institutionnelle - les Insoumis et quelques socialistes, possiblement des écologistes - à rejoindre les syndicats et les groupements factieux dans une insurrection conduisant à un changement de régime. L'insurrection improbableTout d'abord, la Loi Macron n'est certainement pas la cause d'une quelconque insurrection. Ce ne sont pas les ridicules gesticulations de quelques clubs sur la Place de la Concorde qui conduisent à une insurrection. Tout juste la Loi Macron, serait un prétexte. La cause, c'est Macron lui-même. Et encore. Il existe des conditions pour qu'une insurrection soit probable. Pas certaine. Probable. Il faut qu'une armée suffisante d'émeutiers soient disposés à affronter les forces de l'ordre macronien au risque de leur vie. Or, une armée d'émeutiers, çà ne se recrute pas facilement. Aujourd'hui, il existe certains groupes activistes comme les Black Blocks. Mais leur ardeur insurrectionnelle semble un peu faible pour "tirer" dans la catégorie 'insurrection' [6]. Et il faut deux choses des émeutiers recrutables par des organisateurs comme les Black Blocks, d'une part et des très-mécontents qui forment la population dans laquelle "le révolutionnaire s'ébat comme un poisson dans l'eau" [7] ... d'autre part. Une telle organisation est actuellement improbable. Parce que les services américains et la mouvance Soros sont parfaitement satisfaits des services de Macron qui leur obéit aveuglement depuis 2014. Mais avec ces "gens-là" [8], on ne sait jamais. Pour une insurrection à cadres plus locaux, il faut aussi un mécontentement populaire croissant et dépassant un certain seuil, assez inconnu. Or, ce seuil, je ne sais s'il a été atteint aujourd'hui, mais on sent qu'il se rapproche. L'inflation, le chômage, l'ignorance établie comme une vertu sociale, la disparition du moindre soupçon de morale publique, la perte énormes de libertés, de droits, le contrôle social croissant partout, la disparition de l'argent parmi les classes inférieurs de la population - 80% très certainement - tout celà converge vers une insurrection possible. L'insurrection exige ces cercles concentriques de largeurs croissantes avec le temps. C'est le cas ... [9]. Notes[1] Voir les résultats officiels des Législatives 2022 : https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives-2022/(path)/legislatives-2022/FE.html [2] Pour les lecteurs qui auraient de mauvaises pensées, "La Femme de paille" est un film britannique de 1969. Lire sa notice dans Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Femme_de_paille. [3] Je souligne le mot pour ceux qui croient encore au Père Noël. [4] Au hasard ... Ciotti ! [5] Certains doutent que Macron ne se représentera pas ... [6] Cette raison pourrait être fausse. On connaît au moins deux puissances étrangères qui ont démontré leur capacité à organiser des insurrections : les services spéciaux américains et l'Open Society de Soros. On leur doit notamment le coup d'état de Kiev en 2014 - qui provoque l'invasion du 24 février 2022. Mais aussi, en Tunisie, en Syrie, en Géorgie, ... Or, le financement des Black Blocks est particulièrement complexe, pour dire les choses poliment. [7] La citation est-elle tirée de Mao-Tsé-Toun ou d'Eddie Merkx ...? [8] Jacques Brel ? [9] Je devrais citer un autre événement : la prise de conscience islamique. Déjà, les musulmans savent qu'ils sont en mesure d'emporter de plus en plus d'élections. Aujourd'hui au niveau local. Si la situation insurrectionnelle affaiblit le cadre républicain dans lequel ils ont pu se renforcer, il est évident qu'ils pourraient détourner ou animer l'insurrection à leur profit. Et à celui des américains et de Soros. Mais ceci est une autre affaire. |