L'idéologie ESG et le partenariat Public - privé face au républicanisme

Philippe Brindet - 09 Mars 2023

Nous vivons en Occident américanisé dans une époque politique troublée où tant la République que sa forme achevée de démocratie sont en train de disparaître, emportées par les illusions des idéologies les plus délétères. Or, même les idéologies se sont transformées. Au lieu de rester des représentations complexes remplaçant le réel, principalement en politique, plus généralement dans la sphère publique, les idéologies se sont réduites à de très élémentaires listes de slogans que braillent des fanatiques endoctrinés et que mettent en pratique avec des mines farouches des opportunistes souvent issus du vieux capitalisme financier au bord de la banqueroute.

Très clairement, partout en Occident américanisé, la république a complètement disparue et il subsiste vaguement une sorte de démocratie qui se qualifie de "marché", parce qu'elle n'a plus rien à voir avec la moindre démocratie politique. La démocratie de "marché" n'a jamais eu aucune signification politique sauf à dissimuler aux populations bernées qu'elles ne sont plus la source du pouvoir politique. Ce qui s'est mis à "tout" diriger, c'était le marché, autrement dit le libéralisme, c'est-à-dire une curieuse conception du "bien politique" essentiellement constitué par la richesse financière d'une zone économique.

Le problème, c'est que emporté par une curieuse maladie sénile, le capitalisme a confondu le profit qui faisait son moteur essentiel avec un simple outil qui paraît à certaines époques du développement capitaliste : l'investissement. Or, l'investissement est devenu l'occasion de financer des projets financiers pourris à l'aide d'un argent qui n'existe plus : la dette. Du coup; plus le capitalisme avance, moins il produit et moins il fait de profit pour ne plus faire que des pertes.

Effondrés sous l'argent-dette, les Etats ont perdu toute autorité et tout moyen autre que de vagues techniques de contrôle social sur leurs populations serves qui se trouvent être les principaux consommateurs des financiers. Etats et financiers ont donc maintenant sous leurs contrôles respectifs le même public qui s'appelle "la population" pour les uns, "les consommateurs" pour les autres. De la démocratie, plus jamais.

Financiers véreux et politiciens corrompus sont donc maintenant faits pour s'entendre.

Dans ce but, ils ont mis en place deux techniques d'entente :

  • le partenariat public - privé, sous l'égide du World Economic Forum - en réalité Bill Gates; et
  • le système ESG, sous l'égide des Nations-Unies - en réalité Rockfeller.

Les deux techniques ne sont ni exclusives l'une de l'autre ni en compétuition. Elles semblent se compléter "harmonieusement".

Le partenariat public - privé

Le partenariat public - privé est l'apogée de la corruption politique qui consiste à faire ruisseler des milliards de dollars que les financiers n'ont pas sur des politiciens éblouis. Certains issus du bon vieux socialisme occidental estiment que la "théorie du ruissellement" ne marche pas, celle qui consiste à faire croire que la richesse des milliardaires "ruisselle" en abondance sur la population. L'idée, c'est la richesse ne dort jamais et qu'elle est employée pour faire travailler les "pauvres" ...

En réalité, il y a réellement un ruissellement. Et qui marche très bien. Mais, c'est celui de la corruption et il bénéficie essentiellement aux politiciens quand ils jouent le jeu du partenariat.

Ainsi dans le partenariat public - privé, les milliardaires initient un projet auquel ils convient les Etats. Chacun apporte ce qu'il peut au projet et le politicien qui adhère au projet reçoit les fruits de sa participation. Un exemple récent de partenariat public - privé a été clairement la politique sanitaire de l'épidémie de Covid-19. Certains imaginent qu'il s'agit d'un complot .... Rien n'est plus surfait. Ce n'est même pas un complot. C'est une escroquerie en bande organisée.

Quels sont les acteurs de ce partenariat public - privé ?

Du côté des politiciens on va trouver :

  • deux Etats probablement à l'origine de l'épidémie : les Etats-Unis et la Chine, puis
  • l'Union Européenne et la plupart des Etats membres de cette zone d'exploitaton économique ; et
  • une organisation internationale : l'OMS, puis
  • un certain nombre d'organisations étatiques ou para-étatiques comme les agences de santé publique : les US CDC, la US FDA, le NHS britannique, ...

Du côté des financiers, on va trouver :

  • Bill Gates et sa Fondation Bill and Melinda Gates Foundation ;
  • Zuckerberg et sa Fondation Zuckerberg ;
  • le cartel des entreprises pharmaceutiques appartenant souvent à Gates comme Pfizer ;
  • le cartel de la presse lourde souvent subventionnée par Gates, Zuckerberg mais aussi par Google
  • le cartel des réseaux sociaux avec Facebook, Twitter, Youtube, ...

D'autres financiers ont rejoint assez tardivement le partenariat. C'est le cas de Soros qui est apparu dans des prises de participation dans des entreprises de production de tests biologiques avec Gates.

D'autres financiers ont paru plus distants, comme BlackRock, ou Bezos, dont le Washington Post cependant a participé activement à la propagande et à la censure pendant l'épidémie. D'autres ont été simplement critiques, comme Elon Musk qui annexe la plateforme Twitter à la fin de l'épidémie ou Peter Thiel.

En pratique, le partenariat public - privé permet de mettre l'administration publique au service des financiers, tandis que le "ruissellement" de l'argent privé permet de corrompre les politiciens qui font bénéficier leurs "projets" politiques de cet argent d'une part et en profitent eux-mêmes largement par le biais de subventions généreusement accordés à leurs partis, clubs, Think-tanks", ONGs, ... Il arrive de plus en plus souvent que même l'administration publique, pourtant elle-même largement corrompue par l'argent privé, soit écartée au profit de "cabinets de conseils" comme le cabinet McKinsey qui va permettre à l'argent privé de dicter lui-même les instructions aux agences publics et aux ministères partout en occident pendant la crise de la Covid-19.

Le capitalisme du "stakeholder"

Dans le vieux capitalisme "libéral" , celui de la démocratie dite "de marché", les financiers investissent dans des entreprises détenues par des "sharehorders", les "actionnaires" en français. Ces investissements comme les parts des "shareholders" doivent rapporter le maximum d'argent à leurs détenteurs "shareholders". Le libéralisme nous a "vendue" l'idée que ce qui est bénéfique aux "shareholders" est bénéfique à nous autres, les prolétaires du XX° siècle. Et beaucoup y ont cru. C'est la théorie du "ruissellement" dont on a vu plus haut qu'elle est une tromperie. Le profit maximisé est entièrement reversé aux porteurs de parts ce qui accroît essentiellement la fortune des investisseurs, tandis qu'elle ruine les fournisseurs et les clients, les premiers ayant l'obligation de toujours vendre moins cher tandis que les seconds sont obligés d'acheter toujours plus cher. C'est la seule solution pour maximiser le profit qui est justement égal à la différence entre les ventes et les achats !

Dans ce régime, les fournisseurs, les sous-traitants, les salariés, tous perdent de l'argent puisqu'il faut qu'ils travaillent toujours moins cher. Et comme il sont aussi consommateurs, c'est la double peine puisque nous achetons toujous plus cher. Tout ? Pas exactement. Les truffes et le caviar sont devenus bien plus abordables ... Par contre, le logement, la santé, l'éducation, la culture, sont devenus hors de prix.. Ceci explique que les PMEs, les artisans, les employés, les ouvriers, perdent de l'argent d'année en année. Il faut cependant reconnaître, que les salariés des grandes entreprises financiarisées, les cabinets de conseil, certains fournisseurs ont au contraire des revenus encore convenables. Ils bénéficient de l'immense accroissement du profit dont ils sont l'un des moteurs les plus nécessaires.

Mais, il existe un nouveau danger. En plus du redoutable "partenariat public-privé" que l'on vient de décrire, s'est installé le capitalisme du "stakeholder". "Stakeholder" versus "Shareholder". Voyez-vous la nuance ? J'ai de la difficulté. Aux actionnaires du vieux capitalisme libéral, "ils" ont ajouté le "concerné", celui qui est "at stake", le "stake holder". Ayant la même idéologie que le personnel politique, les financiers du capitalisme des "stakeholders" peuvent désormais "rouler" les vieux "shareholders", plus "à la page". C'est ainsi que les entreprises les plus riches soutiennent les clubs de pensée les plus tioxiques;: wokisme, réchauffisme, croissance zéro, développement durable.

Ce capitalisme s'est développé depuis une dizaine d'années et applique les idéologies les plus perverses, mais aussi les plus étrangères au vieux capitalisme des "shareholders".

La dictature ESG

Il existe une idéologie encore plus insidieuse: l'idéologie ESG. Les trois initiales sont réputées désigner l'amalgame de trois idéologies bien diffusées désormais dan sle monde politique :

  • l'idéologie environnementale - écologie, réchauffement climatique, croissance zéro, ...
  • l'idéologie sociale - féminisme, genrisme, wokisme, cancel culture, ... et
  • l'idéologie de la "bonne gouvernance" ...
un ensemble encore plus flou mais qui s'applique facilement au capitalisme des "stakeholders".

En réalité, utiliser l'adhésion affirmée au standard "ESG", c'est être au plus près du mouvement vital du capitalisme libéral, pas à l'ancienne, mais au contraire débarrassé des "erreurs du passé", industralisation à outrance, croissances inconsidérées épuisant la Terre, ...

Ainsi, être labélisé "standard ESG", c'est rallier autour de soi l'approbation des média, des politiciens et des activistes.

Or, il y a quelques années, "ils" ont franchi un pas de plus vers la dictature.

Les plus gros financiers sont aujourd'hui des fonds d'investissement comme BlackRock, ou Vanguard. Il en existe des milliers de toutes tailles. BlackRock gère un total d'actifs supérieurs au PIB des Etats-Unis. Son patron depuis une dizaine d'années est un hypermilliardaire dénommé Larry Finck. En 2008, alors que la crise financière avait éclatée avec les faillites des "banques à l'ancienne", Finck a "adhéré" au mouvement ESG. Il a donc décidé d'investir en priorité dans les entreprises qui se soumettaient au standard ESG et ... à se désinvestir de celles qui auraient l'audace de ne pas s'y soumettre.

De fait, en 15 ans la plupart des grands groupes ont mis en place des programmes pour favoriser la diversité, les minorités sexuelles, la lutte contre le réchauffement climatique, des programmes pour décarboner leurs activités, mais aussi ces entreprises labelisées "ESG" soutiennent financièrement les organisations pro-LGBT, woke, transgenres, et tout un groupe d'activistes pervers comme Open Border, BLM, Black Blocks, ...

De quoi demain l'avenir du capitalisme occidental sera fait ?

Le problème du capitalisme, c'est qu'il a besoin d'argent. Or, de l'argent, il n'y en a plus. Ce qui en fait l'usage est une écriture dans des ordinateurs dont la sécurité est extrêmement fragile, et l'écriture n'a de valeur que le crédit qu'on lui accorde : en pratique, aucun. Donc à terme, le capitalisme occidental est condamné à l'extinction. Dans une heure, dans un un an, nul ne le sait ... Avec violence ou sans violence ...

Mais, en attendant, la démocratie libérale des années 1980 est devenue la tyrannie d'une caste composée d'hypermilliardaires, de politiciens et d'activistes qui ont montée une escroquerie en bande organisée. La caste sème mensonges et illusions qui se renforcent dans la population. Mais déjà, les capitalistes s'inquiètent : le gang des entreprises ESG obtient des résultats financiers très inférieurs à celles qui ne s'y sont pas soumises. Le mensonge ESG va t'il se voir ?

Mais l'effet de la tyrannie ESG ou l'escroquerie du partenariat public - privé, nous le connaissons : le capitalisme libéral est réservé aux riches et pour nous c'est la dictature socialiste habillée aux couleurs de la "démocratie de nos valeurs" ... Et ce qui a disparu, c'est la République démocrate qui était le modèle politique de l'Occident. Mort depuis plus de cinquante ans.


Revue C-Politix (c) 09 Mars 2023