La Cour d'Appel de Lisbonne condamne les tests PCR et les décisions administratives qui en découlentTexte en portugais du résumé publié par la Cour d'appel avec sa traductionLa Cour d'Appel de Lisbonne a publié un arrêt opposant une administation sanitaire portugaise (ARS) à un groupe de 4 touristes allemands enfermés en quarantaine suite à un test PCR imposé pour détecter la Covid-19 sur l'une des requérantes et en déduire l'imposition d'une quarantaine forcée au groupe des quatre requérants [1]. Devant un tribunal de première instance, l'ARS a été condamnée et la quarantaine imposée aux quatre touristes allemands a été qualifiée pénalement d'atteinte arbitraire à la liberté garantie par la Déclaration des droits de l'Homme et par la Constitution portugaise. L'ARS s'est alors portée en appel de la décision et il s'agit du jugement de cet appel dont nous donnons côte à côte le texte portugais du résumé rédigé par le rapporteur de la Cour d'Appel lui-même et sa traduction par nos soins.
Brève analyse de la décision de la Cour d'appel portugaiseSelon notre analyse, la position de la Cour d'Appel de Lisbonne est la suivante :
On note que le point 3 est fondé sur la lecture par la Cour de deux articles scientifiques, le premier du Professeur Raoult [2] qui caractérise le nombre de cycles et la charge virale nécessaires à l'établissement d'un test PCR fiable et le second par une équipe américaine dans The Lancet qui dénonce les pratiques généralisées de tests PCR avec des charges virales trop faibles et des nombres de cycle d'amplification trop élevés [3]. Les critiques de la décision de la Cour d'Appel de LisbonneIl existe plusieurs articles qui commentent favorablement la décisions. Des articles parus essentiellement dans la presse qui n'est pas tenue dans le mouvement sanitariste au pouvoir. On en cite quelques uns en Note [3]. On a trouvé deux articles [4] dans la grosse presse portugaise qui contestent la décision référée. Dans le premier article, un "scientifique" donne son opinion sur la décision de la Cour d'Appel de Lisbonne. Selon lui, tout le monde sait que les tests PCR sont fiables à 95% et l'opinion de la Cour est donc fausse. C'est un peu primaire, mais cela fonctionne d'autant qu'il s'agit d'un "scientifique" ... Bien entendu le brave et estimable scientifique refuse de lire la décision et préfère garder l'avis dominant, établi sur la fois d'un article de Drosten [5] qui donnait un protocole assurant qu'il était capable à 95% de ne pas confondre le SARS-CoV-2 avec les autres coronavirus de même catégorie comme le SARS-CoV-1 et les coronavirus de la chauve-Souris. C'est très loin d'assurer une fiablité du test PCR en général d'efficacité à 95% sur la détection de la Covid. De plus, la Cour se moque des pétitions de principe du genre "le test est fiable à 95%". Si elle estime que le doute raisonnable n'est pas atteint par les 5% de "non-fiabilité", elle rejettera la pratique du test PCR, non pas en général, mais en l'espèce, ce qui est différent. Le premier article interroge ensuite un "scientifique" propriétaire d'un réseau portugais de laboratoires de tests PCR. Il estime d'abord que la Cour lit à tort les deux articles scientifiques qu'elle indique. Selon ce "scientifique", l'article de Raoult [6] démontre qu'il existe encore une infection avec des quantités très faibles de virus détectées avec des nombres de cycles élevés. Et il arrive souvent que le nombre de cycles soit arrêté à 25 et même moins pour obtenir un test positif. En réalité, l'article de Raoult ne dit absolument pas cela, qui ressort seulement d'une pratique "naturelle" du test PCR, hélas jamais appliquée. Si l'échantillon est testé positif à moins de 25 cycles, le problème ne se pose pas. Mais, le protocole de test PCR établit un nombre de cycles déterminé supérieur à 40 ou 45 et c'est seulement à ce nombre de cycles qu'on recherche si le test amplifié est positif. On n'examine pas la positivité à chaque cycle ce qui serait matériellement impossible. Et l'article de Raoult indique clairement :
Il est donc clair que Raoult tient pour acquis qu'un Ct supérieur à 25 ou 30 ne détecte pas une personne contagieuse et qu'il est inutile de l'isoler. Et en réalité, le travail de l'équipe de Raoult se limite à montrer que en culture, les échantillons infectés ont un taux d'infectivité qui décroit comme le carré du nombre de cycles Ct. Donc une décroissance très rapide avec Ct. Ce qui renforce les raisons de rejeter les test PCR qui cyclent à 40 et au -delà comme le note la Cour d'appel de Lisbonne. On note qu'une virologue de l'Institut Pasteur [8] a fait remarquer que le test PCR avec un fort Ct est légitime si le malade testé positif est en phase croissante de l'infection. Elle semble en déduire qu'il faut réaliser les tests PCR à fort nombre de cycles CT. Malheureusement, si le malade est en phase décroissante, l'effet est inverse. Il en résulte que si une personne est testée positive avec un Ct fort, on ne sait rien. Si elle est testée positive avec un Ct faible, c'est qu'elle est quelque part dans le "haut de la courbe d'infectivité" et là, la suspicion d'infectivité est forte. Tous ces faits ont servi à la Cour d'appel de Lisbonne à décider que la pratique du test PCR, dans le cas des quatre touristes allemands se trouvait dans le doute raisonnable et que on se savait pas diagnostiquer leur maladie Covid-19 sur cette seule base "au delà du doute raisonnable". La Cour n'a jamais décidé que en général" tout test PCR n'était pas fiable. C'est pourtant celà que les critiques contestataires de la décision veulent croire. La décision portugaise peut-elle faire jurisprudence en Occident ?Plusieurs auteurs (voir Note [4]) le souhaitent. On sait qu'il existe au moins une action en Allemagne, et au moins trois actions au Royaume-Uni qui exposent des pétitions sur la fiabilité des tests PCR pour décider du confinement généralisé ou de la quarantaine. Il semble exister des actions en ce sens aux USA et peut être en France. Il semble que ces dernières soient portées devant le Conseil d'Etat, ce qui ne semble pas particulièrement pertinent à cause de la collusion entre l'Etat et les autorités sanitaires qui exploitent les tests PCR et leurs conséquences de traçage, de confinement et/ou d'isolement. Cependant, il semble plus efficace de porter l'affaire au pénal [8] ou à la limite devant la juridiction civile en se basant sur le problème de la protection des libertés garantie par la Constitution. On sait que le gouvernement limite certaines des manoeuvres des autorités sanitaires pour éviter une censure de ce genre. Ainsi de la généralisation de l'application de traçage TousAntiCovid, que beaucoup veulent rendre obligatoire [9] ou encore d'une obligation vaccinale, rejetée par Macron. En particulier, les autorités sanitaires pourraient formellement utiliser des médecins acquis à leurs objectifs pour exécuter les actes réservés qui ont servi de base pour la censure de la Cour d'Appel de Lisbonne. Et un juge, surtout administratif, serait peut être enclin à faire primer le droit constitutionnel à la santé collective sur ceux des libertés surtout celles individuelles. Par ailleurs, on sait que les juges ont énormément de difficultés à intégrer le débat scientifique dès lors que l'existence d'un prétendu "consensus" de la "communauté unanime" est invoqué. Et on peut estimer que ce genre d'arguments "pourris" seront de plus en plus largement utilisés pour protéger les exactions constitutionnelles des uns et des autres. Si la "jurisprudence" portugaise est un rayon de soleil, elle n'est pas le beau temps. Stable. Et prolongé ... Notes[1] Nous devons le lien de publication officiel de la décision de la Cour d'appel de Lisbonne (http://www.dgsi.pt/jtrl.nsf/33182fc732316039802565fa00497eec/79d6ba338dcbe5e28025861f003e7b30) à l'article du Dr Nicole Delépine dans FranceSoir du 27 Novembre 2020 intitulé Les implications capitales de la jurisprudence portugaise concernant les tests PCR. [2] D. Raoul et al., "Correlation Between 3790 Quantitative Polymerase Chain Reaction–Positives Samples and Positive Cell Cultures, Including 1941 Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 Isolates, du 28 Septembre 2020, Dans Journal of Clinical Infectious Diseases.. [3] E. Sukova et al., False-positive COVID-19 results: hidden problems and costs, du 29 Septembre 2020 dans The Lancet. [4] Lilianne Held-Kharam, économiste helvète, publie un article très complet autour de la décision portugaise : Covid-19 encadrée par une stratégie sinistre, sanctionnée par les juges portugais du 21 Novembre 2020. [5] C. Drosten et al. "Detection of 2019 novel coronavirus (2019-nCoV) by real-time RT-PCR, du 25 Janvier 2020 dans Eurosurveillance. Il s'agit de l'article dérivé de la norme édictée par l'OMS pour la réalisation des tests PCR pour la détection de la Covid-19. L'article se "vante" d'avoir réalisé le protocole de test RT-PCR du SARS-CoV-2 sans avoir détenu le moindre échantillon du coronavirus SARS-CoV-2. Ils se sont bornés à utiliser la publication de son génome en cADN faite par les autorités chinoises sur la souche Wuhan-1 ... L'article recommande de tester la positivité après plus de 43 cycles d'amplification ! [6] Silva, "Ju?zas fazem leitura ?errada? de artigos cient?ficos e p?em em causa fiabilidade de testes ? covid-19" dans Publico du 17 Novembre 2020. [7] Sylvie van Der Werf, interrogée dans Sénécat, "Covid-19 : l'hypersensibilité des tests PCR, entre intox et vrai débat" dans Le Monde du 9 Novembre 2020 et cité par Raout et al. (voir Note 2). [9] C'est ce que semble avoir décidé M° Di Vizio, défendant l'IHU de Marseille d'une décision de rejet par l'Agence Nationale de la Sécurité du Médicament (ANSM) d'une demande temporaire d'utilisation (RTU) de l'Hydroxychloroquine pour le traitement de ses patients Covid-19. Il ne semble pas que le moindre contentieux sur les mesures privatrices de liberté ou les tests PCR soit envisagé ici. [9] Lire Claudia Cohen, "Télécharger TousAntiCovid pour pouvoir faire ses courses ? Michel Edouard-Leclerc n'est pas contre", dans Le Figaro du 30 Novembre 2020. |