La mortalité de la Covid-19 en polémique stérilisée

Philippe Brindet - 20 Décembre 2020

L'INSERM "veut" démontrer que la Covid-19 est "très grave"

Le 17 Décembre 2020, un groupe d'épidémiologistes de l'INSERM fait publier un article dans The Lancet [1] intitulé : "Comparison of the characteristics, morbidity, and mortality of COVID-19 and seasonal influenza: a nationwide, population-based retrospective cohort study". Leur étude se fonde sur les données du Registre hospitalier PMSI et ne concerne que l'épidémie de grippe de 2019 et celle de Covid-19 de 2020. Leur conclusion est simple :

We found that the in-hospital mortality for COVID-19 was nearly three-times higher than for seasonal influenza, with an age-standardised mortality ratio of 2·82. In addition, patients with COVID-19 were twice as likely to receive invasive mechanical ventilation, and COVID-19 patients hospitalised in the ICU stayed nearly twice as long as those with influenza. Of note, the 2018–19 period had the highest case-fatality rate for seasonal influenza in France within the past 5 years Nous avons constaté que la mortalité hospitalière pour le COVID-19 était près de trois fois plus élevée que pour la grippe saisonnière, avec un ratio de mortalité normalisé selon l'âge de 2 ,82. En outre, les patients atteints de COVID-19 étaient deux fois plus susceptibles de recevoir une ventilation mécanique invasive, et les patients atteints de COVID-19 hospitalisés à l'USI sont restés près de deux fois plus longtemps que ceux atteints de grippe. À noter, la période 2018-2019 a enregistré le taux de létalité pour grippe saisonnière le plus élevé en France au cours des 5 dernières années
(12 300 deaths, including 8100 directly attributable to influenza). Therefore, the excess mortality observed for COVID-19 was not the result of an influenza season that was less severe than usual. (12 300 décès, dont 8100 directement attribuables à la grippe) .Par conséquent, la surmortalité observée pour le COVID-19 n'était pas le résultat d'une saison grippale moins sévère que d'habitude.

Pas de médicament, mais de la "prévention physique". Conclusion : la Covid-19 est trois fois plus mortelle que la grippe ...

C'est cette conclusion qui a été diffusée dans le public, par exemple par la journaliste Samira Elgadir sur le 20H de TF1 du 19 Décembre 2020. L'information transmise dans le public a donc été que la Covid-19 est trois fois plus mortelle que la pire des épidémies de grippe des années précédentes. Si les pouvoirs ont instillé cette information dans le public, c'est qu'on voulait convaincre le public que les mesures de distanciation sociale - que l'étude française appelle "mesures de prévention physique" - imposées à la société française par le régime sont les seules "scientifiquement autorisées". L'étude française n'hésite pas à affirmer à la fin de la page 8/9 :

At a time when no treatment has been shown to be effective for the COVID-19 clinical course, this study highlights the importance of all measures of physical prevention and the need for a specific vaccine for SARS-CoV-2 and treatment for COVID-19. À un moment où aucun traitement ne s'est avéré efficace pour l'évolution clinique du COVID-19, cette étude souligne l'importance de toutes les mesures de prévention physique et la nécessité d'un vaccin spécifique contre le SRAS-CoV-2 et le traitement du COVID-19 .

Quelques observations

  1. Les données utilisées par l'étude INSERM ne sont pas médicales

    La source de données utilisée par l'étude de l'INSERM est une base de données économétriques qui n'a pas de visée médicale. Il s'agit d'une base de données PMSI mise en place lors de la réforme des hôpitaux pour mettre en oeuvre la technique du paiement à l'acte (ordonnance du 24/04/1996). L'étude n'est donc pas d'orientation médicale,. Il s'agit essentiellement d'une étude économétrique. Plus encore, la base de données n'est pas explicative, mais avant tout "comptable" au sens qu'elle enregistre les flux d'actes qui sont susceptibles d'une tarification par l'hôpital. C'est beaucoup, mais c'est tout et pas plus médical qu'épidémiologique.

    Il n'est donc pas raisonnable d'utiliser la base de données PMSI pour tirer des conclusions médicales ou même épidémiologiques. Etait-ce vraiment l'ambition des auteurs ? On ne peut l'affirmer. Il est dommage que la presse ait diffusée cette étude économétrique en tant qu'enseignement médical ou épidémiologique, ce qui est inexact.

  2. Dans un document [2] intitulé "Presentation of French administrative databases : the SNIIRAM and PMSI databases" publié par le site AMELI de l'Assurance Maladie, ont été indiquées d'importantes limitations de la base PMSI :

    No information on: Aucune information sur:
    - over-the-counter drugs - médicaments en vente libre
    - results of clinical exams, blood pressure, BMI… - résultats des examens cliniques, tension artérielle, IMC…
    - results of laboratory tests, histology,… - résultats des tests de laboratoire, histologie,…
    - smoking, alcohol use, exercise, diet, family history, … - tabagisme, consommation d'alcool, exercice, régime alimentaire, antécédents familiaux,…
    - drug use during hospital stay except for most costly and necessary drugs (specific list) - consommation de médicaments pendant le séjour à l'hôpital sauf pour les médicaments les plus coûteux et nécessaires (liste spécifique)
    - long term hospitalisations (hospitals with specific status), especially for elderly - hospitalisations de longue durée (hôpitaux à statut spécifique), en particulier pour les personnes âgées
    - causes of death - causes de décès

    Pratiquement chaque manque d'information de la base PMSI indiqué dans ce document de l'Assurance Maladie devrait écarter cette base de données comme source d'une étude médicale. On est donc un peu étonné que l'INSERM se soit basé sur ces données administratives et non médicales pour donner son avis sur une épidémie. Le fait que la prise de médicament n'ait pas été prise en compte dans l'étude de l'INSERM semble cependant consistante avec leur revendication que la COVID-19 n'a aucun traitement médicamenteux autorisé. Or, ceci suffit à expliquer pourquoi l'INSERM trouve que la COVID-19 est trois fois plus mortelle que la grippe de 2018-2019. Ce n'est pas à l'honneur de l'hôpital français qui, en effet, a obtenu parmi les pires résultats d'hospitalisation, juste après la Belgique et très proches du Royaume-Uni et de l'Italie, ces quatre pays se faisant une gloire "sanitaire" de ne pas utiliser de médicament pour soigner les malades de la Covid-19.


  3. Alimenter une polémique stérile. Stérile parce qu'on ne veut pas résoudre le problème sanitariste

    Les autorités sanitaires françaises ont refusé de soigner les patients atteints de la Covid-19. Selon l'INSERM, elles s'en font une sorte de gloire en affirmant ainsi que, contrairement à ce qu'affirment parfois leurs détracteurs, la Covid-19 est trois fois plus mortelle que la pire grippe de ces vingt dernières années.

    L'étude de l'INSERM alimente donc bien une polémique absolument stérile, puisque les "sanitaristes" mis en scène par les auteurs de l'étude de l'INSERM se font une gloire de ce pourquoi ils sont critiquables. Il ne peut exister aucun débat sur un tel sujet à cause d'une telle position que celle prise par les autorités sanitaires et ces dernières sont absolument incapables d'admettre la moindre critique de leur idéologie absolument inqualifiable. Il est donc certain que ces autorités sanitaires ne tireront aucune leçon de leurs errements. Il n'existerait donc pas d'autre solution pour aborder le traitement des épidémies futures que de changer d'autorités sanitaires. Complètement. D'urgence. Pour atteindre ce but, deux moyens sont envisageables : convaincre les politiciens ou en changer.

    Maheureusement, la gravité du problème des alliances claniques générées par la vie politique française depuis les 40 dernères années laisse très peu d'espoir qu'un changement de politiciens puisse entraîner un changement des autorités sanitaires.


  4. Covid-19, trois fois plus mortelle ?

    En réalité, l'idéologie sanitariste est bien au pouvoir en France comme dans tout le reste de l'occident américanisé. Et il est vraisemblable que la présence de quelques médecins encore aux commandes localement dans certaines régions ou hôpitaux, ont permis à une nombre minoritaire de malades de la Covid-19 d'être soignés. Ces médecins courageux, résistant à l'effarante persécution opérére par les sanitaristes pour faire régner leur politique sanitaire délétère, ne seront certainement pas remerciés et gratifiés poeur leurs efforts. On sait déjà que de nombreux médecins sont sanctionnés par les autorités sanitaires françaises pour avoir efficacement soignés des malades de la Covid-19. On pense au Pr Perrone, au Pr Raoult. Parce que ce sont ceux qui ont été le plus médiatisé.

    Mais il existe beaucoup d'autres chefs de service qui ont dirigé leurs services hospitaliers dans le but de soigner les malades de la Covid-19. Et il a existé un nombre encore plus important de médecins, notamment de généralistes, qui ont soigné, même "en ville", les malades qui se présentaient à eux. Et ils utilisés tout un arsenal de médicaments qui étaient tout à fait convenables pour soigner leurs pathologies. Depuis l'hydroxychloroquine jusqu'aux gluco-corticoïdes. Contre l'idéologie des prétendues "mesures de prévention physique". Leurs efforts ont probalement évité que l'hécatombe de la Covid-19 ne soit baucoup plus importante. Et selon des informations qui ne sont pas médiatisées, il semble que beaucoup de ces médecins soient sanctionnés par les autorités sanitaires.

    C'est peut être à cause de cette répression qu'un sursaut pourra peut être conduire à la ruine de l'idéologie sanitariste et peut être à un changement d'"autorités sanitaires". Mais, il faudrait que le public s'y mette un peu. Et soutiennent les médecins et plus les "sanitaristes". Il faudrait aussi que les médecins fassent le ménage des "autorités sanitaires", parce que la majorité d'entre "elles" viennent des médecins. La dénonciation des conflits d'intérêt est une première voie.


Notes

[1] Le document est accessible à l'adresse : https://www.thelancet.com/journals/lanres/article/PIIS2213-2600(20)30527-0/fulltext.

[2] Le document est accessible à l'adresse https://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/SNIIRAM_database_at_a_glance.pdf