La répression macroniste contre les Gilets Jaunes et les opposants au confinement dénoncée dans un rapport d'Amnesty International

Philippe Brindet - 29/09/2020

Amnesty International vient de publier le 29 Septembre 2020 un rapport explosif (1) condamnant l'attitude de Macron concernant ses oppositions populaires : les Gilets Jaunes d'une part et les opposants au confinement d'autre part.

Les griefs soulevés par Amnesty International ont déjà été soulevés par les manifestants eux-mêmes et par leurs soutiens sans aucun effet notable sur le pouvoir macroniste. Le Rapport ne semble émouvoir la presse pas plus française qu'étrangère. Pourtant Amnesty International relève :

  1. les arrestations de masse suivies de perquisitions chez la personne arrêtée et chez ses proches - Amnesty International relève que le but du pouvoir macroniste est de terroriser la population pour la décourager de soutenir les mouvements de protestation contre lui ;
  2. le ciblage de journalistes - protégés pourtant par les lois de presse - de façon à les empêcher de faire leur travail d'enquête sur les abus du pouvoir macroniste ;
  3. l'emploi par les forces de l'ordre d'armes offensives provoquant de très fortes blessures aux personnes frappées - notamment des grenades assourdissantes, des gaz incapacitants neurotoxiques, des balles pour armes à feu provoquant des blessures impressionnantes, l'emploi de charges à la matraque selon des tactiques emprisonnant les manifestants incapables de fuir la charge ; etc.
  4. le comportement extrêmement agressif de plusieurs unités de forces de l'ordre qui utilisent leurs armes pour démolir les manifestants ;
  5. le vote de lois de circonstances donnant l'apparence de la légalité à la réponse ultra-violente de l'appareil répressif macroniste ;
  6. l'utilisation de juges circonvenus par le pouvoir macroniste qui s'entendent pour exercer un acharnement judiciaire contre les personnes arrêtées et mises en cause ainsi que sur leurs familles.

Pour un observateur un peu raisonnable, la dérive macroniste devient évidente vers un pouvoir fort de type au moins fasciste. Tous les jours l'adhésion du citoyen aux ordres du gouvernement est exigée. L'opposition est réduite par le recours à une prétendue pédagogie - la mission des politiciens macronistes est d'"expliquer" au peuple méprisé en permanence, considéré comme ignorant (2).

La protestation des Gilets Jaunes

Nouvelle forme de la révolte contre l'abus fiscal, la révolte des Gilets Jaunes n'a été ni structurée, ni politisée au bon sens du terme, par aucun parti politique. Les partis politiques sont restés silencieux ou s'en sont moqués avec les macronistes. Révoltes de croquants, de fumeurs de clopes et autres buveurs de bière selon les macronistes et la plupart des politiciens. En fait, la révolte des Gilets Jaunes démontre simplement les dégâts sociaux provoqués par un revenu moyen français inférieur au seuil de pauvreté - c'est-à-dire, le seuil en dessous duquel on ne peut plus couvrir les dépenses obligatoires (4).

Or, le mépris de plus de la moitié des Français par la minorité aisée et par ses politiciens monte depuis quinze ans au moins. On note les observations de Jacques Chirac (la fracture sociale) de Nicolas Sarkozy ("casses toi pauv'con") de François Hollande(sur les pigeons et les sans-dents) pour arriver au sommet macroniste (ceux qui croisent dans les gares ceux qui ne sont rien). L'écrasement des Gilets Jaunes par la police et la justice macronistes sera noté par l'Histoire. Il est déjà noté par Amnesty International et révélé publiquement. Il participe à l'accroissement de la haine qui se condensera nécessairement dans un bouleversement violent.

La protestation contre la "peur" et la Covid-19

On peut estimer que le pouvoir macroniste a profité de l'épidémie de SARS-VoV-2 pour passer à une étape supplémentaire pour atteindre l'état de dictature en utilisant la peur comme méthode de gestion des attitudes du peuple (3). Il est confondant que la jeunesse ne montre - selon nos informations - aucun signe de rebellion un tant soit peu organisée. Pire, l'opposition est complètement muette sur la dérive autoritaire du mouvement "En marche", à peu près de la manière dont William L. Shirer décrit la montée du nazisme dans l'Allemagne hyper-républicaine de la Constitution de Weimar. Marine Le Pen a, au début de l'épidémie, timidement avancé quelques critiques bien pâles pour disparaître ensuite. Le reste de l'opposition, y compris chez les socialistes et les mélanchtonistes, reste muette, attendant peut être simplement de prende la "suite" du macronisme par l'alternance, cette nouvelle croyance aux forces de l'histoire.

La réplique macroniste est fiscale : hausse de taxes, prélèvement d'amendes prohibitives. Mais aussi elle pratique la traque policière de tout rassemblement protestataire. Mais surtout, le macronisme se livre à un accroissement invraisemblable de la dette et à l'écrasement voulu du commerce et de l'industrie. Toutes sont des mesures absolument voulues, préparées, pour réduire en esclavage la population. Je sais que c'est désagréable. Ce n'est pas une raison pour croire l'affirmation fausse ! La mise en oeuvre des mesures que je rappelle au début du paragraphe est protégée par la peur infestée par les autorités sanitaires et la presse aux ordres. Personne ne proteste contre l'amende à 135 euros pour non-port du masque, contre les arrestations illégales de personnes ayant dégagé leur masque pour reprendre souffle (5), contre l'approvisionnement en argent de la BCE alors qu'il s'agit de mesures contre nos intérêts pour prétendument "soutenir l'économe par 'investissement", ...". C'est à l'abri de la peur que ces mesures ont été décidées et qu'elles seront conservées si, d'aventure, un retour au calme intervenait.

Or, les mesures d'appauvrissement des gens, mesures basées sur la taxation, sur la fiscalité, sur la destruction du commerce et de l'industrie conduisent inéluctablement à la dictature et à la barbarie. Et c'est la peur qui les a rendu possibles.

Macron contrôle la presse

Il faut, dans cette description clinique de la montée à la dictature, rappeler l'épisode de Macron insultant le journaliste Georges Malbrunot à Beyrouth. J'ai déjà commenté cet incident (6), qui a un côté ridicule et un autre tragique. Le rôle de la presse dans une société véritablement démocratique est essentiel. Il permet, par des agents professionnels et libres, de dénoncer les situations d'atteinte à la démocratie ou au contraire, celles qui illustrent les bienfaits de notre régime, tout compte fait. Si nous n'avions plus que Facebook et Tweeter, c'est que la démocratie a disparue.

Or, en malmenant publiquement un journaliste, Macron pose son pouvoir en correcteur de la presse, dont la fonction est de rendre content le pouvoir macroniste. Il faut reconnaître que la plupart des grands titres de presse, Libération, Le Monde, Le Figaro et autres, satisfont globalement le Grand Macron. Mais qu'un seul petit journaliste se permette de mécontenter sa grandeur, et c'est l'explosion inattendue ... Le vrai visage de Macron apparaît.

L'emprise d'Etat sur l'Internet

Le macronisme a fortement travaillé pour accroître les moyens de contrôle de l'Etat sur l'Internet. Ce mouvement est général dans la plupart des pays de l'Occident américanisé et ne date pas de Macron. Déjà sous Sarkozy et Hollande, les manifestations de mécontentement de l'Etat concernant le cryptage des communications privées, ou l'anonymat sur l'Internet, étaient remarquables. Sous Macron, on aura noté l'exécrable Loi Avia, qui criminalise la plupart des publications sur Internet avec des qualifications vagues comme l'incitation à la haine. Cette loi permet d'arrêter à peu près n'importe qui publiant sur Internet (7).

Or, privé de mouvement dans l'espace public à cause des restrictions de liberté "imposées" par la "peur pandémique", le protestataire dispose de l'Internet. Grâce à la loi Avia, Macron dispose lui d'un outil pour écraser toute manifestation hostile à son pouvoir qui s'exprimerait sur l'Internet.

Quand nous craignons la dictature, c'est qu'elle est déjà installée

Il est hélas remarquable que la forme que prend la montée de la dictature actuelle ne ressemble pas tant que cela à celle du nazisme. Et la situation est encore plus inquiétante (8). Ce ne sont pas des politiciens minables qui rêvent de dictature ou de fascisme. Ils semblent surtout obéir aux ordres de lobbies informels qui se sont constitués partout dans la société occidentale dénationalisée, déculturée, défigurée. Les fonctionnaires constituent eux-mêmes plusieurs lobbies installés depuis parfois cinquante ans. Les lobbies sont aussi dans l'industrie - on les voit à l'oeuvre dans la pharmacie. On remarque d'autres lobbies dans les média - presse, télévision, cinéma, "arts". Les intérêts défendus par ces lobbies évoluent lentement au gré de leurs alliances momentanées de sorte qu'il est très difficile de les suivre et de les dénoncer sans tomber dans la naïveté - qu'ils appellent souvent du "complotisme".

Pourtant le drame se prépare, silencieusement. Parce que la dictature, nous la voyons se mettre en place et Amnesty International (9) la dénonce dans son Rapport, dans toute la laideur et sa barbarie.

Notes

(1) France : Comment des milliers de manifestants pacifiques ont été arbitrairement arrêtés et poursuivis. L'article comporte un lien de téléchargement du rapport complet de Amnesty International. La publication du Rapport m'a été indiqué par une dépêche AFP qui reproduit partiellement l'article d'Amnesty International, la dépêche AFP étant rédactée à leur manière par Le Fiigaro (Amnesty dénonce l'"acharnement judiciaire" de la France contre les manifestants) et par La Croix (Amnesty International dénonce "l'arsenal législatif" de la France contre les manifestants) sans autre commentaire. Les autres journaux ne semblent pas être au courant ...
Mise à jour du 30.09.2020 : les journaux ont tout de même réagi : Gilets jaunes : une autre face de la répression dévoilée chez FranceSoir, ou encore Amnesty International dénonce l'usage de la loi comme " arme de répression des manifestants pacifiques en France " chez Le Monde. Note du 01.10/2020 : Deux jours après le Rapport d'Amnesty International sur la répression en France, l'ONG dénonce le même comportement de la Guinée. Lire : Présidentielle en Guinée: Amnesty dénonce la répression des manifestations, dans le Figaro du 1er Octobre 2020. France, Guinée, des démocrates comparables. .

(2) il y a trois jours une ancienne porte-parole du gouvernement macroniste relevait l'"acculturation scientifique" des gens pour dénoncer l'opposition grandissante aux mesures antisociales prises soi-disant pour répondre à l'épidémie de SARS-CoV-2. Lire notamment :

(3) Une citation de William L. Shirer, Le Troisième Reich - Des origines à la chute. Tome 1. Page 253 :

Ce fut à ce moment-là, à la fin de l'été 1934, que je vins habiter et travailler dans le Troisième Reich ... L'écrasante majorité des Allemands semblait accepter de se voir retirer toute liberté personnelle, ... Cependant, dans les premières années, la terreur nazie n'affectait que la vie de relativement peu d'Allemands, et un observateur qui arrivait dans le pays était surpris de constater que les gens ne paraissaient pas se rendre compte qu'ils étaient sous la poigne d'une dictature brutale et sans scrupule.

Il y a quelques jours, un groupe de scientifiques écrivait une Tribune qui commençait par :
« Nous, scientifiques et universitaires de toutes disciplines, et professionnels de santé, exerçant notre libre arbitre et notre liberté d'expression, disons que nous ne voulons plus être gouvernés par et dans la peur. ...
Le Parisien du 10.09.2020. On peut citer aussi l'article La peur du Covid-19 nous ravale au rang de mineurs placés sous la tutelle de l'État de Thierry Wolton du 04.09.2020. Le quotidien Le Monde, résolument du côté de la dictature en marche, écrit froidement :
Si la peur persistante de la pandémie, qui a fait à  ce jour plus d'un million de morts dans le monde, contribue globalement au respect des dispositifs visant à  freiner sa propagation, partout en Europe des mouvements antimasque et des manifestations d'exaspération sont apparus contre les actions des gouvernements, jugées tantôt liberticides, tantôt incohérentes.
in En Europe, l'exaspération grandit face aux mesures anti-Covid 19.

(4) C'est effarant, mais lisez : Alpes-Maritimes: le salarié d'un supermarché interpellé après avoir mal porté son masque ou Les gendarmes contrôlent le port du masque dans les établissements accueillant le public autour de Chartres. Des histoires conne celles-là, il y en a des dizaines.

(5) J'écrivais un article sur le sujet le 20 août 2020 : L'appauvrissement et oppression en me fondant sur une étude d'un Institut de la Bank of America. La situation de pauvreté de plus d ela moitié de la popualtion française se retrouve aux USA. Elle est évidente en Grande-Bretagne, en Italie et en Espagne. Il n'y a donc aucun étonnement à avoir sur ce point en France.

(6) Dans L'Occident américanisé s'est engagé sur une voie mortelle je décris rapidement l'incident. Le ton et la figure de Macron dans cet incident révèle les amitions dictatoriales de l'individu.

(7) On pourra lire notamment :

Le quotidien Le Monde est particulièrement favorable à cette loi dans l'article La loi contre la haine sur Internet définitivement adoptée. Il est rejoint dans ses louanges par la plupart de la "grosse" presse qui croit être protégée des atteintes de la loi Avia.

(8) Je suis loin d'être le seul à alerter sur la menace dictatoriale. L'économiste suisse Liliane Held-Khawam écrit Un virus au service d’un terrorisme d’Etat, antichambre de la dictature? en date du 30 Septembre 2020. Et déjà le politologue français Maxime Tandonnet écrit : La mort de la démocratie, le 23 Septembre 2020. L'Union mondiale des professionnels de santé dans "Message d'alerte international de professionnels de santé aux gouvernements et aux citoyens du monde" le 11 Septembre 2020 une Tribune écrit :

Nous disons aux gouvernements : levez toutes les restrictions et les obligations sur les citoyens (état d'urgence, port de masque obligatoire, distanciation sociale, etc) car elles sont stupides et purement dictatoriales et n'ont rien à voir avec la médecine ou l'hygiène ou la préservation de la santé publique.
Dans un article du 8 Septembre 2020, intitulé "Where is the Resistance to CovidMania?", l'éditorialiste Paul Collins demande comment se fait-il qu'il y ait si peu de protestations contre l'établissement d'un régime dictatorial dans l'Etat de Victoria en Australie, mis en place au prétexte de la Covid. L'ancien Premier Ministre australien le 1er Septembre 2020 écrit un article protestant contre la "Covid Health dictatorships" dans un article de The Telegraph intitulé 'Tony Abbott rails against Covid 'health dictatorships', saying some elderly should be left to die naturally'.
L'ancien membre de la UK Suprem Court, Lord Sumption, a écrit le 2 octobre 2020 un article dans The Telegraph intitulé : Boris Johnson's "˜strongman' Government is destroying democracy, dans lquel il écrit co,cernant la politique de lutte contre la Covid-19 en Grande-Bretagne :"Authoritarian government depends on fear. Ministers need to spread fear to justify what they are doing and achieve compliance.".

(9) Je suis encore tout étonné de mon soutien à une publication d'Amnesty International que j'ai toujours tenu pour un mouvement promouvant la dictature matérialiste, anciennement marxiste. On sent par l'arrivée de Amnesty International dans le camp des défenseurs de la liberté que l'Occident américanisé a vraiment changé dans les quarante dernières années et qu'il est urgent que les gens se réveillent de cette torpeur de quarante ans qui les a saisis.


C-Politix
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