La stratégie de Maître Di Vizio sur l'affaire du rejet de la RTU de l'IHU de Marseille
Philippe Brindet - 2 Novembre 2020
La stratégie de l'IHU de Marseille sur la défense de l'HCQ
Le site FranceSoir.fr, soutien de la stratégie thérapeutique du Professeur Raoult, a interrogé pendant près de 50 minutes Maître Di Vizio (MDV), avocat, chargé par l'IHU de Marseille de le défendre contre les menées des autorités sanitaires qui veulent l'empêcher par tous moyens de mettre en oeuvre cette stratégie thérapeutique (Lire VIDEO : Le debriefing de Maitre Di Vizio. Les actions juridiques de Didier Raoult contre l'ANSM, du 1er Novembre 2020). La contre-attaque de l'IHU, menée par Maitre Di Vizio aurait deux volets :
- un recours en annulation de la décision administrative rejetant la RTU de l'IHU en faveur de la stratégie thérapeutique Raoult ;
- une plainte au pénal pour mise en danger de la vie d'autrui.
Maître Di Vizio est un esprit acéré, rapide et un avocat à l'action percussive.
Dans la vidéo diffusé par l'article précité de FranceSoir, il commence par analyser la situation de l'HCQ. Pour lui, l'affaire de la "chloroquine" est unique dans l'histoire du médicament. Il pense qu'on a utilisé le problème de la toxicité pour éviter de discuter celle de l'efficacité. C'est une analyse pertinent et certainement un efficace angle d'attaque pour es actions judiciaires envisagées. Il prend ensuite en compte l'affaire de l'article Mehra de The Lancet. Il estime que la "faute" de Mehra et de The Lancet ne présente pas d'importance dans l'affaire, mais que, ce qui est suspect, c'est la hâte de l'Etat à retirer les autorisations administratives immédiatement après la publication de l'article, ce dernier indiquant que la "chloroquine" était non seulement innefficace, mais dangereuse. D'où l'application par l'Etat du fameux "principe de précaution" en interdisant la "chloroquine".
MDV explique que, dans les écritures judiciaires, si on glisse une touche d'interprétation personnelle, quand on commence à distordre les faits, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Mehra, c'est çà. La toxicité permet de ne pas admettre l'efficacité et de ne pas en débattre. D'autant qu'il est notoire que ce n'est pas le cas. La toxicité de la "chloroquine" est le plus gros mensonge qu'on ait proféré. Beaucoup de médecins écrivent à MDV en se demandant qui a pu prétendre à la toxicité de la "chloroquine". C'est le noeud du problème : le rejet de la RTU se fonde sur l'absence d'efficacité, mais surtout sur la toxicité, de la "chloroquine". Or, comment une instance comme l'ANSM peut elle refuser une RTU sur un médicament qui n'est pas toxique, et délivrer une ATU pour un médicament toxique, le Remdesivir, se demande MDV
Il faut noter que MDV estime détenir la preuve du consensus scientifique sur la toxicité du Remdesivir. Et il semble estimer que la différence de traitement entre la "chloroquine" et le remdesivir" est le coeur du problème. Si on distord le réel jusqu'à autoriser une molécule toxique, ne peut-on pas distordre ce même réel pour interdire une molécule efficace.
Selon MDV, Raoult pense que, depuis le début, "ils" ont tout fait pour que nous achetions le remdesivir. Les menées scélérates contre la "chloroquine" ne servent qu'à ce but.
A une question de l'interrogeur, MDV estime que, plus que la bithérapie qui en effet est celle refusée, c'est sur le "bras hydroxychloroquine" que pèse la toxicité et tout concourt depuis le début à imposer le remdesivir. C'est le point de vue de Raoult, et c'est le point de vue adopté par MDV.
Sur la possible concertation entre Sanofi et le Min. de la S, MDV n'y croit pas. Si Sanofi ne livre plus l'IHU, il se rend coupable d'un refus de vente, même dans le cadre du rejet de la RTU.
MDV évoque le scandale de Recovery qui arrête les essais quand ils semblent établir l'efficacité de l'HCQ. Pourquoi présente t'on partout depuis mars le remdesivir comme le traitement de l'espoir, se demande MDV.
MDV estime que la hausse du CA de Gilead depuis le début de Covid-19 pose problème. Le Remdesivir est en essai , il est toxique et ne marche pas. Pourtant Gileag gagne plus d'argent. On espère que MDV va durcir cet argument.
Il y a donc :
- dépôt d'une requête en annulation de la décision de rejet de RTU : 6/9 mois ;
- référé suspension pour obtenir la poursuite de l'autorisation en cours : 15 j et réussite faible ;
- plainte pénale : délai de 2 / 3 ans.
L'IHU n'a pas besoin de la RTU pour traiter avec l'HCQ : il travaille depuis le début hors AMM. Le Pr Raoult veut poursuivre parce qu'"ils" sont allés trop loin et qu'il faut que la vérité éclate.Il estime que c'est le plus grand scandale sanitaire de tous les temps, et qu'il ne faudrait pas qu'ils en prennent l'habitude ... Il n'y a que la justice pénale pour les freiner.
MDV soulève cependant deux difficultés:
- L'ATU du remdesivir permet de rendre illégales les ordonnances de HCQ hors AMM, parce que l'une des conditions du hors AMM est qu'il n'existe pas de traitement de référence. L'ATU du remdesivir interdit donc de prescrire HCQ dans la Covid-19 hors AMM. MDV soulève une faible distanciation à laquelle il ne croit pas beaucoup : le hors AMM serait limité aux formes moyennes ou faibles de la Covid-19 quand l'ATU du remdesivir le confine aux formes sévères.
- Les médecins libéraux pourraient estimer trop risqué de prescrire HCQ hors AMM à cause des plaintes possibles de patients, vu le contexte polémique du scandale HCQ / Remdesivir.
Quelques observations
L'argumentation de MDV est encore très proche de celle de Didier Raoult.
Malheureusement, l'ANSM répondra et il est probable qu'elle ne se laissera pas entraîner dans le débat sur un prétendu scandale. Elle aura avantage à obliger Raoult à démontrer que l'HCQ n'est pas toxique, ce qu'il ne parviendra pas à faire à cause des 7 ou 8 essais lourds et normalisés qui l'établissent. Il aura beau, même avec le talent de MDV, démontrer une par une les erreurs et mensonges de ces études, le tribunal se verra opposer par l'ANSM que c'est peut être l'avis du Pr Raoult, mais que le consensus de la communauté scientifique n'est pas celui-là.
Les oppositions efficacité / toxicité et HCQ / Remdesivir sont dialectiquement attractives. A priori, le remdesivir est étranger au problème du rejet de la RTU de l'HCQ. L'autorisation d'ATU du remdesivir et le rejet de la RTU de l'HCQ sont deux événements chronologiquement proches, mais étrangers du point de vue de la politique sanitaire.
L'hydroxychloroquine n'est qu'un scandale accessoire, qui dérive du Père des scandales dans l'affaire du SARS-CoV-2
Le scandale racine est celui de la démission du pouvoir politique, assiégé et pris d'assaut par un gang de modélisateurs salariés des intérêts de l'industrie pharamceutique. La racine du scandale de l'hydroxychloroquine se trouve dans de nombreux documents publics, à commencer dans le fameux Rapport N°9 de Ferguson de l'Imperial College (Lire Report 9 - Impact of non-pharmaceutical interventions (NPIs) to reduce COVID-19 mortality and healthcare demand. On notera que même le titre est faux, puisque la stratégie d'atténuation (mitigation) ne vise pas à réduire ces deux chiffres, mais à les reporter à plus tard ...).
L'erreur du groupe Ferguson provient du fait qu'ils ont estimé que le monde moderne en était resté à une médecine de 1918, lors de la dernière grande pandémie de grippe. Ils ont donc décidé qu'il n'existait aucun médicament contre le coronavirus et que, en l'absence de vaccin, seules des interventions non pharmaceutiques, les NPIs en anglais, essentiellement la distanciation sociale, pouvaient permettre d'attendre le vaccin sauveur, environ dix-huit mois plus tard. Ils ont affirmé que la distanciation sociale avait été démontrée efficace lors de la grippe espagnole, ce qui est absolument faux, seules trois villes aux USA l'ayant essayé, sans aucun succès d'ailleurs.
Il était essentiel pour que leur manoeuvre réussise qu'aucun médicament ne soit utilisé pour la Covid-19. C'est la raison pour laquelle, au début de l'épidémie en France, même l'ibuprofène a été interdit au prétexte faux qu'il aurait été dangereux. Cependant, le doliprane a été exempté pour une raison ignorée. Et le Rivotril pour les vieux, mais c'est presque une autre histoire ...
Il est donc clair que l'hypothèse de départ des modélisateurs était fausse. Mais, les chiffres de décès et d'hospitalisations qu'ils ont fabriqués sur des hypothèses fausses étaient tellement élevés que les gouvernements - soumis au délétère principe de précaution - se sont effrayés et ont obéi aux injonctions irresponsables de leurs conseillers.
Et la conséquence a été que, lorsque Raoult en Février en est arrivé à affirmer que l'HCQ pouvait être le traitement de référence de la Covid-19, il a été considéré comme un chien errant dans un jeu de quilles dans un jardin bourgeois par une paisible soirée d'été.
Et le remdésivir, réplique t'on ?
Le cas est un peu plus compliqué. Tout d'abord, que l'hypothèse des modélisateurs concernant l'absence de médicament soit fausse, tout le monde s'en est convaincu. Mais peu à peu et probablement pas avant le mois d'Avril, plusieurs médicaments comprenant les cortisones et les gluco-corticoïdes, mais plusieurs autres encore, ont été trouvés utiles pour soigner les malades, plutôt en état grave. On n'a pas exigé d'eux que leur utilisation dans la Covid-19 soit établie par des essais cliniques standardisés. Par contre, on a reproché à Raoult de ne pas avoir attendu un tel essai clinique pour adopter l'HCQ.
Or, le remdésivir et l'HCQ ont maintenant tous deux passés ces essais, le remdésivir avec un faux succès et l'HCQ avec un faux échec. Malheureusement, cela ne fait pas de l'essai de l'HCQ un succès et celui du Rempdésivir un échec, malgré les symétries ...
En fait le scandale, père de tous les autres, a lieu le 11 mars quand Macron et beaucoup de chefs d'Etat occidentaux décident le confinement au prétexte d'un consensus médical qui n'existait que chez les modélisateurs de l'école de l'Imperial College. Par exemple, l'école d'Oxford est d'un avis opposé (Voir The Great Barrington Declaration). Mais, ils avaient investis les postes clés des conseils gouvernementaux partout en Occident, appuyés qu'ils étaient par les subventions d'entreprises financières comme la Fondation Gates, qui anime l'industrie vaccinale, ou pharmaceutiques comme Gilead, qui a manoeuvré pour imposer son remdesivir contre l'HCQ. Les firmes Gates, Gilead et Google subventionnent l'équipe de Ferguson de l'Imperial College.
Si on ne remonte pas à ce scandale, il est probable que la stratégie de faire juger l'HCQ efficace et le remdesivir toxique ne mènera à rien ou a pas grand chose. D'un autre point de vue, il reste à prouver que l'ANSM, la seule attraite dans le contentieux est responsable de la stratégie scandaleuse à la Ferguson. C'est une autre affaire, et la stratégie de MDV pourrait donc être plus efficace. C'est dommage ...
Elargir la plainte au delà du débat sur l'HCQ ?
Il s'agit d'une option difficile. Au pénal, on peut utiliser la plainte contre X. On imagine, que c'est ce qu'utilsiera l'IHU de Marseille. Mais, il faut donner de la substance à la plainte. Et en rester à l'ANSM sur un élargissement à une "racine du scandale sanitaire ou médical" paraît erronné.
Très clairement, sont liés par une même responsabilité, un grand nombre d'organismes et de personnalités qui comprennent :
- L'Imperial College de Londres, groupe Ferguson
- L'Institut Pasteur, service de modélisation Cauchemez, issu de l'Imperial College
- Divers conseils; et notamment le Conseil auprès du gouvernement présidé par M. Delfraissy
- L'OMS qui a édicté un certain nombre de recommandations, et qui détient une certaine forme de contrôle sur le groupe Ferguson de l'Imperial College dont il est centre d'expertise ;
- Plusieurs agences sanitaires de l'administration française pouvant comprendre les ARS, l'ANSM, peut être la HAS, et d'autres moins connues ;
- Le ministère de la Santé ;
- Le ministère de l'Economie, en ce qu'il n'a pas su défendre l'économie des menées perverses de la lutte erronnée contre l'épidémie ;
- probablement, le Président de la république pour s'être fait le promoteur de la politique sanitaire erronnée ; et
- une coalition de médias qui ont manipulé l'opinion publique et aussi la politique gouvernementale alors que cette presse est notoirement subventionnée par les mêmes intérêts qui subventionnent le groupe Ferguson.
On arrive donc à 9 institutions ... C'est beaucoup. Mais, le scandale est énorme. Et il est loin d'être terminé.
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