La vassalité de l'européismeL'Europe est un continent et une civilisation. En tant que civilisation, elle s'est éteinte après deux guerres mondiales qu'elle a largement suscitées. Un autre continent, qui s'est élevé à l'aide des débris de la civilisation européenne ruinée, en lui empruntant ses tares et le principe même de sa décadence, imagine qu'il s'est constitué en un Empire qui domine le monde. Ce continent et cette poursuite de décadence, confondue à tort comme une civilisation [1], c'est l'Amérique. Son Empire est une illusion qui flatte son propre orgueil et leur rend excusable la débilité des Européens. L'Europe est décadenteC'est une opinion largement répandue parmi les observateurs. Est-elle majoritaire ? C'est possible, mais cachée derrière le règne du mensonge qui refoule dans le complotisme tout déclinisme, tout décadentisme. La bourgeoisie occidentale et ses laquais - artistes et média d'abord, enseignants et chercheurs patentés ensuite - imposent un discours de satisfaction bourgeoise destiné à alimenter une propagande sur les bienfaits de la "civilisation occidentale" et actionner une censure de toute contestation de ce "progrès". Mais, ce sont des mots de l'idéologie bourgeoise qui restent des mots menteurs. Or, les milieux populaires font de nombreux constats de décadence :
L'Amérique est une barbarieHistoriquement, la société américaine s'est constituée sur la déviance sociale. Les premiers immigrants étaient en général des pervers et des déviants qui n'étaient pas parvenus à imposer leur loi dans les pays dont ils venaient : l'Angleterre, l'Irlande, la France, l'Allemagne, la Suède, ... Sur place, ils ont commencé immédiatement une lutte mortelle destinée à éradiquer les peuples d'origine. Ils ont mis un peu plus de deux siècles pour y parvenir. Mais ils y ont parfaitement réussi. C'est le miracle américain qui a été légendarisé, mythisé avec le genre cinématographique du western, qui reste l'un des premiers exemples du mensonge idéologique et de manipulation de l'opinion publique. A peine installés sur la côte Est, les colons ont recherché une main-d'oeuvre soumise et bon marché. Dans le Sud, ils ont utilisé l'esclavage africain et dans le nord l'esclavage du prolétariat, à telle enseigne que c'est aux Etats-Unis que Marx et Engels ont compris le moteur de la lutte des classes : l'oppression de la bourgeoisie. Simplement, Marx et Engels ont confondu l'un des instruments de la bourgeoisie, le capital, avec la véritable source de cette oppression, la barbarie de l'idélogie bourgeoise. Esclavage et prolétariat sont les deux instruments de l'oppression et le capital n'est qu'une modalité de même que l'idée d'une lutte des classes. De sorte que la prétendue opposition entre la dictature communiste et le libéralisme américain est une tromperie qui repose dès l'origine sur la ruse de Marx et de la bourgeoisie [3]. La barbarie que les "américains" dénoncent dans le communisme est exactement la même que celle qu'ils opèrent partout où ils s'implantent, l'esclavage du "travail libre" et de la "libre concurrence". C'est encore la bourgeoisie américaine qui a organisé la montée du nazisme. D'abord par ses liens avec le patronat allemand [4]. Le nazisme servait la bourgeoisie américaine pour lui permettre d'accélérer la décadence de l'Europe. Quand en 1935, Hiltler cherche à se constituer une armée blindée, ses constructeurs automobiles Opel et Benz s'adressent respectivement à General Motors et à Ford. La première usine de construction de blindés allemands est sous licence et assistance technique de General Motors et la seconde de Ford [5]. Lors de la prétendue libération de l'Europe, les américains et leurs complices anglais ont systématiquement écrasées les villes européennes, même quand elles ne présentaient aucun intérêt militaire. Ce fut le cas de Dresde et de Hambourg en 1945. Ce furent les cas de nombreuses villes françaises qui étaient souvent tenues par les forces de la résistance [6]. La bourgeoisie américaine concevait sa guerre comme une occupation de l'Europe destinée à couvrir ses dépenses de guerre et à assurer sa propriété future. D'où la création de l'Amgott, qui devait couvrir la France que De Gaulle est parvenu à protéger. Vers la destruction finale de l'EuropeCes dernières années, la bourgeoisie américaine a inventé des sortes de thèmes sociaux desttinés à nourrir les instincts suicidaires des européens. Ces thèmes sont bien connus du progressisme occidental. L'adhésion à ces thèmes sont des marqueurs incontournables qui permettent aux progressistes de se reconnaître entre eux et de détecter leurs adversaires parmi ceux qui s'opposent à ces thèmes. Ce sont des assertions totalement mensongères à chacune desquelles les européens sont tenus d'adhérer pour être certains de suicider leur aire décadente. Une revue des principales d'entre elles pourrait être :
Dans le chaos, tout est tohu et bohu. Et brayent stupidement les septs cavaliers du Néant. Pendant que l'Europe est le vassal effrayé d'un suzerain obèse et corrompu. Notes et commentaires[1] On peut raisonnablement estimer que Huntington, dont l'oeuvre a de nombreux mérites certainement, se fait lui-même une illusion à la fois sur l'Amérique et sur les civilisations. Pour qu'il y ait un choc des civilisations encore faut il qu'il y ait au moins deux civilisations face à face. Amérique et Europe manquent de cette qualité. Quant à Fukuyama pour qui la fin de l'Histoire proviendrait du progrès de la civilisation de l'Amérique qui aurait abordé au bonheur absolu dont plus rien dans l'Histoire ne pourra venir le perfectionner, il se moque effrontément de ses lecteurs. [2] On peut recommander la lecture des ouvrages de Jean-Paul Brighelli et particulièrement son dernier essai 'La Fabrique du crétin. Vers l'Apocalypse scolaire', L'Archipel, 2022. Brighelli fait une analyse originale. Plusieurs autres auteurs avec des points de vue différents font le même constat :René Chiche, mais aussi Alain Bentolila, "De l'illettrisme en général et de l'école en particulier", Plon, 1998, et 'Comment sommes-nous devenus si cons ?', First éditions, 2021. Dans son dernier ouvrage, Brighelli a dénoncée la décadence de l'instruction publique comme une manoeuvre - il ne dit pas de la bourgeoisie - mais des politiciens giscardiens, atlantistes et européistes, datant du début des années 1970. Par cette manoeuvre, la bourgeoisie a mis en place une société comprenant 90% de crétins illettrés, parfaitement soumis aux fantaisies fanatiques de la bourgeoisie. On ne peut pas mieux dénoncer la décadence de l'Europe. [3] Dans "La guerre civile aux États-Unis", K. Marx - F. Engels prennent partie pour les Etats du Nord contre les sécessionnistes, pour la bourgeoisie du "libre travail" contre l'esclavage. En réalité, le "travail libre", la libre concurrence, sont les mensonges majeurs de l'oppression de la bourgeoisie américaine soutenue en 1865 par Marx et Engels. On ne peut mieux montrer la redoutable identité de l'Amérique avec les dictatures qui ont ruinées l'Europe. [4] On peut lire William Shirer, Le Troisième Reich. Des origines à la Chute, édité d'abord aux USA en 1960. Dans cet ouvrage, le rôle de Krupp et Thyssen est parfaitement décrit. [5] Lire par exemple Ford and GM Scrutinized for Alleged Nazi Collaboration", By Michael Dobbs, Washington Post Staff Writer, Monday, November 30, 1998; Page A01. Dans le même temps, la bourgeoisie américiane réécrit l'Histoire. Dans un article intitulé "Hitler Hated Them: America’s Tank Destroyers Kicked Butt in Europe", dans la Revue Neo-cons The National Interest le 24 Juillet 2021, sur le reprint d'un article de 2016. L'article de The National Interest est en trois parties. Il décrit l'histoire des chars américains tueurs de chars allemands progressivement mis en place à partir de 1942. L'article évite soigneusement de citer Ford ou General Motors et encore moins d'évoquer que les chars nazis à détruire étaient sous licence américaine ... [6] Lire dans la Revue Gaullisme : Éric Branca : « Face à l’unilatéralisme américain, les leçons toujours actuelles de la politique étrangère de De Gaulle », Publié le 23 mai 2022. |