Le monde occidental va à sa ruine.

Il y est peut être déjà. Mais nous l'ignorons encore. Je ne parle pas de sa ruine culturelle. Elle est admise par tous les occidentaux. Les orientaux la dénoncent ou en rient. Ils ont tort. Plutôt que de se morfondre dans la contemplation des ruines nauséabondes de la culture occidentale - arts, modes de vie, relations sociales, .... - certains occidentaux - 1% peut être - imaginent avoir les ressources financières pour survoler le marais méphitique en attendant des jours meilleurs.

Le financier Egon von Greyerz écrit un article flamboyant sur ce thème : It's All About Economic Survival - Got Gold?. Il remarque que le montant global de la dette évolue de manière croissante depuis quelques décennies. Pour mesurer cette dette, on écrit en milliers de milliards de USD, soit en Terra USD ou T USD. La dette globale en 1971 se montait à 4 T USD. Elle monte à 100 T USD en 2000, à 300 T USD en 2020 pour probablement dépasser les 4.000 T USD en 2030.

Mais ce chiffre de la dette globale pour 2030 est certainement minoré : il tient compte de l'espoir que les produits dérivés qui "étalent" une partie de la dette réelle dans les banques et les institutions financières auront été amortis. Or, il n'y a aucun signe qu'ils le soient à cette date. Ni plus tard ...

Or, aujourd'hui, les banques pour survivre ont besoin que le taux d'intérêt soit élevé et que les emprunts soient remboursés. A l'inverse les entreprises productives et les particuliers ont besoin que le taux d'intérêt baisse et qu'il y ait une importante offre de prêts. Cette divergence dans le monde économique l'entraîne à ce que les emprunteurs fassent défaut et que les banques fassent faillite ...

L'enseignement de l'histoire économique

Jusqu'à présent l'évolution économique était décrite facilement par des cycles. Après une période de croissance économique, suivait une stagnation, puis une période de décroissance. On atteignatt alors une forme de dépression et le cycle reprenait.

Le problème depuis les années 1980, c'est que les indicateurs se sont tous mis à évoluer, non plus de manière cyclique, mais de manière exponentielle. Ceci indique alors que le système économique est devenu divergent et qu'il arrive à sa ruine. C'est exactement le cas de l'évolution de la dette globale. Un matin, - ou un soir, à votre convenance - tout s'arrêtera. D'un seul coup.

Je voudrais ici ruiner les espoirs que certains mettent dans la richesse "fabuleuse" de certaines entreprises ou de certains particuliers : BlackRock pour les unes, Bill Gates pour les autres ... Cette richesse est esssentiellement fondée sur un argent sans aucune valeur qui est périodiquement distribué par les banques centrales : la Fed aux USA, d'abord, la BCE en Europe d'autre part. Les autres banques centrale ne font pas pire. Cet argent est accepté parce que, s'il ne l'est plus, l'économie mondiale s'arrête instantanément. Mais, l'acceptation de l'argent s'appelle aussi la confiance dans la monnaie. Quand les gens se rendront compte que leur argent ne vaut rien, la catastrophe éclatera. Et elle éclatera dans une heure. Ou dans dix ans. Je ne sais.

Que peut-il arriver ?

La catastrophe finale

Tout d'abord, les Etats seront contraints de se faire la guerre. Celui qui devant moins, voudra se payer sur celui qui doit plus. Ou celui qui devant plus, tentera de voler les dernières ressources de celui qui doit moins pour faire fonctionner sa politique.

D'ici là, les Etats - de même que les institutions internationales, FMI, Banque mondiale, .... grandes banques, fonds d'investissement, ... - devront imposer à la population et aux entreprises survivantes des mesures draconiennes qu'ils seront incapables de supporter ou de soutenir. Il y aura nécessairement des émeutes, des révolutions, des sécessions ... Notamment, les "associations boîteuses" comme l'Union européenne se dissolveront et leurs membres seront contraints par la nature des choses de se faire la guerre .... L'Europe, c'est la guerre ...

Il faut que les citoyens soient conscients du sort qui leur est réservé : pénuries des services essentiels : eaux, énergie, égoûts et ordures, santé, retraite, ... famine provoquée par la disparition des denrées et des produits de première nécessité, ... Les retraités ne recevront plus leurs pensions, ni les fonctionnaires leur traitement, les entreprises privées feront faillite et licencieront tout leur personnel, ...

Pour sortir de cette situation, seules des dictatures pourront sortir du marasme. Les dictatures fonctionnent toujours de la même manière : l'emploi sans frein de la force et l'exaltation de la haine d'un ennemi. Ces dictatures imposeront alors des guerres d'annexion sur les Etats débiles qui ne se seront pas renforcés. Le pillage permettra alors à ces dictatures de se relever économiquement. Au prix de l'écrasement des autres : ceux qui refusent la dictature et ceux que la dictature désignera comme l'ennemi. Notamment à l'extérieur.

En un mot, ce sera la situation de l'Allemagne en 1933. Mais, cette fois en grand ...

La reconstruction du monde

Pour les personnes physiques, il faut être conscient que nos biens n'auront plus aucune valeur. Ne parlons pas de nos avoirs financiers ou même de nos titres. Tout sera emporté dans la tourmente. Même le travail ne servira à rien. Déjà, il a été quasiment rendu sans valeur, du moins en Occident. 51% des Français n'ont plus le revenu suffisant pour satisfaire aux dépenses contraintes. C'est pire aux USA ou en Allemagne.

Deux sortes de gens seront alors à l'oeuvre. La première sorte sera regroupée autour des jeunes gens qui auront l'énergie pour lutter et reconstruire une société humaine. Laquelle ? Je l'ignore. Mais je sais qu'ils la feront. La seconde sorte sera regroupée autour des vieilles personnes qui auront eu la sagesse de conserver la culture humaine de leur nation au plus haut degré. Mieux ces deux sortes de gens coopèreront, meilleure sera la chance de construire une société nouvelle, fondée sur l'action énergique et la sagesse intemporelle.