Tout change : de la République à la tyrannie1 - La lente désagrégation du régime républicain.La disparition de la politique aurait-elle été reconnue lorsque l'on a constaté la disparition de l'opposition droite - gauche ? C'est possible. Mais il existe un autre test : la disparition de l'opposition public - privé. De quoi s'agit-il ? Dans l'ancien régime, les affaires du privé consistaient essentiellement à permettre aux gens communs de gagner leur vie en affrant leur travail et aux capitalistes de gagner de l'argent avec les outils de production qui demandaient le travail offert par les gens.. Plus d'argent. En face de cette activité économique, l'Etat incarnait la Loi et la Police, la Justice aussi et donc l'impôt. Même s'il se définissait autrement, le régime occidental était d'origine républicaine, la politique consistant à assurer le bien public, essentiellement sur deux valeurs, la paix et la prospérité. Dans ce régime, partout en Occident, le privé s'agitait, gagnait de l'argent et l'Etat attendait. Quoi ? De percevoir les impôts et taxes fixés par le législateur. La première inflexion est venue très vite quand l'Etat s'est aperçu qu'il fallait réguler l'activité privée et que cette régulation exigeait de mettre en place une régulation sociale qui assurait un certain équilibre entre l'offre de travail et la demande de production. Pour y parvenir, l'Etat a mis en oeuvre une fiscalité redistributive et une législation sociale réputée réduire la toute-puissance des capitalistes sur leurs salariés. Entre votes et grèves, le système a fonctionné vaille que mal jusque dans les années 1980, pour muter en social-démocratie jusque dans les années 2010. Un peu avant, l'Etat s'est aperçu que, grâce à l'énorme manne tirée des impôts, il était très à même de préparer l'état économique à un horizon de plusieurs années. Cela devait lui permettre d'assurer la croissance de ses recettes fiscales. L'Etat s'est donc improvisé stratège économique, au début, parfois, avec un certain succès. D'abord industriel, l'Etat notamment en France, a fait disparaître l'industrie, puis monétaire, l'Etat et ses alliances internationales ont fait disparaître la plupart des monnaies, remplacées par des sortes d'unités de compte qui ont ruiné tout le monde. Pendant tout ce temps, le régime occidental était, à quelques variantes près, aligné sur le régime américain de la démocratie libérale. La variante social-démocrate a elle-même évoluée presque immédiatement en socialisme libéral puis en libéralisme de marché,de sorte que les régimes républicains se sont limités à des discussions stériles lors des campagnes électorales dont le vainqueur éteignait les lanternes dès le soir de son élection. C'est à cette époque que la distinction droite - gauche et celle d'opposition ont disparues, lentement dans l'oubli et l'inutilité. C'est à cette même époque que la plupart des Parlements, presque partout en Occident américanisé, sont devenus des vestiges archéologiques, rarement animés par des séances chaotiques ressemblant à des reconstitutions historiques d'usages préhistoriques. Pour en rester à la politique française, cette désagrégation de la République a été vue par de nombreux observateurs. On peut estimer que la brutale apparition de Macron dans le paysage politique où il a pris le pouvoir - de manière formellement légale - signe la fin de la République. Et cette désagrégation ne date pas d'hier. Déjà des hommes comme Rocard ou Jospin, socialistes, voyaient la nécessité d'une nouvelle gauche. Et cette nouvelle gauche se basait sur le social-libéralisme, une nuance de libéralisme qui a investi le socialisme. Or, ce dernier était en France du moins rigoureusement républicain, mais au sens de la Révolution française dont le socialisme français se faisait lourdement l'unique légataire. Comme le rapporte Davet et Lhomme [1], Strauss-Kahn bien que membre du social-libéralisme était encore un républicain, avec le sens de l'Etat sinon celui du bien public. Quand Macron, venu - cela se discute- du socialisme impose sa "vision", celle-ci écarte jusqu'au sens de l'Etat et donc la République, dont le sens de l'Etat n'était plus qu'un vestige. Nous avons plusieurs indications de ce changement de régime, d'un régime républicain vers un régime nouveau, indéfini encore. Le premier signal : la pédagogieLe premier signal est le choix du régime macronien de considérer la loi comme quelque chose venant du régime et que ce dernier doit expliquer "par la pédagogie" aux gens soumis à la Loi. C'est très clairement la mission des ministres et des députés de la majorité macronienne d'"expliquer" aux assujettis les avantages que la Loi leur apporte. Parce que, la Loi du régime macronien ne peut apporter que des avantages. Il en est résulté d'abord une parfaite inutilité du Parlement. Dès l'été 2017, on a vu des députés macroniens complètement ignorants du fonctionnement des institutions, et "gravement encadrés" par des députés socialistes qui leur expliquaient les rudiments du fonctionnement de la République et accessoirement du Parlement. Pourtant beaucoup de députés, et pas seulement de l'opposition, ont dénoncé le contournement systématique du Parlement par le régime macronien. Le deuxième signal : McKinseyLe deuxième signal a été publié très récemment. Il était jusqu'à présent passé inaperçu. C'est le contournement de l'Administration en général, mais très spécialement de la Haute Fonction publique, au profit de cabinets de conseils dont le plus célèbre - à cause d'une malheureuse affaire qui sert à cacher le problème - est le cabinet américain McKinsey. McKinsey est intervenu dès le début de la macronie sur la réforme des retraites, celle de la fonction publique, la "modernisation" de l'Education nationale et - pour le meilleur et pour le pire - pour la politique sanitaire en mode épidémique. C'est McKinsey qui préparait les textes de lois, puis les décrets et les arrêtés pour l'appliquer et enfin les circulaires ministérielles, jusqu'à la communication ministérielle. Le recours à des cabinets comme McKinsey n'est pas seulement une indélicatesse à l'encontre de la Haute Fonction publique, dont les peines de coeur ne nous préoccupent pas ici. Une telle "confiance"Le troisème signal : Les obligations précèdent les droitsLe troisième signal est plus "théorique", presque "freudien". Lors des voeux du 21 Décembre 2021, Macron a produit un discours misérable, passé inaperçu. Mais, ce discours contient un bref passage qui avouait une grande partie du changement de régime en cours. Macron impose la vaccination - dont on sait qu'elle est inefficace et dangereuse - comme unique solution à la pandémie et proclame quelque chose de très inquiétant : Enfin, nous appuyer sur la responsabilité de chacun, principalement en se faisant vacciner, pour soi et pour les autres. Être un citoyen libre et toujours être un citoyen responsable pour soi et pour autrui ; les devoirs valent avant les droits. Certains pourraient imaginer que cette assertion : "les devoirs valent avant les droits" est une application seulement d'un vieux principe médical du XVIII° siècle sur la vaccination comme devoir social. Nous ne discuterons pas ici ce "dogme", parfaitement faux au point de vue scientifique. En fait, Macron et ses commettants estiment qu'il s'agit de la "constitution" du nouveau régime qui devrait s'établir partout en occident américanisé et pas seulement en France. Déjà Macron écrivait Le traître et le Néant, Davet et Lhomme, 2022, page 253 : Il est normal que des strauss-hkahniens se retrouvent dans l'offfre politique de Macron , c'est logique.Surtout le Macron du départ, le Macron de la campagne, qui est quand même un Macron nettement plus centre-gauche" [Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat de Hollande] . "Le strauss-kahnisme va se déveloper dans les années 2000 comme le prolongement du jospinement-rocardisme. DSK v chevaucher le courant deuxième gauche ... mais ses fondements sont première gauche en fait : républicain, sens de l'Etat, ... Ce n'est pas le social-libéralisme".Message auquel l'avocat Maxime Thiébaut répliquait : "Les devoirs ne valent pas avant les droits ; sauf dans les régimes autoritaires. C’est parce que les droits sont intangibles que chaque citoyen consent à les limiter lorsque cela est nécessaire pour garantir l’ordre public. Voici la définition d’un régime de liberté." (Message Twitter du 2 janvier 2022) Le Sénateur Alain Houpert répliquait quant à lui : "Incapable de préserver les droits de tous, et de respecter les règles de la République, le gouvernement veut aujourd’hui redéfinir le contrat social qui est le nôtre. Les devoirs avant les droits, c’est le slogan de tous les gouvernements totalitaires." (Message Twitter du 31 janvier 2022). Mais,au détour d’un entretien accordé au Parisien par Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement prononce la phrase: “On veut aussi poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales”.Ce mot de Attal démontre la volonté du changement de régime = "la redéfinition de notre contrat social" et l'extension du principe des devoirs absolument général, pas limité à la vaccination ou aux "prestations sociales". De la République à la tyrannieLorsque la Révolution de 1789 a établi la République comme nouveau régime, elle a commencé par supprimer les privilèges et par affirmer que les droits de l'homme étaient innés, qu'ils proviennent de la Nature et aucune autorité humaine ne peut ni les nier, ni les limiter. La chose a d'ailleurs été discutée en 1789, quand les députés de la noblesse et du clergé ont voulu faire ajouter l'existence de devoirs à la déclaration des droits. L'Assemblée a refusé. Comme plusieurs commentateurs l'ont protesté, au XX° siècle plusieurs régimes dictatoriaux et tyranniques ont imposé la précession des devoirs sur les droits. Mais, le changement de régime dont on voit la formation avec le macronisme n'est pas une "invention" de Macron, ni celle de l'un quelconque de ses affidés. Il s'agit d'une volonté exprimée dans l'ensemble du monde occidental. La présence du cabinet McKinsey qui a fortement mis en oeuvre le principe scélérat des obligations qui précèdent les droits avec la politique sanitaire ne fait qu'appliquer les ordres de la caste des hyper-milliardaires, de connivence avec les politiciens. Il est probable que les tyrans ne nous feront pas l'honneur d'un coup d'Etat ou d'une Révolution. Le coup d'Etat est probablement déjà fait et la Révolution est cachée, souterraine derrière des nominations à des postes clé aussi bien dans le privé que dans le public, en pleins partenariats avec les Bill Gates et autres Georges Soros. Par exemple, savez-vous que les fils du président du Conseil Constitutionnel français et de la présidente de la Commission de Bruxelles sont tous deux, directeurs associés de McKinsey ? Bizarre ? Savez-vous que la concubine du directeur de cabinet de la nouvelle première ministre de Macron, outre qu'elle est directeur de la CNAM, est une ancienne employée de McKinsey ? Savez-vous que près de la moitié du cabinet ministériel de Macron et Macron lui-même sont des lauréats des Global Young Leaders du World Economic Forum, dit de Davos ? Que tel est le cas de l'actuielle Première Ministre de Nouvelle-Zélande, de l'actuel Premier Ministre du Canada, Trudeau, et de l'ancien Chancelier d'Autriche Sebastian Kurz ... Avec ces gens-là, vous n'aurez pas de coup d'Etat. Ils sont déjà au pouvoir. Vous n'aurez pas de révolution. Elle est déjà faite sans que vous le sachiez. Mais déjà, vous n'avez plus que des obligations et, quand ils estimeront que vous les aurez satisfaits, ils vous concéderont quelques privilèges. Je vous rassure : révocables. Ils connaissent l'outil : le crédit social mis en oeuvre en Chine et testé en occident avec le passe sanitaire et le passe vaccinal. Les citoyens détestent, les gens en redemandent. C'est tout le problème. Notes et commentaires[1] Le traître et le Néant, Davet et Lhomme, 2022, page 253 : Il est normal que des strauss-kahniens se retrouvent dans l'offre politique de Macron, c'est logique. Surtout le Macron du départ, le Macron de la campagne, qui est quand même un Macron nettement plus centre-gauche" [Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat de Hollande] . "Le strauss-kahnisme va se déveloper dans les années 2000 comme le prolongement du jospino-rocardisme. DSK va chevaucher le courant deuxième gauche ... mais ses fondements sont première gauche en fait : républicain, sens de l'Etat, ... Ce n'est pas le social-libéralisme". |