Le sabotage du gazoduc Nord Stream pose un vrai problème ...1 - Bref rappel sur la question allemande du gaz russeSous l'impulsion de Gerard Schröder, puis de Angela Merkel, l'Allemagne s'est engagé dans une voie industrielle qui passe par la coopération avec la Russie. Parlamnt russe elle- même; Angela Merkel a maintenu de bonnes relations avec la Russie, même si sa position sur l'Ukraine, dès 2013, s'est révélée très hypocrite. La Russie a accepté de se laisser berner. Dans le même temps, l'Allemagne suite à l'accident de Tchernobyl - en Ukraine déjà ... - et surtout à la prise de pouvoir par les écologistes "Verts" - die Grünen ... - s'est engagée de manière idéologique dans une voie de réduction de la croissance, inaugurant il y a déjà vingt ans une filière énergétique à base d'éoliennes - les fameux "moulins à vent". Or, l'éolien présente un inconvénient rare : il est intermittent et quand il y a beaucoup de vent, la production dépasse la consommation. Or, l'énergie électrique disparaît dès lors qu'elle n'est pas consommée, et celà en une fraction de seconde ! La seule solution économique est de compléter la production éolienne par une production d'électricté avec du gaz importé de Russie. Une telle production d'électricité gazière est presque instantannée. Le gz russe a permis de dissimuler aux "braves gens" que l'occident était parfaitement incapable d'électrifier la société moderne avec les moulins à vent ... Mais, la contre-partie a été que l'Allemagne est devenue totalement dépendante du gaz russe. Et de deus groupes de gazoducs qui lui apportent le gaz russe : le premier groupe passe par l'Ukraine et le second groupe passse par la Mer Baltique pour parvenir directement en Allemagne. Le second groupe de gazoducs, dits de la Baltique, sont dénommés Nord Stream I et II. Le 26 Septembre 2022, une première explosion près de l'île danoise de Bornholm détruit un tube du gazoduc Nord Stream II. Puis une seconde explosion, un peu plus au nord de la première, détruit le tube du gazoduc Nord Stream I. Les lieux des explosions sont révélés par des éruptions gazeuses à la surface de la mer et par des enregistrements de séismographes. La responsabilité d'un sabotage est immédiatement dénoncée. Depuis, le second groupe de gazoducs ne fonctionne plus et l'Allemagne doit se débrouiller avec le gaz russe passant par l'Ukraine qui alimente déjà l'Europe du Sud. Et acheter en "extra" du gaz naturel liquéfié (LNG) vendu à prix d'or par les USA .... et acheminer par navires méthaniers alors que l'Allemagne ne dispose pas réellement de ports méthaniers. Les média occidentaux présentent immédiatement l'accusation que les russes auraient fait sauter les gazoducs. Mais cette accusation est soutenue par deux arguments : L'accusation ne résiste pas aux observations suivantes : Un journaliste américain très célèbre depuis cinquante ans, Seymour Hersh, publie une enquête qui révèle le rôle d'un commando spécialisé de la Marine américaine qui aurait utilisé des moyens aériens et navals de la Marie Norvégienne. Ces détails ont été rapportés à Hersh par des sources qu'il possède dans les agences spéciales américaines. En fait, sauf l'affirmation de Hersh qu'il est certain de la véracité de ses sources, nous disposons de plusieurs indications qui pointent vers une décision très ancienne de l'administration Biden :
L'accusation avait déjà été formulée en mars 2023 par The New York Times qui pensait avoir identifié un commando "pro-ukrainien". Cette fois-ci, en Septembre 2023, Der Spiegel publie une grande enquête qui retrace les "aventures" d'un commando de soldats ukrainiens et d'un voilier de croisière de louage, l'Andromedea, commandité par le général Zaloushni, Généralissime ukrainien, qui aurait agi "à l'insu du président ukrainien Zelinskyi".
Loin de prétendre que les détails donnés par l'enquête du Der Spiegel sont inventés, il faut cependant se rendre à l'évidence : les faits démontrent que ce commando, même s'il a réellement existé, n'a pas agi contre les gazoducs de la Baltique :
Par ailleurs, Zaloushni à cette époque se moquait éperduement du gazoduc NordStream et il est parfaitement incapable de traiter pour son propre compte une telle affaire. Par contre, comme le dit Jacques Beaud déjà cité, l'échec patent de l'offensive d'été de l'armée ukrainienne le place dans une situation de limogeage. Lui inventer la responsabilité du sabotage Nord Stream permettrait de le limoger.
Tout d'abord, malgré la fragilité des sources de Hersh, la solution de Hersh incriminant les USA dans l'exécution du sabotage - que leur chef avait d'ailleurs anoncé clairement - est la plus vraisemblable. Il faut juste tenir compte du risque que les sources de Hersh l'aient manipulé dans une lutte interne au Deep State américain.
Dans cette hypothèse, il faut - à la suite de la remarque de Jacques Beaud - tenir compte du fait que les Etats-Unis, Etat membre de l'OTAN, ont attaqué clandestinement les biens d'un autre Etat membre d el'Otan, l'Allemagne; prpriétaire de 50% de Nord Stream II avec l'Etat russe, et de NordStream I. Le succès des Brics et autres OSCI quprès des Etats autrefois "non alignés" nous rappelle la montée en puissance de la "multipolarité" contre laquelle l'Otan est toute entière dévolue. C'est presque même son but unique. Le précédent de l'agression US contre l'Allemagne à Bornholm pourrait avoir fragilisé davantage l'Otan.
D'autant que - et l'enquête du Der Spiegel n'aurait pas d'autre but - l'offensive de l'été 2023 de l'Ukraine ayant été sensiblement défaillante, l'Otan se trouve largement défaite dans les plaines du Donbass.
En 2021, à la fureur de ses "partenaires, Macron diagnostiquait que l'Otan était en "mort cérébral". Le sabotage de NordStream et la défaite de l'offensive de l'Otan en Ukraine confirmeraient ce diagnostic.
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