Le triomphe de Macron sur les syndicats

Philippe Brindet - 18 Avril 2023

On aura beau dire, Macron a remporté avec "sa" réforme des retraites deux victoires complètes. Il a commencé par écraser le "législateur", Assemblée Nationale et Sénat en recourant finalement à l'outil politicien qui assure la victoire de l'exécutif sur le Parlement : l'article 49-3 de la Constitution de la République française. Mais, çà, c'est déjà de l'histoire ancienne ... Depuis, Macron avec le blanc-seing du Conseil Constitutionnel a littéralement écrasé les syndicats.

Le législateur avait démontré qu'il n'avait plus aucune place dans le régime macronien. Qui déclarait pas la même occasion qu'il n'y avait plus de République puisque celle-ci dépend de l'indépendance des trois pouvoirs : Législateur, Juge et Exécutif. Dictant au Juge qu'est le Conseil Constitutionnel ce qu'il devait dire de son oukaze sur les retraites, faisant taire les syndicats et méconnaissant la démocratie et ignorant la décision des citoyens confiant le soin de faire la loi à son Parlement, Macron a tout simplement déclaré que la Cinquième République, démocratique et sociale selon sa Constitution, avait été remplacée par un régime despotique, le macronisme.

Dans un "discours télévisé" qui constitue ce quon appelle en Ukraine une "macronade" depuis sa dernière visite à Kiev, Macron a interdit toute discussion de la loi sur les retraites qu'il a promulgué et il s'est lancé dans l'évocation de trois projets totalement vides de sens. C'est exactement une "macronade", une déclaration qui ne veut tiren dire.

Mais, il a proféré une énormité dont on ne mesure peut être pas toutes les implications. Il s'est donné - à lui et à son gouvernement - "cent jours pour réussir". Réussir quoi ? Ses trois projets ? Que sa police écrase le mécontentement populaire ?

Certains ont ricané que des Cent-Jours, on en connaît un exemple. Au début du XIX° siècle et ils se sont conclus par les Adieux de Fontainebleau et par l'exil à Saint-Hélène.

Or, si vous rapprochez mes deux derniers paragraphes, je pense que vous serez frappé comme moi par le message "subliminal" de cette référence aux '"Cent-Jours". Macron prévoit-il de démissionner si le mécontentement populaire persiste ou même s'amplifie ?



Revue C-Politix (c) 18 Avril 2023