Les Voeux du Préfet LallemantDans un article théorique publié dans la revue anarcho-syndicaliste, largement dirigée par des trotskystes, L'Autre Futur, le trotskyste Pierre Bance écrit : page 3 : Du droit anarchiste C’est plutôt l’ordre qui garantit la liberté et la sécurité, sans oublier l’égalité (3). L’ordre est assuré par la justice dont le rôle est de résoudre pacifiquement les conflits en appliquant un droit ; pour les cas où la justice ne pourrait y pouvoir immédiatement, par la police, de préférence par la dissuasion, à défaut par la force, en respectant le droit. Un peu plus loin, Bance écrit : page 8 : Évidemment, une délégation de la police aura pour but, comme dans toutes les sociétés, de protéger l’ordre nouveau, serait-il révolutionnaire et anarchiste, contre les agissements de la contre-révolution ... Selon sa "fiche Wikipedia", le préfet Lallemant a commencé sa carrière publique comme "animateur des étudiants socialistes du CERES", qui à l'époque pour sa partie "étudiants" était un groupuscule qui avait recueillli beaucoup d'étudiants trotskystes. Ceux-ci cherchaient à s'introduire dans tous les cercles de pouvoir, notamment à la MNEF, la muutuelle de sécurité sociale des étudiants de l'époque. Le préfet Lallemant est radicalement un socialiste et il n'y a aucun étonnement à le voir pratiquer Trotsky dans le texte. Le lien entre l'ordre et les anarchistes dont les trotskystes est une vieille lubie fondatrice partagée avec les pires factions d'extrême-droite. Tous ces gens partagent le même goût pour l'Ordre. Simplement, ils imaginent qu'il n'y a que deux possibilités : ou vous adhérez à l'ordre ancien et vous vous placez en position défensive, ou bien vous adhérez à l'ordre nouveau et vous prenez une attitude offensive. Révolutionnaire, si vous préférez. Mais quelque soit votre choix, c'est bien de l'ordre et de la police brutale que vous parlez. C'est donc en parfait accord avec l'histoire de son ascension dans la société française que le préfet Lallemant croit sain de diffuser sa carte de voeux ornée d'une unique citation de Léon Trotsky : "Je suis profondément convaincu, et les corbeaux auront beau croasser, que nous créerons par nos efforts communs l'ordre nécessaire. Sachez seulement et souvenez-vous bien que, sans cela, la faillite et le naufrage sont inévitables ". Si donc le préfet Lellemand a pris la position défensive parce qu'il a choisi l'ordre ancien, il n'y a aucun étonnement à le voir citer Trotsky comme son maître à penser. Il aurait pu citer Goebbels ou Mussolini. La même citation se trouve chez tous ces ... disons auteurs. Si la presse lourde s'ébaudit de la citation des voeux du préfet Lallemant tirée des oeuvres militaires de Léon Trotsky, il faudrait qu'elle se souvienne que Trotsky a habité le Département de la Seine et que le Préfet de Police de l'époque a ordonné une arrestation avec visite domicilaire de Trotsky établi chez des amis universitaires en banlieue parisienne. Voir un de ses lointains successeurs citer un gibier du Préfet de Police n'étonne pas. L'ordre ancien que défend le Préfet Lallemant, c'est l'ordre établi par Trotsky et bien d'autres. Et la pauvre dame encore toute étourdie sous son Gilet Jaune de s'être fait rétorquer par Lallemant lors d'une manif' folkloriquement révolutionnaire : "Madame, nous ne sommes pas du même camp", n'avait pas compris que le camp du préfet Lallemant, c'est celui du trotskysme triomphant, et qu'elle était en réalité la révolutionnaire pourchassée par le préfet Lallemant. C'est certainement le "drame" de conscience des Gilets Jaunes et de beaucoup d'autres "manifestants". Ils n'ont pas compris que l'ordre ancien était celui de la révolution socialiste, trotskyste, anarchiste. Et que se dresser contre l'ordre ancien exige de rêver un ordre nouveau. Pas de répéter les lubies de ces centenaires cacocchymes qu'on appelle socialisme, trotskysme, anarcho-syndicalisme ou que sais-je encore. En créant le Goulag, Trotsky donnait le moyen au Préfet Lallemant de calmer les dames en Gilets Jaunes. Lallemant progresse lentement. Il a lu les Oeuvres militaires. Il n'a pas encore lues celles sur la police secrète et les camps. Ce sera pour ses prochains voeux. |