Quelques aspects de la manipulation des comportements sociaux lors de la Covid. Des gouvernements aux milliardaires.

Philippe Brindet - 29 janvier 2022

Evoquer la manipulation des comportements sociaux n'est pas une idée destinée à prospérer. Pourtant, au moins un gouvernement occidental, celui du Royaume-Uni, dispose d'une unité destinée à orienter les comportements sociaux lors d'événements importants comme une épidémie. Jusqu'à présent, on savait que tous les pouvoirs avaient intérêt et des moyens pour manipuler la simple opinion publique. Aujourd'hui, toute montre qu'on a franchi un pas . De l'opinion publique ils sont passés au comportement des masses.

Le gouvernement britannique a oeuvré pour conformer les comportements sociaux aux règles sanitaires

C'est ce qu'il ressort d'un article du très sérieux quotidien britannique, The Telegraph, de centre-droit, dans un article intitulé "Government nudge unit 'used grossly unethical tactics to scare public into Covid compliance'", Tony Diver - 28/01/22.

Au départ, le journaliste a été alerté par une lettre ouverte signée par 40 spécialistes de psychiatrie et de psychologie socale. Cette lettre a été adressé au Public Administration and Constitutional Affairs Committee du Parlement britannique. Elle l'alerte sur l'usage de techniques totalitaires destinées à produire "la peur, la honte et l'exclusion sociale" pendant la pandémie de Covid. Plus grave, les signataires mettent en cause un service du Premier ministre, dénommé "nudge unit" qui a été formé pour contrôler le public par des techniques de psychologie sociale. Ils dénoncent :"l'utilisation "d'images de personnes gravement malades dans les unités de soins intensifs" sur les panneaux d'affichage et les publicités télévisées, ainsi que le "macabre mono focus sur l'affichage du nombre de décès de Covid-19 sans mention de la mortalité due à d'autres causes ou du fait que, sous circonstances normales, environ 1 600 personnes meurent chaque jour au Royaume-Uni"".

Les signataires de la Lettre au Comité du Parlement lui demandent d'enquêter sur les agissements absolument condamnables de cette équipe de contrôle du comportement social. Selon The Telegraph, le Comité a annoncé avoir décidé d'enquêter sur cette équipe de Whitehall.

Une équipe de manipulateurs depuis 2009

Or, l'existence de cette unité ne remonte pas à l'épidémie de Covid.

Dès 2009, les observateurs s'étaient aperçus que le Premier Ministre de l'époque utilisait les services d'un petit groupe de 9 universitaires spécialistes de psychologie des foules. Dirigé par un haut fonctionnaire, David Halpern, l'équipe s'est aperçue que, plutôt que de produire des normes difficiles à faire appliquer, il était souvent plus efficace d'induire des comportements submissifs dans la population sur un message bien produit et bien diffusé de sorte que la norme à imposer était bien plus sûrement exécutée que par des voies législatives ou réglementaires.

L'existence de techniques de contrôle des comportements sociaux en situation d'épidémies est traitée depuis longtemps

Déjà en 1990, Philip Strong publiait un chapitre dans un livre collectif. Son chapitre s'intitulait "Epidemic psychology: a model" et il commençait pas ces mots :

When the conditions are right, epidemics can potentially create a medical version of the Hobbesian nightmare - the war of all against all. A major outbreak of novel, fatal epidemic disease can quickly be followed both by plagues of fear, panic, suspicion and stigma; and by mass outbreaks of moral controversy, of potential solutions and of personal conversion to the many different causes which spring up. Lorsque les conditions sont réunies, les épidémies peuvent potentiellement créer une version médicale du cauchemar hobbesien - la guerre de tous contre tous. Une épidémie majeure d'une nouvelle maladie épidémique mortelle peut rapidement être suivie à la fois de fléaux de peur, de panique, de suspicion et de stigmatisation ; et par des explosions massives de controverse morale, de solutions potentielles et de conversion personnelle aux nombreuses causes différentes qui surgissent.

Mais, Strong évoquait une épidémie psychologique "autonome" de l'épidémie biologique, une épidémie provoquée par l'irrationalité des foules. Il ne s'est pas rendu compte que cette irrationalité pouvait être détournée par les techniques de manipulation des foules qui sont depuis devenues possibles avec la diffusion du web et des médias bien plus réactifs aujoud'hui qu'au millénaire passé.

La manipulation politique du comportement social

Dans un article de 2012, une journaliste de The Telegraph dans un article intitulé "The nudge, nudge unit has ways to make you pay", Sue Cameron - 11/07/12, avait enquêté sur la "nudge team" et elle écrivait :

Yet senior figures in Downing Street claim to have evidence that "billions, not millions" can be saved without increasing taxes, passing new laws or introducing yet more regulation. The trick, they say, lies in "nudge" theory - the idea that small changes in how choices are presented can have a big impact on people's behaviour. The theory is not new, and has long been dismissed by many both inside and outside Whitehall as a gimmick of the "too good to be true" variety. But now, the tiny team in No 10's two-year-old Behavioural Insights Team - popularly known as "The Nudge Unit" - reckon they have amassed enough evidence to persuade the rest of government to start adopting their methods. They say it's a tipping point. Pourtant, des hauts responsables de Downing Street affirment avoir la preuve que "des milliards, pas des millions" peuvent être économisés sans augmenter les impôts, adopter de nouvelles lois ou introduire encore plus de réglementation. L'astuce, disent-ils, réside dans la théorie du "coup de pouce" - l'idée que de petits changements dans la façon dont les choix sont présentés peuvent avoir un impact important sur le comportement des gens. La théorie n'est pas nouvelle et a longtemps été rejetée par beaucoup à l'intérieur et à l'extérieur de Whitehall comme un gadget de la variété "trop beau pour être vrai". Mais maintenant, la petite équipe de l'équipe Behavioral Insights du n ° 10, âgée de deux ans - populairement connue sous le nom de "The Nudge Unit" -– estime avoir amassé suffisamment de preuves pour persuader le reste du gouvernement de commencer à adopter leurs méthodes. Ils disent que c'est un point de basculement.

Il n'est pas étonnant que cette équipe ait travaillé sur la manipulation des foules pendant la pandémie. Non moins étonnant serait que d'autres entités n'aient pas utilisées les mêmes ressources. Tout d'abord, des gouvernements. Mais ensuite, d'autres entités, comme l'Organisation Mondiale de la Santé bien sûr. Plus grave encore, le rôle de certaines organisations privées comme la Bill & Melinda Gates Foundation, ou Google, Facebook dans la mise en oeuvre dans des techniques sociales de manipulation du comportement des masses est encore mal documentée.

C'est dommage car cette manipulation du comportement est évidente lorsqu'on parcourt aevc un esprit critique la narration officielle de la pandémie. Elle est entièrement construite sur des mensonges et une telle narration fonctionne parfaitement. De sorte qu'il est évident que des techniques sociales ont été mises en oeuvre pour manipuler les gens et étouffer toute contestation des mensonges des autorités.

Les cas de la France et de la presse lourde

Lors de cette pandémie, il n'existe pas de différences significatives entre ce qui s'est passé en Grande-Bretagne et en France. L'idée qu'il y aurait en France aussi une équipe du genre de celle de la "nudge team" est certainement incontestable. Mais qui a identifiée cette structure ? Personne encore à ma connaissance. Nous connaissons deux institutions qui pourraient avoir développé de telles ressources de manipulation : le ministère de l'Intérieur - la Gendarmerie notamment - et la Défense - avec les services spéciaux. Mais là aussi, nous ignorons tout.

Il existe une entité assez maléfique qui a des liens avec l'Intérieur. Il s'agit de l'Agence France Presse. Mais cette Agence, qui produit de manière traditionnelle de la propagande en faveur du gouvernement et de son administration depuis des années, n'a pas beaucoup accru son rôle visible pendant la pandémie. Lorsqu'elle l'a souhaité, elle s'est alliée avec Facebook pour ouvrir une cellule obscure de "fact-checking". Que ce genre de menées soit dans la "bonne" direction pour manipuler le comportement des gens, c'est certain. De là à développer une réelle stratégie autonome, on peut hésiter à l'admettre.

La presse lourde s'est prêtée avec un esprit de totale collaboration avec le régime covidiste. Mais, elle ne semble pas faire directement partie d'une organisation de manipulation du comportement social. Elle a seulement prêté ses ressources classiques à de tels agissements. Mais, on a cité Facebook dans son alliance avec l'AFP. Très clairement, Facebook est en soi un instrument du contrôle du comportement des masses. Sa dernière avancée est dénommée "metaverse" et c'est une chose dont je ne souhaite pas parler ici. En lien avec le World Economic Forum, Gates et Google, des organisations obscures comme Facebook pourraient constituer le coeur des ressources de manipulation du comportement social dans tout le monde occidental américanisé. On peut même estimer que la petite "nudge team", hébergée chez Boris Johnson, ne serait qu'un minuscule rouage d'une machine bien plus puissante. Membre du fameux partenariat public - privé ...


Revue C-Politix (c) 29 Janvier 2022