Les médicaments hors de prix. Pourquoi ?

Philippe Brindet - 04 Mars 2021

Le Remdesivir pour traiter les malades de la Covid

Selon Le Parisien [1] :

Gilead a fixé le prix à 390 $ par flacon dans tous les pays développés, soit 2 340 $ pour un traitement normal de six flacons en cinq jours. Comme le note le Wall Street Journal, son coût de production ne serait que de dix dollars la dose.

Le Remdesivir produit un blocage irréversible des reins, n'a aucune efficacité contre la Covid et il est mutagène dans la région S1/S2 des protéines de pointe des virions, de sorte que des variants plus résistants aux anticorps générés naturellement par le corps humain. Les malades traités au Remdesivir étant fortement infectieux, ils répandent des SARS-CoV-2 plus infectieux et pour lesquels le système immunitaire de la population générale est de moins en moins adapté [2].

Le Bamlanivimab pour traiter les malades de la Covid

Selon Tristan Vey [3] :

... le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé la semaine dernière l'achat de "dizaines de milliers de doses" au groupe pharmaceutique américain (Ely Lilly) et l'ouverture de ce traitement aux plus de 80 ans et aux personnes immunodéprimées, les plus fragiles face au virus (SARS-CoV-2). Le prix d'achat n'a pas été divulgué, mais il serait a priori compris entre 1000 et 2000 euros par dose ...

Selon le Dr Maudrux [4] :

... selon la Sociéte Française de Pharmacologie et Thérapeutique : " Aucune différence statistiquement significative n’a été obtenue sur le critère principal ou sur le critère le plus cliniquement pertinent, et ce quelle que soit la dose. Il est donc impossible de conclure à un quelconque bénéfice clinique ". Pour le Pr Mathieu Molimard, chef de service de pharmacologie clinique au CHU de Bordeaux, " Une autorisation temporaire d’utilisation délivrée sur un niveau de preuve aussi faible, c’est probablement du jamais vu ".

Pourquoi "c'est" si cher ?

La première réponse, et probablement la meilleure : et pourquoi pas ?

En fait, c'est exactement ce que pensent les hauts fonctionnaires de la Santé publique qui négocient les médicaments que leurs Altesses nous accordent dans leur immense bonté. Et avec eux les vendeurs de pilules qui sont le dessus du panier des firmes pharmaceutiques. Et comme, de plus, nous autres pauvres pékins imaginons tous que "la Santé n'a pas de prix ...", il n'y a vraiment pas lieu de regarder à la dépense.

Il y a d'autres réponses. En particulier, on mettra en avant le coût exhorbitant de la recherche des nouveaux médicaments, et particulièrement pour les maladies nouvelles, ou les maladies terribles que sont les cancers, les maladies cardiaques ou vasculaires, ... Si on baisse le prix des médicaments qu'elles vendent, les firmes pharmaceutiques n'auront aucune raison de créer de nouveaux médicaments et nous serons tous très ... embêtés.

Il faut reconnaître que les essais cliniques standardisés, comme les RCTsont absolument hors de prix. Par exemple, rassembler 96.032 patients dans 671 hôpitaux du monde entier pour démontrer qu'un médicament vieux de 50 ans ne marche pas exige des efforts absolument colossaux [5].

Mais, il n'y a pas que les firmes pharmaceutiques qui trouvent un intérêt au coût très élevé des médicaments. L'Etat accaparant la plus grande partie de la richesse du peuple, ce dernier n'a absolument pas les moyens de se soigner par ses propres moyens. Parmi ces moyens propres du public dont l'Etat ne veut plus que le public en dispose; se trouvent par exemple les médecins libéraux qui se sont fait merveilleusement roulés dans un marché de dupes qu'ils ont acceptés de passer, il y a très longtemps, avec l'Etat. Mais, avec des médicaments dangereux pour la santé, et horriblement chers, maintenant, si vous êtes malade, vous ne pouvez plus échapper à la charité de l'Etat, l'une de ces bizarres qualités dont l'Etat est pourtant totalement dépourvu.

Et de fait, avec un médicament très cher, dont le traitement est tellement dangereux qu'il ne peut se prendre qu'en présence d'un personnel médical spécialisé et équipé de nombreux moyens de diagnostic. nous autres les "patients" n'avons plus qu'un seul recours : l'Etat. Et l'Etat fait de nous ce qui lui plaît : il accorde le traitement à qui lui plaît et le refuse à qui ne lui plaît pas. Les vieux par exemple qui n'accédant pas aux hôpitaux, ne peuvent bénéficier des molécules chères (et sans efficacité au mieux, mortelles sinon ...).

Sur la fable du coût de la recherche de nouveaux médicaments

Il faut savoir que la plupart des molécules utilisées dans les "nouveaux" médicaments ont été recherchées et trouvées par des laboratoires uiniversitaires, privés ou publics, mais dont la majorité est subventionée par les Etats. Lorsque la firme pharmaceutique achète l'étude de la molécule, elle le fait le plus souvent à prix coutant, se réservant le bénéfice pour plus tard. Et les labos universitaires n'obligent pas un ingtrta qui, ensuite leur versera des redevances, des honoraires comme experts ou associés aux chercheurs universitaires, déjà payés par leur Université.

On voit donc que beaucoup de monde a intérêt à ce que le prix final du médicament soit excessif. L'Etat parce qu'il devient le seul à pouvoir le prescrire, les firmes pharmaceutiques pârce qu'elles touchent le pactole, les chercheurs parce qu'ils se font acheter par la suite par les firmes pharmaceutiques.

De ce fait; le coût du développement du nouveau médicament est particulièrement opaque, de même que le mécanisme de fixation de son prix. Ajoutez à cela la question des breevst et des AMM et assimilés, le marché est complètement impénétrable pour le plus grand bénéfice de ses opérateurs : les Etats avec leurs administrations, les firmes pharmaceutiques qui se chargent souvent des essais cliniques de sorte qu'elles évaluent elles-mêmes la valeur médicale de leur produit nouveau et les laboratoires universitaires qui dépendent des firmes pharmaceutiques qu'ils approvisionnent en nouvelles molécules aux fais des contribuables ou des donateurs.




Notes

[1] Lire Le Parisien, "Coronavirus : la France dispose de doses « suffisantes » de Remdesivir selon l’ANSM", le 6 Juillet 2020. L'article a été produit par l'AFP.

[2] La littérature autour des effets ravageurs du Remdesivir, et pas seulement dans le traitement ahurissant de la Covid, est immense. On pourra lire par exemple :

  • La Haute autorité de santé pointe la «faible» efficacité du remdesivir, Europe 1, 19 Août 2020. Il s'agit probablement d'une rédaction AFP que l'on retrouve à l'identique dans Le Figaro, Le Monde, Libération, ...
  • The ‘very, very bad look’ of remdesivir, the first FDA-approved COVID-19 drug, Science Mag, Octiober 2020 : décrit l'escroquerie de Gilead obtenant un achat groupé du Remdesivir par l'UE, la veille de la publication d'un essai clinique de l'OMS montrant que le remdesivir l'a aucun effet positif sur la Covid.
  • Massive WHO Study Shows Remdesivir Doesn't Lower COVID-19 Mortality , The Finacial Times du 14 Août 2020 ;
  • "Remdesivir Fails to Prevent Covid-19 Deaths in Huge Trial", The New York Times du 15 Octobre 2020 : le NYT constate que l'administration américaine a admis le remdesivir comme le seul traitement autorisé contre la Covid, et qeu deux mois plus tard, il faut apprendre que ce traitement ne sert à rien de positif contre la Covid ;
  • WHO recommends against the use of remdesivir in COVID-19 patients, injonction de l'OMS en date du 20 Novembre 2020 de ne pas utiliser le remdesivir dans le traitement de la Covid.
  • [3] Lire Le Figaro, Covid-19: l'anticorps monoclonal d'Eli Lilly déjà très contesté, le 3 Mars 2021.

    [4] Lire son article "Covid : quand l'ANSM danse le bambalaba avec Lilly", sur son blog, 3 Mars 2021. Il cite L'Express, "Anticorps monoclonaux : imbroglio autour d'un médicament risqué mais poussé par l'État", du 3 mars 2021.

    Les individus qui ont oeuvrés directement ou non dans l'attribution d'un marché d'un médicament douteux sont tous liés par des liens familiaux et professionnels selon une enquête de Libération : "Traitement contre le Covid-19 : y a-t-il un conflit d’intérêt entre le labo Lilly et certains conseillers du gouvernement" du 3 mars 2021. De quatre à six hauts fonctionnaires ou assimilés sont cités. On note que l'opinion de l'aricle cité est erronnée : il ne s'agit pas de conflits d'intérêts, mais de corruption tout simplement.. Cela commence à faire beaucoup.

    [5] Il s'agit du scandale Mehra - The Lancet contre le traitement pharmaceutique de la Covid par l'hydroxychloroquine, scandale qui a démontré que les essais cliniques standardisés conduisent à des escroqueries sans nom mais systématiques et toujours à l'avantage des firmes pharmaceutiques.



    Revue C-Politix
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