Macron est loin d'être le seul problème politique de la France.
Philippe Brindet - 15 août 2021
Je fais partie de ceux qui estiment que les trois pires Présidents de la République de la V° République sont par ordre décroissant Macron, Hollande et Sarkozy. Chacun, pendant son quinquennat, a fait prendre une vitesse supplémentaire au déclin de la France et à son asservissement au "camp du bien" ...
Aussi, le fort courant de manifestations hebdomadaires contre le régime en place me paraît à la fois naturel et bienvenu pour marquer la désapprobation majeure du peuple souverain.
Malheureusement, le peuple qui proteste est très loin d'être souverain d'une part et la désapprobation des manifestants me paraît bien fragile d'autre part.
La responsabilité de Macron dans la politique actuelle est réduite ...
J'ai écrit "responsabilité" avec regret.. Je pense pourtant qu'elle est entière parce que Macron est chef de l'Etat et que l'Etat français se considère comme "souverain". Mais, en réalité, Macron ne fait qu'appliquer une politique imposée par le bloc américain qui s'étend du Fauci de la Maison-Blanche à Washington, au Tedros de l'OMS à Genève en passant par le Ferguson de l'Imperial College de Londres. Toutes ces très peu honorables personnalités n'ont aucune légitimité politique. Ce sont au mieux des fonctionnaires au service de l'Etat. Et tous salariés par la caste industrielle. Aussi les manifestations contre le passe sanitaire et autres folies instaurées par l'Etat macronien me semblent particulièrement manquer leur cible. Macron, pour ces manifestants qui l'ignorent, n'a pas plus le pouvoir de les contenter que le Préfet Lallemant qui dépêche ses policiers pour "encadrer" les cortèges dans les rues de Paris.
Je sais que le passe sanitaire est bien un oukase édité par Macron lors de son "discours" ahurissant du 12 juillet 2021, transformé depuis en "loi de la République" par un Parlement de femmes de chambre et de maîtres d'hôtel de vaudeville, et protégé par un Conseil d'Etat et un Conseil Constitutionnel dont on hésite à décider s'ils sont les maîtres de Macron ou ses subordonnés.
Mais en réalité, Macron obéit aux injonctions de Gates actionnaire majeur de Pfizer et de Moderna qui exige que les doses vendues des vaccins soient immédiatement injectées dans la population, qu'elle le veuille ou non. Parce que Fauci et Tedros ont édicté une idéologie mensongère selon laquelle la Covid-19 est une maladie nouvelle - donc sans médicament - qui ne sera guérie que par la vaccination totale de l'humanité.
Or, tout dans la politique du régime - qu'il soit macronien ou étatsunien - est mensonge et très souvent erreur. De sorte que, de fait, le régime est devenu une dictature qui maintient la force de son mensonge par sa police qu'elle soit casquée comme celle dirigée par le Préfet Lallemant ou cravatée comme celle que l'on lit à longueur de pages de la presse lourde et qui occupe les antennes de radio et de télévision. Les manifestants ne se trompent donc pas lorsqu'ils conspuent les équipes de la presse lourde qui tentent de faire des reportages mensongers et trompeurs sur le mouvement de protestation.
Macron n'a aucun moyen pour accéder aux revendications des manifestants
La seule chose qu'il pourrait faire, ce serait de démissionner. Mais les manifestants ne le lui demandent même pas. Et d'ailleurs pourquoi le ferait-iil ?
Macron ne fait qu'obéir aux injonctions de la caste industrielle, injonctions qui lui sont transmises par sa haute fonction publique, par les "experts" qu'il s'est donné. Et lorsque Macron exécute une injonction de la caste industrielle, son exécution est contrôlée par la presse lourde salariée de la caste industrielle.
Si Macron retirait le passe sanitaire, la presse lourde déchaînerait l'opinion contre lui et il perdrait tout espoir de ré-éelection, qui est le seul objectif qu'il ait jamais réellement préparé. Parce qu'il serait alors "lâché" par la caste industrielle qui l'a mis au pouvoir en 2017.
Autrement dit, si le peuple ne se débarrasse pas judiciairement du Ministre de la Santé, du Directeur général de la Santé, du Conseil scientifique, du patron de l'Inserm, de celui de l'AP-HP, du Conseil de l'Ordre des Médecins et celui des Pharmaciens, d'une bonne centaine d'universitaires spécialisés dans la "santé publique" et l'épidémiologie, toute élection du Président de la République dans un régime républicain sera strictement sans effet.
Mais, il faudrait aussi que la République française se débarrasse de l'Europe, des américains et d'un fatras d'institutions plus ou moins internationales, dont la suppression est la condition nécessaire à la souveraineté du peuple français.
Pour dire les choses autrement, Macron n'a évidemment aucune intention d'accéder aux revendications pas toujours clairement exprimées, souvent nettement non dites, par les manifestations dites "contre le passe sanitaire". Mais l'aurait-il, il n'aurait aucun moyen de les mettre en application. Le régime ne dépend pas d'un seul homme, fut-il "Président de la République" en titre.
Quel objectif de manifestations du mécontentement populaire ?
C'est une grande interrogation. A quoi sert la "juste" expression du mécontentement populaire s'il n'est pas pris en compte par des institutions républicaines comme la représentation nationale, majorité ou oppositions ? En l'absence d'une telle prise en compte, il reste deux options :
- l'accroissement du ressentiment et de la colère du peuple contre le régime que ses politiciens lui imposent de manière illégitime ;
- la montée d'une révolte et, Sire - d'une révolution peut être;
les deux options étant certainement en continuité l'une de l'autre.
Dans le mouvement contre le passe sanitaire, on reconnaît le retour du mouvement des Gilets Jaunes. Mais ce mouvement ne semble pas y être majoritaire. Et sauf quelques rares accointances avec l'extrême-gauche des Insoumis de Mélanchon, ce mouvement des Gilets Jaunes n'a jamais eu aucun lien avec les institutions politiques républicaines. Mais le mouvement contre le "passe sanitaire" est sensiblement organisé par un petit parti républicain, "Les Patriotes", animé par un politicien de deuxième ordre, Florian Philippot. Il eut son heure de gloire lorsqu'il était "numéro 2" du Front National à qui il avait imprimé une orientation anti-européenne que le "numéro 1" et ses cadres ont depuis reniée.
Bien que, avant sa période au Front National, Philippot vienne du socialisme souverainiste de Chevènement, beaucoup de politiciens profitent de son passage au Front National pour le diaboliser à l'extrême-droite qui, en France, est souvent présumée le cimetière des illusions politiques perdues.
Il est encore loin d'être évident que Philippot et son parti parviendront à fédérer le mécontentement populaire pour en faire une véritable machine électorale. Il existe aussi deux "petits" candidats aux présidentielles, Dupont-Aignan et Asselineau, qui se rapprochent très timidement du mouvement contre le passe sanitaire. Mais, malgré l'estime qu'on peut lui accorder, leurs capacités à participer à un mouvement uni sont des plus douteuses. Si on exclut ces trois personnalités, et leurs mouvements, il n'existe aucun mouvement politique connu qui se soit associé à ce mécontentement. Bien au contraire.
Le mouvement contre le passe sanitaire est probablement beaucoup plus important que ne le montre par exemple la prétendue adhésion vaccinale, sondage qui fait croire que les "anti-passe sanitaire" ou les "anti-vax" seraient une faible minorité. Il est exact que la manipulation de l'opinion, le mensonge constant des média et des autorités tant politique que sanitaire, maintiennent à notre grand étonnement un nombre élevé de gens trompés et semble t'il satisfaits de l'être. Mais, le régime va se trouver aux prises avec une accélération de la crise qu'il aura lui-même déclenchée avec sa dictature arbitraire.
Aujourd'hui, le mouvement anti-passe sanitaire n'a aucun avenir s'il ne se politise pas à la fois par son encadrement et par ses objectifs.
Philippot s'est, malgré tout, ouvert une très étroite fenêtre d'opportunité politique
Cependant, Philippot en se plaçant avec son Parti Les Patriotes à la pointe du combat populaire contre le passe sanitaire, s'est ouvert une étroite mais notable fenêtre d'opportunité politique. Il dispose d'au moins deux réserves d'actions :
- la critique de la dictature sanitaire menée depuis au moins le mois d'avril 2020 ;
- la critique de la ruine de la souveraineté du peuple français.
La première ligne d'action englobe bien entendu la lutte actuelle contre le passe sanitaire. Mais, elle permettrait à Philippot d'accroître la masse en lutte en ajoutant aux mécontents d'une petite partie des errements sanitaires la masse certainement encore plus large et qui peut encore croître des mécontents de l'ensemble des mesures sanitaires prises. Philippot dispose ici du pouvoir de fédérer les luttes des soignants méprisés et honteusement traités par le régime depuis plus de dix ans, le mécontentement des petites et moyennes entreprises encore actuellement satisfaites des mesures d'aide financière qui vont certainement cesser alors que la crise économique produite par la pandémie aura seulement été retardée par elles.
La deuxième ligne d'action remonte à la "trahison de Maestricht" qui a vu le "non" référendaire transformé en "oui" du Congrès. De ce fait, le mobile politique exige de remonter un peu loin de sorte que beaucoup d'électeurs ne se sentent plus concernés. Mais, les épouvantables errements de l'européisme peuvent être dénoncés et interprétés comme la perte de la souveraineté du peuple français. Et ce thème peut, Philippot et beaucoup d'autres politiciens le pensent, lui aussi fédérer un grand nombre d'électeurs.
De cette analyse, on peut déduire que si le mouvement "contre le passe sanitaire" n'a pas un grand avenir, il n'aura certainement pas été inutile si une convergence des mécontentements et colères publiques est réalisée sur un thème fédérateur comme celui de la souveraineté populaire.
On eut estimer que ce thème exige d'éveiller une véritable conscience politique positive chez les protestatires du régime actuel. C'est certaienement une tâche difficile. Mais, elle pourrai être aidée - je le pense - par la dénonciation de la dictature qui a pris le pouvoir par le mensonge et la terreur, visibles au moins grâce à la pandémie.
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