Observations sur le climat géopolitiqueNotre époque, du moins en occident américanisé, se caractérise par l'hystérisation de la description du monde et de son évolution. Développement durable, énergies renouvelables, réchauffement climatique, crise sanitaire, crise russe, immigrations, tout est prétexte à des diatribes hystériques. Que l'incompétence de la presse lourde la conduise à des positions hystériques, on le conçoit. Ce serait sans importance, parce que, en réalité, les gens se moquent ouvertement de la presse lourde. Le problème réside aujourd'hui en ce que le régime politique lui-même est hystérique, parce qu'il est peuplé par des individus qui n'ont pas la carrure pour assurer le job. Que ce soit sur le développement durable, les énergies renouvelables, le réchauffement climatique, la crise sanitaire ou dernièrement la crise russe, les politiciens où que ce soit en occident américanisé se lâchent dans les attitudes hystériques. Leur extrême médiocrité explique pourquoi ils ont perdu pied. Dans notre régime, du moins dans l'état où il se trouvait il y a au moins trente ou quarante ans, La presse lourde et le régime politique jouaient avec ce que l'on appelait, selon le point de de vue, l'électorat ou l'opinion publique. Cette masse à la définition fuyante fournit les peuples de la démocratie libérale occidentale. Sont-ils hystérisés ? Absolument pas. Les peuples occidentaux se caractérisent par une extrême apathie, une somnolence assez consternante. Ils se sont soumis à tous les mensonges, à toutes les contraintes, de plus en plus graves, sans faire montre de la moindre opposition, contestation à l'encontre du régime, politicien ou propagandistes de presse. En France, une frange étroite de la population, peut être mue par de vieilles traditions folkloriques, continue de conduire de pieuses processions le samedi, premier jour de week-end. Les banderoles sont encore là. Mais, comme les polices exigent que les perches qui les tiennent ne soient pas rigides pour ne pas pouvoir être utilisées comme armes contre la répression policière, le tout flotte au ras des têtes, assez souvent chenues d'ailleurs. C'est le bout du bout de la protestation. Et le dimanche, tout ce monde va pique-niquer dans les bois des périphéries urbaines. Dans une totale indifférence aux vociférations sussurées à mi-voix la veille .... Or, le circuit politique qui prévalait il y a encore un certain temps ressemblait un peu à ceci : +-------------+----------------------+ | | | V V | Gouvernement Parlement Justice | | Administration | | | (soumission) (élections) | | Peuple | | | +----------------------+ Dans ces temps-là, le peuple détenait encore l'élection comme mécanisme pour influer sur le gouvernement et le parlement. Il disposait par les élections d'un certain degré d'action pour influer sur le régime politique. Il faut noter que la Justice échappe complètement à cette sanction puisque pratiquement aucun juge ne doit son siège à l'élection populaire. Mais il faut aussi remarquer que l'Administration aussi échappe totalement au contrôle populaire. Et la technicité de l'Etat moderne a conduit à un transfert des pouvoirs du gouvernement et du Parlement vers l'Administration. C'est elle qui détermine la plupart des lois qu'elle prépare pour le compte du gouvernement et même pour le Parlement. C'est l'Administration qui fait les réglements d'application des lois votées en grande pompe par la "représentation nationale" qui n'a plus aucun pouvoir législatif de fait. C'est l'Administration qui rend les décisions de justice. C'est l'Administration qui fait la police et l'éducation. Cette omnipotence de l'Administration moderne a un effet d'une perversité qu'on n'a certainement pas mesuré jusqu'alors. Elle ruine de fait le principe de séparation des trois pouvoirs de la République : exécutif, législatif et judiciaire. Le système politique de la démocratie libérale en occident américanisé est donc ruiné depuis des années. Et tout le monde en est plus ou moins conscient. De fait, la valeur des hommes politiques qui peuplent les allées du pouvoir dont le peuple est largement exclu s'amoindrit de manière accélérée. On comprend que, dans cette situation qui n'est rendue possible que par l'anesthésie complète du peuple souverain, le système politique devienne hystérique à chaque nouvelle crise. L'exécutif et le législatif ont quasiment disparus et le judiciaire s'est fondu dans le magmas féodal de la toute puissance administrative. Ceux qui imaginent avoir les leviers de commande de la société occidentale ne les ont pas. Tout simplement. On perdrait son calme à moins que çà ... (à suivre ...) |