Occident, des sociétés radicalement divisées

Philippe Brindet - 21/05/2023

Les sociétés occidentales paraissent radicalement divisées. Il est clair que toute société démocratique paraît divisée par le débat politique. Tel est en accord avec une décision des autorités démocratiques, tel autre est en désaccord. La fiction de la démocratie se fonde sur la règle arbitraire que le débat politique s'arrête au moment de la décision démocratique. La majorité qui a imposée la décision et la minorité qui n'est pas parvenue à faire triompher sa position se mettent d'accord : la minorité reconnaît sa défaite et se soumet à la décision politique.

Lorque la minorité est une réelle minorité et que la décision ressort du bien public, sa soumission s'emporte sans grande difficulté. Le problème survient quand la minorité n'est pas réelle ou que la décision n'illustre pas le bien public. C'est exactement le cas de la loi Macron sur les retraites. Malheureusement, cet exemple est d'une grande complexité et il n'est pas probant d'analyser trop avant ce cas d'école d'une nuisible fragmentation de la société.

Mais si la division des sociétés occidentales se limitait à la question politique, l'Occident serait favorisé. Il y a pire que la politique. De façon à obtenir un contrôle total de la société, le régime occidental a instauré un certain nombre d'idéologies, toutes aussi fausses et mensongères les unes que les autres qui présentent l'énorme avantage de fragmenter la société au lieu de l'unifier. Le but de ces idéologies est de rompre avec la société du passé pour établir une société entèrement contrôlée d'individus isolés pour être sans défense contre le contrôle.

Parmi ces idéologies on peut désigner :

  • le climatisme ;
  • le wokisme ;
  • l'annulation de la culture ;
  • le genrisme ;
  • l'ignorance ;
  • la pauvreté ; etc

Aucune de ces idéologies ne résulte d'un débat démocratique ou scientifique. Elles ont été créées par la caste au pouvoir dans le régime occiental qui a perdu depuis longtemps toutes ses racines démocratiques, remplacées par l'instinct de domination d'une extrême minorité qui veut se réserver les richesses mondiales. Rien de moins.

Pour ceux qui en douteraient, il suffit d'examiner les fortunes immenses des membres de la caste : Gates, Soros, Buffet, Musk, Zuckerberg, ... Chacun d'eux est plus riche et plus puissant que n'importe quel Etat, y compris celui des Etats-Unis aux mains d'un vieillard impotent. Et terriblement corrompu. Presque moins que son administration : NSA, CIA, FBI, ...

Or, ces idéologies sont en train, non seulement de détruire les sociétés occidentales, mais aussi de lever des barrières innombrables entre les individus. Jusqu'à il y a peu, la plupart des gens partageaient la même culture, la même religion,. Ils avaient des différences, notamment politiques. Religieuses, culturelles, linguistiques, .... Mais ces différences ne constituaient pas des barrières infranchissables.

Aujourd'hui, les idéologies destructrices que sont le wokisme, le genrisme, l'inclusivité, ... élèvent des barrières infranchissables parce qu'elles sont irrationnelles, bien sûr, mais surtout "affectives". Les gens "ressentent" l'impression qu'ls adhèrent ou qu'ils rejettent telle ou telle idéologie. Ils sont pour le réchauffement climatique. Ils sont pour le genrisme .... Ou ils sont contre. Cà ne se discute pas. C'est comme çà chez ces gens-là.

Tout récemment, un magazine français publiait un dossier d'enquêtes sur le "genrisme" dont le contenu devait être "critique", ou "contestataire". "Genrisme" Ou "wokisme", je ne me souviens plus. Un journaliste est allé demandé au ministre de l'éducation - ils osent encore appeler celà de l'éducation et celui-ci un ministre - ce qu'il pensait de cette enquête. Il a répondu avec dédain : "Je ne commente pas les publications d'extrême-droite".

Beaucoup de politologues de bonne volonté s'interrogent sur la vague de "condamnations" d'une stupidité sans égale dans l'Histoire moderne qui sévit actuellement. Pour réduire au silence la moindre contestation ou même une simple mise en question, vous êtes traité de "réactionnaire", de "complotiste", de "fasciste", de "nazi", ou encore "d'extrême-droite". On relèvera que ces "accusations" ont toujours lieu quand le "régime" au pouvoir se sent mis en cause.

Or, tous ces épithètes tenus pour profondément "malsonnants", n'ont aucune validité rationnelle : ce sont de simples injures destinées à attirer l'attention du public sur l'interdiction édictée par le régime de ne pas discuter de la "chose" et d'éliminer l'auteur critique. On ne discute pas avec l'"extrême-droite". En réalité, ceux qui utilisent cette "expression" vous indiquent simplement que le réchauffement climatique n'est pas une idée à discuter. Le genrisme n'est pas une idée à discuter. Le wokisme n'est pas une idée à discuter. Ce sont toutes des vérités indiscutables.

Certains - qui haïssent la "religion" - croient "malin" ou "avisé" de considérer que ces idéologies sont de "nouvelles religions". Ils ont tort parce que c'est exactement le contraire. La religion, les religions, relient les croyants entre eux. Les idéologies les séparent. Le Troisième millénaire n'est pas religieux. Il est même anti-religieux. Du moins en occident. La religion demande votre assentiment. Le "wokisme" n'en a que faire. Vous n'entrerez jamais dans la "cancel culture" . Elle ne fait que détruire toute culture. La "lutte contre le réchauffement climatique" ne permet qu'une chose : détruire l'économie en prenant le contrôle de l'énergie et des activités industrielle et agricole accusés de ce "réchauffement climatique".

En réalité, vous n'avez pas le droit d'être "woke" et de ne pas être "réchauffiste". L'ensemble des folies idéologiques imposées par la caste occidentale est à adopter sans discussion.

Comment de telles folies ont-elles été rendues possible ?

Très simplement. Par la destruction totale de l'enseignement depuis 70 ans. Le mouvement a commencé aux Etats-Unis et il s'est poursuivi partout en Europe. La France a très vite adopté le mouvement de destruction de son enseignement dès les années 70. Les travaux de Jean-Paul Brighelli sont incontournables à ce sujet. Aujourd'hui, la majeure partie des universitaires ont incapables de lire et d'écrire. Ils sont en train de laisser leur place à des automatismes prétenduement d'intelligence artificielle, d'une stupidité dont ils ne se rendent même plus compte. Préférant gloser sur leurs performances qui "seraient dangereuses pour les humains".

Les gens qui ont accès aux études supérieures ne savent ni lire, ni écrire parce que les études élémentaires ont été détruites il y a longtemps. Or, c'est à l'enfance que les compétences intellectuelles élémentaires se mettent en place. Notamment l'esprit critique. Et les gens qui sortent depuis des années de l'enseignement prétendu "supérieur" n'ont plus aucun outil critique.

Ici, il ne faut pas être "trop" pessimiste. Pour deux raisons.

La première, c'est que "autrefois", la proportion de gens passés par les études supérieures et qui disposaient d'un outil critique était extrêmement faible. Leur seul avantage, qui leur faisait perdre toute excuse, c'est qu'ils savaient lire et écrire. Souvent. Quand j'ai commencé mon activité professionnelle à la fin des années 70, j'avais déjà remarqué que les gens de formation supérieure avec lequels je travaillais savaient encore lire. Mais, déjà l'écriture leur était pénible ... Pour écrire un article scientifique, ils se mettent à quinze et c'est le "petit jeune" qui se colle à la rédaction ... C'est probablement toujours vrai.

La seconde raison d'optimisme - ou de pessimisme "raisonable" - c'est que il existe encore des gens ayant acquis la lecture, l'écriture et le raisonnement critique. Il existe encore des intelligences brillantes, capables des meilleures choses. Mais, en occident, l'ambiance n'est vraiment pas bonne pour eux ...

Pourquoi tout cela va t'il se terminer

La grande avance que l'Occident avait prise sur le reste du monde tenait à ce que l'immense majorité des gens qui y vivaient savaient lire, écrire, compter. Ils savaient juger du bien et du mal, du vrai et du faux, du juste et de l'injuste. Même âgés, ils savaient encore les fables et contes qui forment la morale et l'imaginaire culturel. Ils lisaient et ils écrivaient. Ils ne faisaient que rarement des études supérieures qui ne leur faisaient pas défaut. Cette population instruite était beaucoup plus difficile à enfermer dans une épidémie que ce qu'il s'est passé au printemps 2020. Les dingueries du réchauffement climatique ou du genrisme auraient eu très peu de prise sur elle.

Si la population ne se révolte pas contre le régime, le régime atteindra son objectif qui est simple. Détruire le maximum de la population pour permettre la "survie" de la caste occidentale, survie menacée par le "pillage" des ressources terrestres que la caste imagine lui revenir de droit.

Quand les gens en auront assez des semaines sans électricité parce qu'"ils" auront fermé les centrales nucléaires pour "réduire le réchauffement climatique", ils se révolteront.

Quand les gens seront lassés de s'habiller dans des tenues extravagantes ou d'ingérer des produits toxiques pour satisfaire aux exigences du genrisme, ils se révolteront.

Quand les gens seront lassés de vivre anonymement parmi des clones se ressemblant tous et incapables d'échanger quoi que ce soit, ils se révolteront.

Quand les gens seront lassés de vivre sans bien, sans travail, sans activité capable de les rendre meilleurs, ils se révolteront.

Et si personne ne se révolte, les gens mourront.


Revue C-Politix (c) 21 Mai 2023