Origine artificielle du SARS-CoV-2 - L'hypothèse de FourtillanLa position officiellement exprimée - probablement sans aucun fondement scientifique - concernant l'origine du SARS-CoV-2 est qu'il s'agit d'un coronavirus issu d'une certaine espèce de chauve-souris qui serait passé à l'espèce humaine après être passé dans une espèce relais : le pangolin qui, vendu sur un marché aux poissons de Wuhan, Chine, se serait vengé en infectant son vendeur.. La manoeurvre DaszakCette position officielle est compatible avec une thèse radicale - n'ayant aucun fondement scientifique - soutenue par une ONG financée par l'Administration américaine, EcoHealth Alliance [1], dirigée par un zoologue d'origine britannique, Peter Daszak. Selon cette thèse "écologiste", l'homme est responsable de ces zoonoses parce que son activité le fait interagir avec le biotope des espèces sauvages. Cette "thèse" présente d'étranges similarités avec celle de l'origine anthropique du réchauffement climatique. C'est d'ailleurs Peter Daszak qui a en réalité fabriquée l'hypothèse d'une origine artificielle du SARS-CoV-2. Daszak a en effet animé une coalition d'universitaires alliés de son ONG EcoHealth Alliance. Ensemble, ils ont publié dans The Lancet, le 19 Février 2020, une Lettre de soutien aux "scientifiques chinois" dans laquelle était condamnée la thèse d'une origine artificielle du SARS-CoV-2 [2]. En réalité, dans le public, à l'époque de la Lettre fabriquée par EcoHealth Alliance, l'hypothèse de l'origine artificielle du coronavirus était parfaitement inconnue [3]. L'hypothèse MontagnierDeux mois plus tard, le français Luc Montagnier, Prix Nobel de médecine, annonçait dans des interviews de presse que lui et son équipe avaient découverts six inserts génétiques dans le génome de SARS-VoV-2 et que certains de ces inserts provenaient de souches de virus VIH [4]. Ses déclarations ont été accueillies en France par un tonnerre de clameurs et d'insultes. Ailleurs, son opinion semble restée inconnue. Montagnier a médiatiquement disparu et il a seulement maintenu son point de vue en participant à la rédaction d'un article scientifique qui n'a eu aucun écho dans la presse et donc dans le public. L'hypothèse Zen-LiA la même époque, il y a eu au moins deux hypothèses concernant une origine artificielle du SARS-CoV-2 : la première celle d'un accident de sécurité dans un laboratoire de virologie en Chine, soutenue notamment par un article du Washington Post, et la seconde, pas forcément concurrente, concernant une manipulation issue de travaux sino - américains de Baric et Zeng-Li. L'hypothèse de FourtillanC'est à cette époque ou peu après qu'apparaît l'hypothèse de Fourtillan. Il estime que le SARS-CoV-2 dérive d'un brevet de l'Institut Pasteur, déposé en 2003. Il a émis son hypthèse avec une force suffisante pour éveiller la colère des caciques de l'Institut Pasteur qui l'ont menacé d'une plainte pénale, qu'ils ont ou non, on ne sait, déposée. Cette hypothèse me paraît toujours très improbable. Dans un article dans lequel j'étudiais sommairement l'internement d'office du Pr Fourtillan [5], je relisais son hypothèse du rôle prétendu de l'Institut Pasteur :
Avec le temps, je voudrais "nuancer" mon propos. En effet, depuis cet article, j'ai lu d'un peu plus près la description de ce brevet EP1694829. Le but de l'invention est clairement vaccinale : [0018] La mise en évidence et la prise en compte de nouveaux variants sont importantes pour la mise au point de réactifs de détection et de diagnostic du SRAS suffisamment sensibles et spécifiques ainsi qu’à des compositions immunogènes aptes à protéger des populations contre des épidémies de SRAS. Mais, le brevet décrit notamment un exemple d'application page 57/320 : Exemple 15 : Gène synthétique optimisé pour l’expression en cellules de mammifères de la protéine de spicule (S) du coronavirus associé au SRAS (SRAS-CoV). L'exemple détaillé comporte ensuite plusieurs caractéristiques qu'on retrouve en effet dans le génome de SARS-CoV-2 ce génome présentant clairement une capacité élevée à s'exprimer dans les cellules humaines, et notoirement respiratoires. Il s'agit certainement d'une techique de construction de gènes artificiels dits à GOF ou Gain Of Function. Un peu plus loin dans le texte, le brevet analyse les résultats d'un essai d'un tel gène amplifié (page 58/320) : 3) Résultats Et enfin, le brevet donne les applications de ce gène à fonction amplifiée (page 59/320) : 4) Applications On ne peut s'étonner que le brevet n'enseigne pas que le gène amplifié ne puisse servir "d'arme d'infection massive". Mais les moyens pour y parvenir y sont clairement décrits. L'hypothèse de Fourtillan accusant l'Institut Pasteur d'être à l'origine du SARS-CoV-2 est toujours aussi improuvée. Mais l'Institut Pasteur ne peut nier qu'il a décrit les moyens pour faire un gène S du SARS CoV de 2003 de manière synthétique et à fonction amplifiée. Dans le sens inverse, une équipe a mis un mois seulement pour construire un génome synthétique de SARS-CoV-2 sur la base de l'édition GISAID du SARS-CoV-2 de Wuhan. [6]. Joint au fait que la France a construit le laboratoire de virologie P4 de Wuhan, et qu'elle a formé le Dr ShenLi (doctorat de l'Université de Montpellier), il existe une convergence de faits suffisante pour s'interroger sur le rôle possible indirect du brevet de l'Institut Pasteur dans la création d'une chimère. L'hypothèse de Fourtillan est donc une hypothèse qu'il faudrait pouvoir étudier sérieusement. Le tort de Fourtillan est certainement de l'avoir présentée sous forme d'accusation. ou encore avec véhémence. Notes[1] Site de EcoHealth Alliance. On peut y lire :
[2] Lire dans C-Politix : Un lobby verrouille l'hypothèse d'une origine artificielle du SARS-CoV-2. [3] A dire vrai, des chercheurs indiens de New Delhi avaient publié le 30 janvier 2020 un article intitulé "Uncanny similarity of unique inserts in the 2019-nCoV spike protein to HIV-1 gp120 and Gag" dont beaucoup d'indications pointent d'ailleurs vers le brevet de l'Institut Pasteur qui sera analysé plus loin. Les Indiens trouvent quatre séquences dans le génome du SARS-CoV-2 qui sont manifestement des insertions qu'ont ne trouveraity pas dans des coronavirus naturels. Cea a suffit pour que des personnes "bien placées" exigent d'eux qu'ils rétractent leur article. Ce qu'ils firent. [4] Lire les articles de la Revue Thomas :
[5] L'internement psychiatrique comme moyen de contrôle des opposants au régime, du 12 Décembre 2020. [6] Lire Rapid reconstruction of SARS-CoV-2 using a synthetic genomics platform, du 21 Février 2020. Parmi les auteurs se trouvent Coman et Drosten, qui avaient déjà publié leur protocole de testage RT-PCR du SARS-CoV-2. Ce dernier travail montre qu'il est possible de construire un icro-organisme de la taille du SARS-CoV-2 de manière entièrement artificielle en moins de deux mois. La construction d'un coronavirus artificiel du genre de SARS-CoV-2 est donc loin d'être impossible techniquement. D'ailleurs, Zhen-Li et Baric ont publié ensemble un article : "A SARS-like cluster of circulating bat coronaviruses shows potential for human emergence" de 2015 décrivant un coronavirus artificiel SARS-CoV à gain de fonction. |