Pourquoi les dirigeants français cherchent-ils délibérément à nous mettre en faillite ?

Philippe Brindet - 26/05/2024

Déjà en 2007, François Fillon premier ministre du gouvernement sous le Président Sarkozy, déclarait à des journalistes : "Je suis le premier ministre d'un Etat en faillite" (Source : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/man2203406266/francois-fillon-je-suis-a-la-tete-d-un-etat-qui-est-en-situation-de. Après un instant de stupeur et depuis lors, les observateurs oscillent entre le cynisme du "Tiens pas encore en faillite" avec le prophétisme du "Cà y est çà arrive". Nous sommes toujours là.

Mais comme l'explique le financier Charles Gave (interview The Epoch Times, Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=IiZ0jB_LiWs, 1er Avril 2024), çà met des annnées à ruiner un pays. Le niveau de vie s'effondre lentement, mais toujours chez les petites gens. Et c'est déjà arrivé depuis plusieurs années :

  • mouvement des Bonnets Rouges, mouvement régional breton de octobre 2013 ;
  • émeutes des Gilets Jaunes, mouvement national de novembre 2018 ;
  • actions des agriculteurs, mouvement européen qui prend en France en janvier 2024 ...

On peut ajouter des révoltes encore sporadiques des soignants, des salariés des transports, des enseignants, des pompiers, ...

Selon Charles Gave, l'Etat français est au bord du gouffre. Il estime le besoin de financement de l'Etat français pour 2024 à 300 milliards d'euros composé de :

  • 180 milliards d'euros pour financer le déficit public croissant ;
  • 50 milliards pour payer les intérêts des prêts échus ; et
  • 70 milliards pour payer les emprunts à échéance.

Voilà la description du gouffre financier sous les pieds de l'Etat français. Or, çà fait trente ans que la photo s'aggrave chaque année. Selon Charles Gave, dans les 24 mois, les prêteurs vont refuser les crédits à l'Etat français.

Pourquoi est-ce que çà bloque ?

La raison en est simple. Les prêteurs ne prêtent à celui qui le leur demande gentiment que si l'emprunteur investit les sommes empruntées à un taux supérieur à celui de l'emprunt. Si au contraire, le prêteur calcule que l'emprunteur gagnera moins en investissant qu'il ne devra payer à terme pour rembourser, le prêteur approché refusera l'emprunt.

Or, les taux d'intérêt sont en réalité à 5%, quand la croissance est à 2%. Et c'est une inversion de la situation relative des taux de croissance et des taux d'intérêt. Voilà pourquoi çà coincera "maintenant".

Quel prêteur prêterait 300 milliards à Macron, 300 milliards qui devraient rapporter 15 milliards à 5% à l'emprunteur quand Macron ne pourra produire que 6 milliards d'intérêts à 2% ? Jamais Macron ne pourra payer les intérêts.

Quelle est la situation financière qui découlerait d'un refus de crédit ?

Macron doit trouver 300 Milliards d'Euros pour financer son train de vie. S'il ne les trouve pas par l'emprunt, c'est la cessation de paiement. La faillite cuoi ...

Mais, s'il ne peut emprunter sur les marchés financiers, Macron a la ressource de ponctionner l'épargne des citoyens français. Celle-ci est composée de la manière suivante :

  • 3 673,4 milliards d’euros d’encours de produits de taux (dépôts à vue, épargne réglementée, assurance-vie en euros) et
  • 2 263,2 milliards d’euros d’encours de produits de fonds propres (actions cotées, non cotées, assurance-vie en unités de compte).
  • 926,1 milliards d’épargne réglementée des ménages (Livrets A, LDDS, LEP, PEL, etc)
  • (Source : FBF, https://www.fbf.fr/fr/lepargne-des-menages-faits-et-chiffres-cles/

Selon France Assureurs, le total des en-cours sur les fonds d'assurance-vie se montent à 1 923 milliards d’euros, six fois le besoin de financement de la dette de l'Etat.

Or la loi Sapin 2 (lire https://www.cardif.fr/placement-epargne/loi-sapin-2-incidences-assurance-vie) dispose spécifiquement que l'Etat peut :

  • Restreindre temporairement la libre disposition de tout ou partie des actifs ;
  • Limiter temporairement, pour tout ou partie du portefeuille, le paiement des valeurs de rachat.

Comment peut se dérouler se mettre en oeuvre cette mesure d'expropriation de l'épargne. Elle pourrait se placer en deux étapes :

  • première étape : l'Etat décide d'imposer une taxe spéciale de 300 milliards sur les sociétés d'assurance-vie pour se financer ;
  • seconde étape : constatant "une menace grave et caractérisée de la situation financière d'un organisme du secteur de l'assurance", le Haut Conseil de Stabilité financière décide d'interrompre le paiement des valeurs de rachat.
  • Correctement financés par le blocage des paiements, les organismes d'assurance-vie libèrent les fonds au Trésor Public.

On note que en 2023, le montant total des rachats s'est élevé à 84 milliards d'Euros (Source : https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/20240319_as_157_assurance_vie.pdf. Un blocage de 300 milliards correspondrait donc à 4 ans de rachats. Rien d'insurmontable.

En fait, j'ai pris l'hypothèse de l'assurance-vie. Mais, l'Etat a l'embarras du choix depuis une taxe spéciale sur l'or, sur les résidences principales, sur les véhicules privés, etc ...

Mais alors, les dirigeants de l'Etat français sont ils idiots ?

Je pose la question alors que je connais la réponse. Et la réponse est NON, ils ne sont pas du tout idiots. Les idiots, c'est nous qui les avons installé il y a plus de quarante ans. Depuis cette époque à 10 ans près, ils ont ruiné :

  • l'industrie d'abord minière, puis manufacturière et plus récemment (10 ans) de l'énergie ;
  • l'agriculture qui ne suffit plus, depuis longtemps, à nourrir la population française ;
  • l'instruction publique ;
  • la culture ;
  • la Justice ;
  • l'Armée ;
  • la Santé ;
  • la diplomatie ; et
  • les intitutions constitutionnelles : les trois piliers de la République, la démocratie, l'action sociale, la Nation, la souveraineté.

Ils ont simplement appliqué le plan préparé par le régime public - privé construit par les Américains depuis les années 1930 sous Roosevelt. Le gaullisme a été une parenthèse qui a été arrêtée nette par Giscard d'Estaing et la construction européenne. Ce ne sont pas des traîtres, ce sont des corrompus. Les dirigeants de l'Etat français sont identiques à ceux de l'Allemagne, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de l'Italie, de l'Espagne, de ... Ils sont tous salariés du régime public - privé américain. Les hommes de Davos pour reprendre l'expression de Charles Gave ...


Revue C-Politix (c) 26 mai 2024