Quelques observations actuelles sur la crise de l'occidentL'idée que l'occident fut en crise n'effleure même pas la majorité de nos contemporains. Il est à craindre que cette décadence soit bien mieux remarquée à Alger ou Istanbul, Moscou ou Pékin qu'à Denain ou à Carpentras. Mais c'est ainsi. Les anciens romains se sont-ils aperçus que "tout fout le camp" ? On sait que non. Et qu'ils ont dansé tout aussi bien que les passagers du Titanic. C'est la loi du genre. Voici quelques remarques ou observations sur cette décadence de l'occident que certains d'entre nous voient avec horreur et d'autres avec délices. La décadence peut être très longueCertains occidentaux, excédés par les prophètes de malheur, répètent que chaque époque a vu en occident ses chantres de la décadence. Et, n'est-ce pas, nous sommes toujours là. On peut cependant remarquer que la Rome antique s'est effondrée en 425 environ et que l'Italie a pris la suite. Elle ne domine plus ni Lyon ou Marseille, ni Dubrovnick ou Vienne. Mais, à la "décadence actuelle" près, l'Italie est un pays aux multiples passés déjà glorieux - Quattrocento, Royaume d'Italie au XIX° siècle, République au XX° siècle - et ses habitants sont aussi satisfaits que l'étaient les anciens romains. A côté, Constantinople a commencé sa chute vers 625 quand les Avars l'ont assiégée et est tombée définitivement en 1453. Et elle n'a changé de nom qu'en 1930 ! On peut donc croire très longtemps dominer le monde, alors que cela fait longtemps que cela n'est plus vrai. Illusions ! D'ailleurs, la plupart des empires se sont effondrés dans la décadence avec une sorte de délice qui s'empare des arts notamment. Historiquement, et pour certaines personnes, il a toujours été très agréable de "décader". Moins ou beaucoup moins pour d'autres. Et après ? La décadence ou la crise de l'occident a sa particularitéLes empires s'effondrent la plupart du temps parce que l'équilibre entre leur monde et le monde extérieur se déplace en leur défaveur. Les Romains disparaissent parce que les "barbares" devenaient plus forts qu'eux. Les Incas sont disparus parce que les espagnols les ont infectés de virus contre lequel leur système immunitaire n'était pas "éduqué". A nouveau, l'empire occidental semble insolent de richesses et de bonne "santé". A nouveau, les "barbares" semblent lorgner sur le fabuleux trésor sur lequel prospère l'occident. La plupart des occidentaux imaginent qu'il faut d'urgence se protéger contre le féroce envahisseur. C'est à nouveau, les fantasmes de la xénophobie et de la défense des frontières. Mais cette tentation de repli identitaire - nous, c'est nous et eux ne sont pas nous - qui note un mélange de contentement de soi et de dégoût de l'étranger est doublement dénié par le régime occidental qui se trouve en désaccord complet avec ses peuples et aussi avec les étrangers. Le régime occidental, ou bien parce qu'il se croit fort de l'expérience des empires passés ou bien parce que c'est son destin, estime qu'il a vocation à régner sur le monde entier. Tout au contraire, il imagine que partout l'homme est l'homme et que partout le même régime - le sien, celui de la démocratie - doit s'imposer partout. Parce que l'homme est l'homme et que les choses sont ainsi. L'ennui c'est que pas plus que les peuples occidentaux, les "barbares" ne partagent ce "point de vue" très agréable pour le régime occidental. Il y a quelques jours, lors d'un voyage ahurissant en Afrique, Macron, représentant du régime occidental, rencontre le ministre des affaires étrangères du Bénin. Imaginant que "partout l'homme est pareil à l'homme", Macron caresse affectueusement l'épaule de l'homme. Ce dernier repousse sa main et ostensiblement nettoie sa veste "salie" par le contact de l'homme du régime occidental. "Eux ne sont pas nous". Au Bénin, on pense exactement comme en Algérie, en Turquie, en Russie ou en Chine. En Inde ou au Vénézuela. Le régime occidental a longtemps été le plus fort. Il a méprisé les cultures "barbares". Ce temps est terminé. Or, aujourd'hui aux Etats-Unis, plus de la moitié des ménages américains de l'Etat le plus puissant du monde ne disposent pas de revenus suffisants pour faire face à leurs dépenses obligatoires (Bank of America). La situation est bien pire en Europe. Pour ces peuples qui "appartiennent" pourtant au régime occidental, qui sont répiutés en bénéficier, le régime occidental est devenu une puissance étrangère dont ils devront inéluctablement secouer le joug. Et exactement à l'opposé de la Rome décadente, le monde extérieur regorge de richesses. Le régime occidental a besoin des produits conçus et fabriqués en Chine, au Japon, en Corée. Il a besoin des richesses énergétiques, minières, alimentaires de la Russie. L'Inde, le Brésil, l'Indonésie, ... tous ces Etats colonisés par le régime occidental ressentent leur puissance de plus en plus. Si se liguent les peuples soumis au régime occidental comme le peuple français, avec les Etats que le régime occidental - qui ne comprend rien à rien parce qu'il imagine en avoir les moyens - désigne comme les Pays en développement, le régime occidental disparaitra en quelques mois. A la faveur d'une crise des approvisionnements probablement. Une crise comme celle dans laquelle nous entrons. Le régime occidental se décompose de lui-mêmeCela fait plus de deux siècles que le régime occidental se décompose de lui-même. On peut voir deux étapes passées et une étape en cours d'achèvement. Lors de la première étape, le régime occidental a commencé par imposer le laïcisme à la religion chrétienne. L'occident a alors renoncé à Dieu et à son Alliance. Le christianisme qui animait la plus grande partie de l'Occident, a été éliminé du pouvoir par les mouvements révolutionnaires. A la place, il a été établi partout en occident un régime républicain qui dérivait du régime chrétien et qui s'est maintenu autant qu'il a conservé les vieux usages sociaux que lui avaient inculqués le christianisme. Mais le régime occidental, qui pouvait encore revenir à Dieu, s'est au contraire entêté en renforçant sa lutte contre la religion, passant de l'athéisme du XX° siècle à un anti-théisme ahurissant au XXI° siècle. Mais, depuis, même le régime politique républicain a été remplacé par un régime "démocratique". un régime qui "croit en ses valeurs" tout en étant incapable de les décrire. Alors que la démocratie était seulement l'une des qualités du régime républicain en occident - lire la Constitution de la V° République - elle a évincé la république dans un silence assourdissant. Et - il faut en convenir - la démocratie occidentale se limite à admettre la souveraineté du peuple pendant les élections. En dehors de ces courtes périodes, une classe dirigeante, la seule autorisée à présenter des candidats aux élections, peut dominer sans contestation le peuple qui n'a plus aucune autorité, qui n'est plus défendu par aucun contre-pouvoir républicain puisqu'il n'y a plus de république. Il s'agit bien entendu d'une étape supplémentaire de décomposition du régime occidental en tant que régime politique. Et cette étape est déjà presque terminée. Nous sommes probablement entrés dans une troisième étape, une troisième ère, qui devrait voir la catastrophe finale. Dans cette troisième étape, la classe dirigeante est en train de se vider des anciens politiciens républicains pour laisser la place à des pantins, des individus perdus de vices et de corruption, recrutés par les vrais dirigeants. Ces "vrais" dirigeants sont révélés par des organisations mafieuses comme le World Economic Forum et peut être d'autres cénacles obscurs. Savoir ce que sera notre troisième étape de décadence, de crise, reviendrait à analyser les motifs du WEF. Il est intéressant de noter que ce cénacle respectable réunit trois catégories d'individus : les "vieux politiciens", les hyper-milliardaires de l'industrie financière et les affidés des médias. Aux trois piliers de la République qu'étaient l'exécutif, le législatif et la justice, se sont substitués les politiciens, les milliardaires et les medias. Ainsi, dans la plupart des Etats dominés par le régime occidental, l'administration a été définitivement confiée à des cabinets de conseils qui appartiennent aux milliardaires et mettent en oeuvre des programmes élaborés au bénéfice des milliardaires alors qu'il s'agissait autrefois de la chose publique, la res publica, la république ! .... Il suffit de se reporter à l'affaire McKinsey dont peu de gens comprennent l'importance réelle. Comment va se dessiner l'effondrement de l'Occident ?Nous avons trois exemples de modifications profondes de l'intéreur de l'occident : la crise sanitaire du coronavirus, l'économie du réchauffement climatique et la guerre en Ukraine. Ces crises montrent que la bâtisse intérieure du régime occidental se fonde sur trois piliers :
Mais dans le même temps, ce qui domine l'image extérieure de l'occident aujourd'hui , c'est sa corruption, son arrogance qui ne se dissimule plus derrière une quelconque puissance ou supériorité civilisationnelle. En un mot, l'inadmissible faiblesse de sa puissance mensongèrement affirmée. Or, la corruption de l'occident le laisse à la merci de l'ignorance crasse de nos maîtres, de leur vague idéologie dissimulée derrière la propagande du mensonge et la violence du contrôle social. L'occident s'effondrera à la fois par la révolte intérieure des sociétés naturelles opprimées dans le régime occidental et l'agression furieuse des Etats révoltés contre l'impérialisme occidental. |