Exposé du nihilisme de Todd et quelques uns de ses aspects

Emmanuel Todd est un chercheur en sciences sociales qui a commencé sa carrière par une étude particulièrement réussie puisque, dans "La Chute finale" en 1976, il prévoyait l'effondrement de l'Union soviétique. Il a acquis une réputation de sérieux qu'il a confirmé tout au long de sa carrière d'écrivain, en professant des critiques assez sombres du monde occidental. Il vient de réitérer dans la même veine avec un nouveau best-seller, "La Défaite de l'Occident", publié en janvier 2024.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Todd a acquis une réputation sulfureuse d'auteur russophile [1] qu'il a bien de la difficulté à écarter. La défaite de l'Amérique qu'il prévoit n'est pourtant pas la victoire de la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine. Et Todd semble d'ailleurs avoir assez peu de sympathie pour le monde russe. Et aucune pour son agression de l'Ukraine. Mais, d'être confondu avec un ennemi de l'Amérique lui vaut par jugements hâtifs d'être qualifié de "vendu à Poutine" ... C'est idiot, mais c'est comme çà ....

Todd a donné de nombreuses interviews sur divers média, et notamment sur des média vidéo diffusés par exemple sur la plateforme YouTube, vidéos dans lesquelles il développe les idées exposées avec rigueur dans son dernier livre. Dans l'une de ses interviews donnée au media francophone Elucid [2], il développe notamment son concept du nihilisme de la civilisation occidentale, emportée par les Etats-Unis.

Sur cette question du nihilisme, Todd part du constat qu'il dresse dans La Défaite de l'Occident de la disparition du protestantisme. Todd adhère en effet à la thèse ancienne de l'origine protestante du capitalisme émise au début du XX° siècle par Max Weber ( L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme). Cet ouvrage publié en allemand en 1905 n'a été traduit en français qu'en 1964. C'était, lors de la jeunesse de Todd et en France, une façon "nouvelle" d'analyser le capitalisme, c'est-à-dire, l'éthique du capitalisme. Il s'agissait en fait d'une pensée alternative à celle de Marx et de Engels sur la formation du capitalisme, ce qui permet de ranger Todd, peut-être, dans la catégorie des penseurs non-marxistes. Je note qu'il se pourrait que le concept des "valeurs de la ..." (ce que vous voudrez ...) proviendrait de cet ouvrage essentiel de Max Weber.

Dans son interview, Todd développe son idée en constatant que la société occidentale contemporaine remplace les valeurs sociales religieuses par le néant. Et ce serait selon lui, la racine même du nihilisme comme régime caractéristique de l'occident.

[0:26] ... une fois qu'on a constaté la disparition de la religion, euh on a on reste avec ce problème d'un être humain qui existe toujours et qui ne sait toujours pas ce qu'il fait sur terre. Donc on est qui est dans le vide qui n'est plus encadré par des valeurs collectives qui donnent un sens à sa vie et cetera et donc qui qui est en théorie libre mais en fait déstructuré, perdu, et qui va en fait avoir des réactions d'un type ou d'un autre ...

Poussant son analyse, Todd expose :

[1:24] ... mais ce que qu'il me semble avoir constaté c'est que la réaction la plus banale à cet état de vide ou de rien, c'est la déification du rien. Et la déification du rien, du vide, c'est le nihilisme en fait et donc dans les manifestations du nihilisme euh c'est bien entendu une volonté de destruction euh des des choses, des êtres, ça c'est la violence intrasociale ou c'est la guerre extérieure. Mais au-delà, pour moi et c'est presque plus important, [...] c'est la négation de la réalité. Dans les effets aussi qu'on voit en Europe en particulier il y a une vraie crise de la démocratie qui est extrêmement profonde, un autoritarisme qui monte partout en France ...

Or dans son interview, Todd estime que la Défaite de l'Occident est probablement irréversible. Il reconnaît que, paraphrasant Bainville, le désespoir à ce sujet est absolument sans intérêt, mais que le mouvement du nihilisme comme moteur d'une société la conduit nécessairement à son extinction. Dans le transcript de son interview, on peut lire :

[5:46] ... il est clair que la matrice religieuse ... il avait fait sans doute, il avait fallu un millénaire au minimum pour la construire. Elle est détruite euh et avec elle, les idéologies qui lui avaient succédé. Il est clair qu'on ne va pas reconstruire une matrice religieuse euh en 5 à 10 ans, ou en 20 ans ou en 30 ans. Et puis de toute façon, la croyance en Dieu me paraît très difficile dans l'état actuel des connaissances scientifiques ...

Cependant, Todd reconnaît qu'il pourrait exister des solutions ... Il explique :

[7:58] il me semble que l'instrument disponible pour reconstruire du collectif, c'est quand même la nation. La nation actuellement inerte, désactivée et j'aurais envie de dire que la nation française n'existe plus tellement actuellement, en tout cas au niveau des élites. Mais les Français si. Et donc on pourrait envisager à partir des Français qui restent, avec leurs tempérament et leurs souvenirs et nouveaux intégrés on pourrait imaginer une une reconstruction du collectif sur la base de la nation. Mais ça serait euh quelque chose d'assez différent de ce qui se passe actuellement ....

Comme souvent dans des interviews, Todd se livre à un a parte suggestif. Probablement conscient que ses thèses le font classer comme "ennemi de classe" .... il tente de donner des gages à ses puissants adversaires au pouvoir. Ainsi de sa méfiance à l'égard de la Russie ou de la Chine, dont on ne sait si c'est une animosité ou autre chose, Todd choisit de donner des gages d'allégeance en politique intérieure française. Regrettant de ne pas s'être vraiment penché sur les particularités de la société française, il s'explique en constatant que lorsqu'elle est alignée sur l'Amérique, la position géopolitique de la France est sans influence. C'est loin d'être inexact. Mû par une association d'idées, il explique alors que pour réagir contre la défaite de l'Amérique, donc du régime occidental, les souverainistes et autres nationalistes en France ont des positions excluantes de nombreuses catégories de citoyens français. Il cite pêle-mêle Zemmour et Le Pen. Et il explique que, selon lui, ces partis non diversitaires excluent les citoyens musulmans ce qui condamne immanquablement leurs solutions. Il déclare :

[8:40] Les doctrines souverainistes gagnent du terrain en France. Mais le problème actuel de ce souverainisme euh c'est qu'il est souvent dirigé contre des groupes qui sont dans la société français et qui sont des Français c'est un souverainisme qui est souvent antimusulman et donc c'est un un souverainisme qui disloque. Dans une société où il y a tellement de gens qui sont musulmans ou d'origine musulmane donc la seule chose qui serait possible et et c'est un ce qu'on pour appeler un souverainisme inclusif. C'est un un souverainisme qui considérerait que son français euh bah qui mettrait dans le même sac les électeurs du rassemblement national, les français d'origine musulmane, les flics, les agriculteurs encolère ... Tu prendrais tout le monde ...

Quittons la matérialité des idées exprimées par Todd dans son livre et dans cette interview. Et réfléchissons sur la portée de ces idées.

Sur le nihilisme occidental

Le nihilisme occidental de Todd, à la fois comme religion du néant et comme négation de la réalité, est certainement un constat partagé par ceux qui contestent l'idéologie de l'Occident. Ou les idéologies de l'Occident, le concept d'idéologie étant typiquement une manifestation de la négation de la réalité que l'on remplace par une représentation idéologique. En réalité, idéologies ou négation de la réalité sont une seule et même réalité : celle du mensonge.

Le nihilisme occidental comme religioncivilisationnelle

La première observation sur le nihilisme de Todd est de se demander si le nihilisme peut être une religion de substitution, puisqu'il serait "religion du néant". Todd semble ne pas se poser la question.

Or, cette religion est pourtant bien connue : c'est la religion satanique. Le christianisme a lutté de toutes ses forces contre elle depuis deux mille ans. Et cette lutte contre la religion satanique est au coeur de la conversion au christianisme : "tu renonceras à Satan ..." est le commandement initiatique du baptême chrétien. Je crains fort que le nihilisme puisse être en réalité la religion qui inspire des valeurs à la société occidentale. Et que, selon la sociologie de Todd, cette société soit parfaitement viable.

D'ailleurs, l'occidental déstructuré par le néant, par le vide que dit Todd, croît aux mensonges des maîtres de la religion occidentale. Et il vit bien dans le mensonge. Il aime qu'on lui mente ...

Le nihilisme religieux de l'occident est satanique

Comme seconde observation, on peut remarquer que Todd serait vraiment héritier du christianisme, version protestante peut être, mais qu'il a l'impossibilité intellectuelle d'admettre le triomphe de Satan. Il ne peut peut être pas admettre que Satan puisse être un objet de culte. Or, ce culte se diffuse à grande vitesse notamment dans le monde de la "culture". Les "performers" comme Madonna ou Taylor Swift [3] n'hésitent pas à représenter Satan et ses rites abjects. La société elle-même se donne à elle-même le spectacle des rites nihilistes dans une débauche de barbarie, de crimes, de méfaits tenus pour essentiels.

L'occident a des pratiques qui ressortent du satanisme, des pratiques combattues par le christianisme primitif. Parmi ces pratiques sociales, on peut citer, le divorce, l'avortement, la valorisation de l'homosexualité, l'exploitation des perversions sexuelles, la corruption de la justice, du travail, de l'instruction, ... Toutes ces pratiques sociales sont caractéristiques du nihilisme occidental et ressortent directement du satanisme parce qu'elles s'accompagnent du ricanement infernal de leurs pratiquants.

Et de fait, le néant occidental conduit à terme à la destruction de tout ce que le judéo-christianisme a construit en plus de 2.500 ans.

Le nihilisme occidental est combattu par les autres cultures.

Todd se demandait si le mouvement du nihilisme occidental était irréversible. En réalité, l'occident ne domine pas, ne domine plus, l'ensemble du monde. Et la défaisance de l'Occident ne signifie pas la "fin de l'Histoire", ni même celle de la disparition de l'Occident. Le reste du monde est en train de secouer le joug de l'américanisme libéral "avancé". Et il faut avoir une analyse qui sort du simple cadre des quartiers chic de New York et Los Angeles, de Berlin et de Londres ... Tout concourt à ce que la libération du monde non-occidental réveillera les forces vives de l'Occident anesthésiées par le venin du libéralisme décadent.

Je ne voudrais pas aggraver le mal que pensent les nihilistes et autres satanistes occidentaux de la pensée de Todd. Aussi je ne lui attribuerai pas, de près ou de loin, cette remarque. Mais la Russie est parfaitement consciente que sa lutte contre l'Occident est radicalement celle contre le satanisme qui y règne. Ainsi dans une Adresse au Peuple Russe [4], partant de sa quête de la souveraineté de son peuple, Poutine déclare :

The issue concerns the necessary, imperative measures to protect the sovereignty, security and territorial integrity of Russia and support the desire and will of our compatriots to choose their future independently, and the aggressive policy of some Western elites, who are doing their utmost to preserve their domination and with this aim in view are trying to block and suppress any sovereign and independent development centresin order to continue to aggressively force their will and pseudo-values on other countries and nations. [...] The West has gone too far in its aggressive anti-Russia policy, making endless threats to our country and people. Some irresponsible Western politicians are doing more than just speak about their plans to organise the delivery of long-range offensive weapons to Ukraine, which could be used to deliver strikes at Crimea and other Russian regions.

Sans directement dénoncer le nihilisme occidental, Poutine déclare à quelques temps de là, pour le 80° Anniversaire de la création de la VIII° Symphonie de Shostakovich [5] :

Today, many decades later, Shostakovich's Leningrad Symphony continues to evoke the strongest feelings in new generations. It makes them share in the bitterness of loss and the joy of victory, love for the Motherland and readiness to defend it.
This is a sign of genuine great art, where works that glorify true and eternal values are recognised as great for all times, unite people of all ages, nationalities and religions; they affirm truth and light, which always prevail over lies and the forces of darkness.

Dans un Discours ultérieur, où il identifie formellement le nihilisme de l'occident, Poutine insistait ainsi [6] sur le constat de Soljenytsine dans son Discours de Harvard et commentait :

And what is happening now? At one time, the Nazis reached the point of burning books, and now the Western "guardians of liberalism and progress" have reached the point of banning Dostoyevsky and Tchaikovsky. The so-called "cancel culture" and in reality - as we said many times - the real cancellation of culture is eradicating everything that is alive and creative and stifles free thought in allareas, be it economics, politics or culture.
Today, liberal ideology itself has changed beyond recognition. If initially, classic liberalismwas understood to mean the freedom of every person to do and say as theypleased, in the 20th century the liberals started saying that the so-called open society had enemies and that the freedom of these enemies could and should be restricted if not cancelled. It has reached the absurd point where any alternative opinion is declared subversive propaganda and a threat to democracy.

Et quelques minutes plus tard, dans le même discours, Poutine déclare :

Fyodor Dostoyevsky prophetically foretold all this back in the 19th century. One of the characters of his novel Demons, the nihilist Shigalev, described the bright future he imagined in the following way: "Emerging from boundless freedom, I conclude with boundless despotism." This is what our Western opponents have come to. Another character of the novel, Pyotr Verkhovensky echoes him, talking about the need for universal treason, reporting and spying, and claiming that society does not need talents or greater abilities: "Cicero's tongue is cut out, Copernicus has his eyes gouged out and Shakespeare is stoned." This is what our Western opponents are arriving at.

Un examen consciencieux des positions des centres d'action non-occidentaux montre que, avec des variations importantes, la Chine, l'Inde ou le monde musulman partagent avec la Russie la même critique du nihilisme de l'Occident.

Sur la centralité du protestantisme

Le constat du caractère central du protestantisme dans la phase finale de l'Occident est un constat devenu classique. Cependant, il est relativement trompeur. Parce que le protestantisme est une simple accélération du catholicisme, sa mutation vers le secteur privé de la bourgeoisie quand le catholicisme est resté lié à la puissance publique et à sa noblesse. Or, si en Allemagne, en Angleterre, puis aux Etats-Unis, le rôle du protestantisme est principal du 17° au 20 ° Siècle, il reste relativement réduit ailleurs. Et le catholicisme a fini par l'emporter mêle aux Etats-Unis lors de la seconde moitié du XX°.

Un autre mouvement est important pour analyser la Défaite de l'Occident : les Lumières. Celles-ci sont radicalement une corruption du protestantisme qui est si peu étranger au catholicisme, que les Lumières se sont même installées encore plus puissamment dans les pays "catholiques". La France, l'Italie ou l'Espagne sont des Etats soumis ax Lumières certainement encore davantage que la Grande-Bretagne ou l'Allemagne.

L'idée que le protestantisme se serait imposé parce qu'il promouvait la lecture de la Bible est très faible. Les juifs seront certainement aussi centraux que les protestants si la question de la lecture est si importante. Et il n'est pas vrai que le catholicisme interdisait la lecture. C'est même une absurdité.

En réalité, le protestantisme est une scission politique d'un mouvement interne au catholicisme et qui date des temps médiévaux. Et la sortie du protestantisme du catholicisme n'a pas arrêté le mouvement de décadence du catholicisme. Et cette décadence est parfaitement notée dès la seconde moitié du XIX° siècle par des auteurs comme Fédor Dostoïevski et Vladimir Soloviev. Elle est même dénoncée par des pontifes catholiques comme Pie X au début du XX° siècle.

La défaite de l'Occident que dénonce Emmanuel Todd n'est pas si éloignée de la critique du césaro-papisme très répandue dans le monde orthodoxe depuis le Grand Schisme.

Sur la solution du souverainisme inclusif

L'observation de Todd sur la solution du souverainisme "inclusif" est caractéristique de l'idéologie de quelqu'un qui souhaite que rien ne change. Todd dans son souverainisme semble approuver le nationalisme républicain, peut être de type jacobin, qui confie à l'Etat le pouvoir de conserver ensemble les citoyens dans la soumission à la Loi. Il n'y a bien entendu pas de nation et la souveraineté est essentiellement celle de l'Etat. En fait, c'est certainement l'idée de quelqu'un qui pense que le gaullisme ou le mitterandisme sont les expressions ultimes et indépassables de la sociologie occidentale.

Or, cette "solution" ne marche pas. Elle a été détruite par Sarkozy notamment en adhérant au commandement intégré de l'OTAN d'une part et en obéissant au diktat américano-occidental, d'autre part. Cette obéissance de Sarkozy lui a été reconnu par le World Economic Forum qui le nommait Global Leader en 1994. En même temps que Angela Merkel. Et qui nommait en 2016 Macron, Global Young Leader ...

On ne retourne pas à Mitterrand en venant de Sarkozy ...

Un souverainisme excluant ?

Or, si Todd aspire à un souverainisme "inclusif" c'est qu'il rejette le souverainsime "exclusif" d'un Le Pen ou d'un Zemmour.

Une première remarque : Todd semble ignorer que Jean-Marie Le Pen s'est retiré de la vie politique il y a plus de dix ans et qu'il est remplacé par sa fille, Marine, qui a justement compris qu'un souverainisme "excluant" comme celui de son père était de nature à l'empêcher d'accèder au pouvoir. Alors que son père luttait contre l'idéologie immigrationiste, sa fille et son nouveau Parti s'en accomode. Plus encore, elle a rejeté l'idée mele d'un souverainisme en refusant de combattre le mouvement européiste et même refusant de sortir à terme de la zone Euro.

Il est piquant de constater que, selon cette analyse du RN, Todd n'est pas si éloigné de leurs positions politiques actuelles.

Il existe dans le spectre politique du souverainisme plusieurs autres partis intéressants : les Patriotes de Florian Philippot, l'UPR de Asselineau, l'UDR de Dupont-Aignan et Reconquête de Zemmour. Si on dépasse les paroles un peu vives que tel ou tel leader prononce, tous ces "souverainistes" sont en réalité plus ou moins exclusifs - inclusifs" ... Par exemple le plus exclusif pourrait être Zemmour. C'est notamment parce que Zemmour exige que les nouveaux citoyens fassent preuve de leur allégeance à la Nation française, une langue, une culture et une Histoire. Et ceci exclut de fait beaucoup de nouveaux entrants :

• ou bien parce qu'ils ignorent complètement la "nation française", ne recherchant que le séjour "enchanteur" dans une zone économique florissante ...
• ou bien parce qu'ils veulent implanter leur propre "nation", c'est essentiellement le cas des immigrants musulmans.

Il serait intéressant de connaître la défense de Todd de son souverainisme "inclusif" et aussi l'attaque qu'il fait du souverainisme exclusif des uns et des autres. Sachant que cette exclusion ne serait pas tant que cela une exclusion de principe. Et l'inclusion de Todd, de même ...

La solution à la défaite de l'Occident ...

Le souverainisme fut-il inclusif de Todd ne me convainct pas. Il existe sensiblement avec Sarkozy ou Hollande ou Macron , ... Il s'est d'ailleurs jusqu'à présent illustré dans les rangs du nihilisme occidental et je ne vois pas en quoi d'agglomérer des musulmans, des flics en colère, des gilets jaunes, et je ne sais plus qui éviterait le nihilisme occidental ... Pas mieux du souverainisme excluant ...

Le souverainisme est une attitude politique aujourd'hui qui rejette et les Etats-Unis et l'Union Européenne. Or, ce rejet ne garantit pas en soi que le nihilisme occidental soit exclu, ou remplacé. Le souverainiste se bornera à se défaire dans son coin.

Il existe plusieurs autres alternatives.

La première se fonde sur la cause du souverainisme excluant" : l'islam. A partir du moment où une communauté musulmane s'établit sur une terre quelconque, quelque soient ses habitants, cette terre devient une terre d'islam. Et de ce fait, quoiqu'en pensent les souverainistes "inclusifs", le nihilisme occidental disparait, remplacé par l'ordre islamique. Ce n'est pas un choix. C'est une situation de fait.

Une deuxième alternative, qui peut se combiner à la première, est que le nihilisme occidental s'effondre dans le chaos. C'est toujours l'effet du satanisme. Un tel effondrement peut maintenant survenir à tout moment. L'occident qui se croit riche, manque de tout. La moitié des ménages de l'Etat le plus riche du monde, les Etats-Unis, possède moins de 3% de la richesse nationale et 94% d'entre eux possèdent moins de 35% de cette richesse [7]. L'Amérique qui exportait des produits agricoles, en importe désormais. La France a suivi le même chemin. Nous manquons de matières premières et d'énergies. Nous sommes devenus des "destinations touristiques", que nous ne pourrons bientîot plus ni chauffer, ni éclairer ... Un jour, les réseaux s'effondreront soudainement.

Une troisième alternative est que les occidentaux retournent à la oi de leurs pères. Ceux-ci ne sont pas si éloignés. Il y a deux générations, presque partout en Occident la majorité des gens croyaient en Dieu, le plus souvent dans le Dieu des Chrétiens. Ils Le craignaient et surtout craignaient son Jugement. Les actes ne sont pas les mêmes quand on croît en Dieu ou quand l'on n'y croit pas. Le mensonge, le meurtre, la barbarie, les perversions, le ricanement ne sont pas bien reçus dans une société croyante.

Todd ne dit pas qu'il ne croit pas en Dieu. Il dit que la science ne permet plus de croire en Dieu. Ce n'est même pas dans le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert !... Aussi une troisième alternative à la Défaite de l'Occident est que les anciens chrétiens se convertissent. Il faut d'abord qu'ils secouent le joug des anti-chrétiens et s'opposent à eux sans peur. Et pour celà, poit n'est besoin de la théologie. Il suffit de dénoncer le mensonge et de dire la vérité. Le reste suivra.