Remarques sur les heurts de la réalité et de l'idéologie

Philippe Brindet - 14/05/2024

Personne n'est plus attaché au "respect des faits" qu'un idéologue. Et qu'il laisse la bride à ses marottes idéologiques, ses adversaires lui opposeront la réalité.

Ainsi, les idéologues sont persuadés de respecter les faits et d'en rester à leur stricte observation quand ils ont décrit un fait par leurs idées. Or, l'évidence du lien entre le fait et leurs idées leur paraît si assurée qu'ils en oublient parfois le fait lui-même et parfois les idées elles-mêmes.

Le "fact-checking"

Il existe une situation particulièrement agaçante : celle du moderne "fact-checking" ... Les pires propagandistes d'idéologies les plus toxiques se permettent d'opposer la "réalité", la "réalité factuelle" à des assertions de leurs opposants. La situation est devenue particulièrement critique sur les questions liées au climat, à la santé, en fait à un peu tous les domaines où le régime ne veut pas laisser subsister la moindre opposition.

On voit ainsi des gens d'une ignorance abyssale, mais accompagnée d'une effronterie éhontée, se lancer dans l'opération d'agences de "vérifications de faits". Ces agences fortement stipendiées par le régime occidental, choisissent une victime parmi les plus réputés des opposants au régime occidental et à ses idéologies les plus corrompues. Les "fact-checkers" complètement ignorants isolent alors une ou deux assertions de la personnalité opposante dont il faut détruire la réputation. Ils opposent cette assertion à une assertion contraire, mais approuvée par un sinistre inconnu, dont le mérite est d'être un vague expert de la question rallié à l'idéologie du régime.

En France, de telles agences de fact-checking ont opéré dans le but de détruire la réputation et l'opposition de plusieurs personnalités scientifiques dont les déclarations s'opposaient aux assertions de la propagande du régime occidental. Ce fut le cas du Prix Nobel de Médecine Luc Montagnier, du Professeur de médecine Christian Perronne, ou encore du Professeur de médecine Didier Raoult. Bien d'autres furent eux aussi vilipendés par ces agences de fact-checking.

La destruction de l'opposition au régime

Le mécanisme de destruction de l'opposition par le fact-checking du régime se fonde sur la participation d'experts liés à un gouvernement occidental ou à un opérateur privé du régime occidental. Un tel opérateur, souvent une ONG, est par exemple lié aux financements généreux des hypermilliardaires comme Bill Gates ou George Soros. Mais il en existe des dizaines d'autres, de sorte que l'effet public des "fact-checking" est incomparablement plus fort que celui des timides opérations de médiatisation que l'opposition est en mesure de monter.

Il faut noter que les entreprises de "fact-checking" sont de deux genres assez semblables. Le premier groupe d'agences est détenu par des escrocs à la limite entre les relations publiques et le journalisme. On connaissait l'agence Fact and Furious, disparue depuis et que le régime occidental et ses laudateurs considèrent comme une victime des "conspirationistes" ( Lire le journal bourgeois Franc-Tireur de janvier 2024). Ces agences sont alors souvent opérées par des ONGs, parfois existantes, d'autres fois créées pour l'occasion. Le second groupe d'agences de "fact-checking" est directement détenu par les groupes de presse. En France, on connait ainsi des agences de fact-checking détenues par le groupe d'Etat AFP (Agence France Presse) ou encore celle détenue par le groupe de presse Le Monde ou celle du groupe de presse Libération. Ces officines montent souvent d'ailleurs des partenariats avec les ONGs du premier groupe et aussi avec les financeurs privés du régime occidental. En matière de santé, il s'agit souvent de Bill Gates, propriétaire de Pfizer, le groupe pharmaceutique qui a le plus bénéficié de l'épidémie drôlatique de SARS-CoV-2.

La puissance du fact-checking qui accompagne la propagande du régime occidental tient à deux éléments. Le premier est que le "fact checker" a accès à tous les média du régime. Souvent leurs lecteurs ou spectateurs sont très étonnés d'apprendre l'existence d'un "opposant" dont ils n'auraient jamais entendu parler sans le "fact-checking". Mais le fact-checking dispose aussi d'un autre atout. Il utilise toutes les ressources de la manipulation de l'opinion publique que le régime développe partout, y compris dans la culture ou dans l'éducation, dans la Justiceou dans les relations sociales. Il en résulte que les assertions de l'opposition sont imédiatement reconnues comme contraires à la propagande officielle. Le fact-checking peut donc souvent se borner à répéter les slogans de la propagande et les gens "bien élevés" reconnaissent facitement ce qui est la "vérité" conforme aux "faits vérifiés" des "élucubrations irresponsables" des opposants du régime.

Le choc avec la réalité

Mais, la réalité est une chose si vaste qu'une idée ne parvient jamais à l'épuiser complètement. Aussi, très souvent, les gens qui réfléchissent sur la nature des choses, réfèrent trop implicitement à la réalité pour aller plus vite. C'est moins rigoureux mais l'auteur en dit alors plus. Le problème est qu'il rencontre alors la contestation. Prenant un fait précis, son critique pourra montrer que l'idée n'est pas supportée par le fait et le critique en déduit que l'auteur a faux. Souvent, c'est pourtant le critique qui a tort même si "factuellement" il a raison.

C'est le cas lorsque le critique replace un slogan de la propagande dans son contexte réaliste et non plus idéologique. Une illustration de cette situation extrêmement conflictuelle entre le régime et l'opposition est dans la polémique sur la vaccination. Elle s'est généralisée lors de la Covid-19. Le slogan de la propagande du régime était - il est toujours - "le vaccin est sûr et efficace". Les opposants au régime occidental ont alors démontré que, pour soutenir leur slogan, les sanitaristes avaient menti sur leurs statistiques réalisées sur la base d'essais cliniques. Contraints par les autorités judiciaires, les auteurs des essais cliniques ont publié une partie de leurs données brutes. Et les opposants au régime ont alors montré que les chiffres ne démontraient rien du tout. Les statistiques des essais cliniques utilisaient une fenêtre de 15 jours à compter de la vaccination pour ne pas tenir compte d'effets adverses et les décomptaient sur une prétendue infection naturelle à SARS-CoV-2. De cette façon, le régime faisait "coup double". Il diminuait le nombre des effets adverses du vaccin et augmentait le nombre des fatalités de l'infection naturelle. Le régime parvenait ainsi à embellir l'efficacité vaccinale et "ensoleiller" sa sécurité, démontrant par le mensonge la vérité du slogan de sa propagande !

Aujourd'hui, toute la politique du régime consiste à ne plus communiquer sur la critique du slogan de sa propagande. Faisant silence, l'opinion publique a oublié la contestation de l'opposition. Pire, elle la confond dans des étiquettes infâmante du "complotisme", de "l'anti-vax" et autres insultes sans fondements.

C'est une caractéristique centrale du régime occidental depuis au moins quarante ans : il ment tout le temps et sur tout. Il est du devoir de l'opposition de dénoncer le mensonge du régime et de dire la vérité.

La vérification des faits est exclue quand elle dérange le régime

Je lisais un article de l'économiste Paul Craig Roberts. Dans cet article intitulé I received a request for an interview from a French University Ph.D. Student for His Dissertation: This is my reply. Dans ce bref billet, Roberts répond à un étudiant français qui souhaite pour les besoins de sa thèse de doctorat l'interroger sur ses opinions.

Roberts a décidé de répondre par la négative à cette amicale demande d'interview. Roberts estime que la diffusion de ses opinions dans une thèse universitaire suscitera des rétorsions universitaires contre l'auteur de la thèse. Et pour se faire bien comprendre, Roberts énumère certaines de ses opinions qui exciteraient la censure de l'université, même française. Roberts dénonce notamment :

  • la haine de l'homme blanc dans la "tour de Babel" qu'est devenue l'occident ;
  • l'intrusion de l'Etat dans la sphère privée qui ruine la famille et l'autorité parentale ;
  • l'alibi de protection contre l'oppression accordée par le régime occidental aux migrants-envahisseurs ;
  • la persécution des gens qui en occident se dressent contre l'immigration.

Roberts estime que l'effondrement de l'occident est parvenue à 90%. Il avertit son correspondant français qu'il sera chassé de l'université française s'il soutient des idées proches de celles de Roberts. ET pour preuve de son point de vue Roberts écrit :

To test what I have told you, try to find a dissertation committee anywhere in France or Europe or the US that will permit you to compare Jean Raspail's 1973 predictions in his novel, The Camp of the Saints, with the reality today. Pour tester ce que je vous ai dit, essayez de trouver un comité de thèse n'importe où en France, en Europe ou aux États-Unis qui vous permettra de comparer les prédictions de Jean Raspail en 1973 dans son roman Le Camp des Saints avec la réalité d'aujourd'hui.

Je ne sais si Roberts a raison. Mais une rapide recherche sur le site Google Scolar, pour les "pages" en français", qui citent Jean Raspail ou "Le Camp des Saints", me montre que les dix premiers articles universitaires cités accusent tous Raspail et son livre d'être "d'extrême-droite" et autres injures excluantes de l'université française ou de nulle part ailleurs.

Nulle part il ne semble en effet y avoir une recherche universitaire pour comparer les prédictions de 1973 avec la réalité d'aujourd'hui. Gageons qu'il n'y en aura jamais. Comme toujours quand les faits nient l'idéologie du régime occidental.


Revue C-Politix (c) 14 mai 2024