Un confinement, même sévère, n'a aucune influence positive épidémiologiqueComment en est-on arrivé au confinement ?Pour les politiciens et leurs sujets, nous autres pauvres mortels ..., la technique d'ingéniérie sociale du confinement est apparue en catastrophe vers le 16 Mars 2020. Nous apprenons tous que les meilleurs épidémiologistes du monde se trouvaient à l'Imperial College et que nous autres Français, avions la chance de disposer de plusieurs experts qui avaient travaillé dans son Centre de modélisation épidémiologique. Eperdus d'admiration - et surtout muets de frayeur - nos politiciens préférés - du moins le jour des élections - et nous-mêmes apprenons que le SARS-CoV-2 était un nouveau virus mortel contre lequel nous n'avions aucun moyen pharmaceutique de défence. Or, les experts - et par leur bouche, la Science a parlé - nous ont annoncé que, si nous ne faisions rien immédiatement, en Août 2020, 500.000 d'entre nous seraient morts dans d'affreuses souffrances - par embolie pulmonaire - mais que, grâce à la Science, nous serions sauvés si nous obéissions aveuglément aux consignes que nous donneraient les épidémiologistes. Et ils les ont donné avec le Rapport Ferguson (1). Complètement ignorants du moindre élément scientifique, nos politiciens sont aussi absolument liés par un principe constitutionnel récent, le mortel principe de précaution. La conjonction de l'ignorance et de la soumission aveugle aux principes a poussé nos politiciens à se soumettre aux ordres de leurs experts : les fameuses mesures d'atténuation de l'épidémie que sont le confinement et autres distanciations sociales. Je dois reconnaître que, le 16 mars, bien que scientifique moi-même, emporté par la frayeur générée par les média et par les réactions effarrées de nos politiciens, j'ai accueilli le premier confinement comme la seule solution raisonnable. Malheureusement, il y a eu une hécatombe notamment dans les EHPAD. Les hôpitaux ont été surchargés. En France, le taux de létalité a été le plus fort du monde pendant deux mois. Pire, les respirateurs artificiels dont on nous disait qu'ils "soulageraient les mourants" se sont révélés inadapté le plus souvent. Heureusement ... nos hôpitaux en manquaient. Et le "bricolage" concocté par le gouvernement a échoué lui aussi. Pire encore, l'affaire de l'hydroxychloroquine a démontré que l'idée que le SARS-CoV-2 ne pouvait être traité par médicaments était fausse. Dans l'esprit du public, les média se sont acharnés à faire perdre confiance en ce traitement. Mais leur esprit mercantile les a conduit à promouvoir d'autres drogues qui n'étaient pas prévues comme le Remdesivir. Et heureusement que des médecins se sont rappelés leur devoir de soigner à tout pris et qu'ils ont pensé aux gluco-corticoïdes et autres anti-coagulants. Et à d'autres médicaments d'ailleurs. Le public commençait à fortement douter de la nécessité du confinement. D'autant plus que les conséquences économiques avaient été minimisées et les conséquences sociales absolument oubliées. De plus, les mensonges du gouvernement et des autorités sanitaires pour nous maintenir en confinement et sans soin pharmaceutique, prétendument dans l'attente du "vaccin", ont gravement ébranlée la confiance du public. Plusieurs voix, comme celle du Professeur Perronne en France (2), se sont fait entendre. La réaction toxique des média organisés contre tout opposition aux mesures des experts, comme le confinement, s'est pleinement développée. Mais, le doute s'est installé durablement. Le cas de la SuèdeD'autant que si les Etats voisins comme l'Espagne, l'Italie ou le Royaume-Uni suivaient de près ou de loin les mêmes mesures de distanciation sociale que nous, la Suède refusait le confinement. Et si huit mois après, le taux de mortalité sur la population totale est à peu près le même, il a longtemps été très inférieur. Et la Suède n'a subi presque aucun dommage économique et social. Notamment le Pr Perronne a utilisé l'exemple de la Suède pour remettre en cause la technique d'ingéniérie sociale qu'est le confinement. D'autres auteurs se sont aussi élévés contre le confinement et mis en exergue le cas de la Suède. L'opinion originelle du Pr Ben-IsraelUn scientifique isréalien, le Pr Isaac Ben-Israel a étudié dès le mois d'avril 2020 les statistiques épidémiques publiées partout. Il en a déduit que le coronavirus, quelque soit le confinement ou pas, durait de l'ordre de soixante-dix jours et avait à peu près la même mortalité partout (3). Bien entendu, l'opinion du Pr Ben-Israel a été contestée férocement par la presse israélienne. Mais ses arguments ont simplement été ignorés au seul prétexte qu'il n'admettait pas le confinement ordonné par la "science". Or, le drame de cette épidémie est que, justement, les experts qui se sont imposés aux politiciens, ne fondent leur technique d'ingéniérie sociale du confinement sur aucune donnée épidémiologique, mais seulement sur des modèles mathématiques, très compliqués, et parfaitement faux. Leurs prévisions sont jusqu'à présent fausses dans des proportions de 5 à 20. Et c'est loin d'être la première fois. Ces mêmes modèles ont fait des prédictions catastrophiques complètement erronnées depuis 15 ans dans au moins 8 épidémies précédentes (4). L'opinion originelle du Pr Ben-Israel est donc toujours valide. Les trois études américaines sur le confinementEt puis, trois études américaines sont publiées dans The Lancet et The New England Journal of Medecine. L'étude du Lancet (5) concerne une statistique de 50 pays concernant les effets du confinement selon divers paramètres relatifs à l'état sanitaire et économique de chaque Etat d'une part et à l'importance des mesures de confinement prises, d'autre part. L'étude conclut notamment que la fermeture des frontières, la sévérité du confinement et l'importance du testage ne sont pas associées à la mortalité Covid, mais que la sévérité du confinement et une médecine développée face aux risques contribuent à l'accroissement du taux de guérison. Dans une première étude (6) du New England Journal of Medecine, un premier groupe de fantassins volontaires de 1848 individus est mis en quarantaine avec distanciation sociale sévère pendant 14 jours. Un second groupe de fantassins de 1619 individus sert de groupe "neutre". les infectés testés sont 51 / 1848 = 2,8 % à avoir un premier test positif dans le groupe en confinement, et 26/1554 = 1,7% dans le groupe neutre non confiné. Il est donc clairement établi que le confinement favorise l'infection des confinésen comparant le taux d'infectés dans le groupe témoin. L'étude concerne ensuite les voies de tranmission en confinement selon les pelotons de fantassins et leurs proximités en dortoirs et autres lieux de vie, ainsi que l'étude des clusters pour chaque souche virale identifiée. En plus de montrer le caractère néfaste du confinement par rapport à un groupe témoin, Letizia montre à nouveau la très faible propagation du coronavirus dans une population jeune et active. La stratégie du confinement lui est donc particulièrement nocive. Dans la deuxième étude (7) du New England Journal, les auteurs ont surveillé l'épidémie à bord d'un porte-avions américain, le Roosevelt. Dès qu l e navire a été mis en alerte épidémie, il a été confiné au large de guam et des tests PCR et antigéniques systématiques pratiqués. L'équipage a une moyenne d'âge de 27 ans et une population globale de 4802 personnes. L'âge médian des hospitalisés est de 9 ans et leur nombre est de 23 dont un décédé, tandis que le nombe de testés positifs est de 1331 soit 28 %. Pour mémoire, la France a un taux d'infectés de 0,02%. L'effet du confinement le plus strict est donc catastrophique sachant que les infectés testés ont été séparés et mis en quarantaine. L'épidémie sur le Roosevelt dure du 11 mars 2020 au 20 mai 2020 soit 70 jours, ce qui rejoint (voir plus haut) l'opinion de Isaac Ben-Israël. Les hospitalisés représentent les mêmes problèmes de santé que dans la plupart des pays occidentaux : obésité, asthme, diabète, maladies immunitaires. Enfin le nombre de décès est de 1, ce qui dénote la bénignité de l'épidémie du moins pour les populations occidentales et jeunes. On remarque que ces statistiques épidémiques sont en accord avec celles du porte-avion français Charles-de-Gaulle (1760 marins à bord, 1046 infectés (59%), aucun mort). Ces deux études américaines sont commentées notamment par un économiste Jeffrey Tucker dans la revue de l'AIER (8)). Tucker note l'apport des deux études (6) et (7) pour estimer le faible intérêt et même le danger du confinement comme stratégie d'atténuation d'une épidémie du genre de celle du SARS-CoV-2. Il faut noter que ce jugement ne peut pas porter sur des virus différents. Quelque soit la sévérité du confinement, l'épidémie de SARS-CoV-2 est d'autant plus forte. Dans un éditorial (9) de la revue qui édite les deux articles (6) et (7), N.L. Michaël, médecin, entend tirer les leçons des deux statistiques militaires pour la société civile. Pour lui, l'infanterie peut continuer ses opérations sans souci. Les militaires en milieu plus fermé comme les navires doivent prendre des précautions renforcées et en particulier isoler au plus près de l'infection les cas positifs.Michaël estime que l'approche peut être utilisée dans le civil, pour les pensionnats, les prisons et les établissements résidentiels de soins notamment. Michaël ne formule directement aucune critique négative à l'encontre de la stratégie de confinement, sans dire nettement qu'il continue de la recommander pour des secteurs ouverts de la société. Mais, il semble opter pour cette solution réservant des degrés à évaluer pour les secteurs fermés. Pourquoi les mesures d'atténuation sont au mieux inefficaces, sinon nuisibles ?Tout d'abord, les études comme celle de Letizia - et cet auteur le note dans son article -n'ont jamais été menées avant la préconisation du confinement par Ferguson et ses filiales occidentales. La technique du confinement comme stratégie d'atténuation de la vitesse de circulation du virus dérive simplement d'une idée dont l'application épidémiologique a été seulement simulée sur des modèles informatiques. Les expériences de Letitzia et de Kasper après beaucoup d'autres peut être moins formalisées, conduisent à rejeter cette stratégie d'atténuation pour son manque d'apports épidémiologiques. Il existe même des indices concordants pour estimer qu'elle est nuisible.. En deux semaines 2% de l'effectif confiné devient PCR-positif et la plupart sont tellement asymptomatiques, qu'on se demande même s'ils ont contracté la Covid-19. En réalité, Ferguson ne préconise le confinement que parce qu'il estimait sur la base d'hypothèses fausses que le SARS-CoV-2 était beaucoup plus pathogène et épidémique qu'il ne l'a jusqu'à présent été. Il s'est basé pour ses simulations sur des statistiques émidémiques concernant moins d'une centaine d'individus infectés en Chine et revenant par avion au courant du mois de janvier. Or, les caractéristiques qu'il en a tiré pour caractériser la pandémie de SARS-CoV-2 étaient largement surestimées. Plutôt que de déduire que, par nature, les mesures d'atténuation sont au mieux inefficaces, sinon nuisibles, il est plus indiqué de conclure que les caractéristiques de la pandémie à SARS-CoV-2 ne semblent pas requérir la stratégie d'ingéniérie sociale dite de confinement général. C'est une opinion qui a déjà été posée notamment par les Pr Perronne et Toussaint directement et Raoult, indirectement. Cette opinion est aussi partagée par des scientifiques comme la généticienneAlexandra Henrion-Caude. Cette opinion devrait être entendue par les autorités sanitaires et par les politiciens. Il est hélas clair que tant les politiciens que les sanitaristes ne peuvent plus faire marche arriière. Il est à peu près inévtable qu'ils maintiendront autant que possible le deuxième confinement, ne le levant qu'au prétexte que l'économie l'exige, et initiant dès que possible ensuite un troisième confinement selon l'idéologie que leur a imposé Ferguson et ses équipes réparties dans la plupart des Etats occidentaux. Notes(1) Lire Le Rapport N°9 de Ferguson : Report 9 - Impact of non-pharmaceutical interventions (NPIs) to reduce COVID-19 mortality and healthcare demand. (2) Lire Christian Perronne, "Y a-t-il une erreur qu'ils n'ont pas commise ? - Covid-19 : l'union sacrée de l'incompétence et l'arrogance, Paru le 17 juin 2020 sur le site de la FNAC : https://livre.fnac.com/a14703915/Christian-Perronne-Y-a-t-il-une-erreur-qu-ils-n-ont-pas-commise. (3) Lire : Top Israeli prof claims simple stats show virus plays itself out after 70 days dans le Times of Israle, du 14 avril 2020, dans lequel est rapporté un débat opposant le Pr Ben-Israel à un expert du confinement. Lire aussi The end of exponential growth: The decline in the spread of coronavirus, due Isaac Ben-Israel dans le Times of Israël, du 19 avril 2020 dans lequel il résume les preuves de son opinion sur l'absence d'effet du confinement. (4) Des épidémiologistes d'Oxford, opposés aux stratégies imposées par Ferguson ont noté qu'il s'était trompé sur Zika, sur le MERS, sur Ebola, sur le SARS de 2003 et sur l'encéphalite spongiforme. C'était insuffisant. Il a ajouté le SARS-CoV-2 à la satisfaction de ses mandants. (5) A country level analysis measuring the impact of government actions,country preparedness and socioeconomic factors on COVID-19 mortalityand related health outcomes, par R. Chaudry et al., publié le 21 Juillet 2020 dans The Lancet. (6) SARS-CoV-2 Transmission among Marine Recruits during Quarantine, Letizia et a., publié le 11 Novembre 2020 dans The New England Journal of Medecine. (7) An Outbreak of Covid-19 on an Aircraft Carrier, par M.R. Kasper et al. Publié dans The New Engalnd Journal of Medecine, le 11 Novembre 2020. (8) Even A Military-Enforced Quarantine Can't Stop The Virus, Study Reveals, de J. Tucker, le 13 Novembre 2020. (9) SARS-CoV-2 in the U.S. Military — Lessons for Civil Society, par N.L. Michael, Editorial dans The New England Journal of Medecine, du 11 Novembre 2020. |