Zemmour et la racine de son problème1 - Zemmour a jeté un pavé dans la mareZemmour est lancé dans la bataille pré-électorale. Ce qu'il cherche à gagner, c'est le moyen d'être candidat. Et si le seul moyen était l'envie, Zemmour serait candidat depuis longtemps. Mais, ce n'est pas l'ambition de la fonction de Président de la République française, un Etat en faillite, une Nation agonisante qui est le moyen de cette candidature. Son analyse fondée sur une observation constante de plus de vingt ans au plus près des réalités politiques le conduit à placer le critère d'accès à la candidature présidentielle sur la défense, peut être même sur la restauration, de l'identité française. Restauration est probablement une réalité trop forte que n'importe quel candidat à la présidence serait bien incapable d'opérer. Mais, il y a de celà chez Zemmour. Ce n'est presque pas une Restauration parce que Zemmour a constaté que le sens de l'identité française s'est maintenu dans le mouvement conservateur français, que cette identité française était le coeur de la politique il y a seulement trente ans. Une génération seulement. Mais, une génération, c'est beaucoup. Et quand Zemmour après avoir agité pendant des années son exaspération du Suicide français, après avoir constaté que, malgré ses efforts et les bonnes paroles des uns ou des autres, personne ne portait le principe qu'il voyait au mouvement conservateur : l'identité nationale, il a décidé de tenter de porter lui-même la puissance politique de l'identité nationale dans la campagne présidentielle. C'est un énorme pavé dans la mare, le marécage, le marais du politiquement correct. D'abord parce que le progressisme, qui est le camp adverse du mouvement conservateur, a bâti sa conquête du pouvoir sur le rejet du nationalisme, Depuis cinquante ans et plus qu'il est parvenu au pouvoir avec Giscard d'Estaing, le progressisme qui a passé par le socialisme le plus bête du monde - un socialisme bourgeois, méprisant du peuple - a méthodiquement détruit tous les éléments de l'identité nationale. Le progressisme avec Macron est parvenu à un apogée terrifiant, dictatorial, dans lequel le peuple opprimé est entièrement manipulé par l'idéologie, la propagande, les mensonges, les mesures policières. Zemmour aurait pu en rester à ce niveau de généralités. Il lui a semblé que ce n'était pas l'angle d'attaque qui pourrait lui permettre d'accéder à la candidature. Il a particularisé le problème de la perte de l'identité nationale sur la question de l'immigration musulmane, en en faisant le noeud gordien du problème français. Il tranche le noeud gordien en annonçant que s'il est élu il éliminera l'immigration illégale et tarira complètement l'immigration légale du moins celle en provenance des peuples musulmans de la Méditerrranée et de l'Afrique. 2 - Zemmour est parvenu à fédérer le mouvement conservateur au sens historique du termeLa réponse du camp conservateur, du moins tel qu'il est dessiné par les partis politiques, a été très favorable. Le moment Zemmour a été pour eux une sorte de révélateur. Deux partis politiques animent le parti conservateur : le Rassemblement National et le Les Républicains. Ils ont perdu chacun près de la moitié de leurs partisans qui ont rejoint le mouvement informel de Zemmour. La chose se mesure avec les sondages de la pré-campagne présidentielle. Et Zemmour est probablement le futur opposant à un Macron qui, pas plus que Zemmour, n'est encore candidat. Un Macron qui a été averti très tôt du danger que Zemmour présentait contre lui avec sa diatribe furieuse contre l'immigration musulmane. Pour signaler aux électeurs qu'il avait "entendu" le message, Macron a fait bloquer 50% des visas en provenance de l'Algérie et du Maroc. Ce n'est pas très malin - c'est même dangereux - mais çà devait "plaire". Zemmour du coup a été encouragé découvrant que le camp conservateur était bien plus large que celui fédéré entre RN et LR. Depuis plus d'un mois qu'il a initié sa "pré-campagne" électrorale, le succès de Zemmour nourri par son dernier livre qui lui sert d'objet à ses réunions publiques ne se démentit pas. Au contraire. Zemmour a t'il une chance de remporetr la présidentielle 2022 ? Bien entendu non. Par contre, maintenant il a une chance de réussir sa pré-candidature. Pour celà, il faut que se constitue autour de lui une pré-équipe gouvernementale et une pré-équipe législative. Et par dessus tout, Zemmour a besoin du soutien de l'Administration. On sait qu'une fraction des enseignants, exaspérés par la misère d'une jeunesse enstuquée dans le cosmopolitisme de banlieues, lui apporte son soutien. On serait étonné qu'une fraction des magistrats et de la Police ne le lui apporta point. On sait aussi qu'une fraction des militaires s'est déjà tournée vers lui pour le préparer à leurs objectifs. S'il juge toute cette agitation favorable, Zemmour pourra alors déclarer sa candidature. On verra. 3 - Mais, Zemmour a un problème avec les religions. Avec toutes. Et avec l'une ...En effet. Zemmour a commencé par critiquer les français qui donnent des prénoms musulmans à leurs enfants. Il a estimé, non sans raison, que cette coutume était une atteinte à l'hospitalité française. Quand on est français, on donne un prénom français à ses enfants. Or ce qu'il désigne comme un prénom français est d'abord un prénom chrétien, choisi dans une liste "officielle" de prénoms chrétiens. Cette origine, Zemmour l'assume à la suite de De Gaulle : "la France est une nation de race blanche et de culture judéo-chrétienne ... " Et il estime que l'héritage romano-chrétien de la formation de la France moderne implique le recours à d'anciens usages chrétiens. C'est "bien" de sa part ... Et il donne en exemple le précepte napoléonien accordant un statut au Consistoire israélite en 1807 : "Tout pour les Juifs en tant que français, rien en tant que nation". Or, cet oukase impérial s'est transformé en un principe "républicain" : la religion est une affaire privée qui ne doit jamais entrer dans la sphère publique. Avec la conscience intégrée de la puissance de l'Etat, les gens imaginent que le principe permet de vivre en harmonie quelque soit les religions. Et la dérive de ce principe de laïcité est justement la société multiculturelle dans laquelle la nation se défait avec une sphère publique dépeuplée de toute religion et une sphère privée divisée. Aucune religion ne peut l'accepter, sauf à se dissoudre. On pourrait même dire dans la clandestinité. De ce point de vue, Zemmour a donc un problème avec toutes les religions. Il sera nécessairement conduit à interdire l'exercice privé des religions pour protéger l'identité nationale parce que la religion, même privée, régente aussi la sphère publique dès lors que le fidèle entre dans la sphère publique. C'est exactement le sujet d'une vidéo d'un rabbin juif orthoxode (Assimilation à la française : piège mortel pour un juif ! Rav Ron Chaya) Le croyant ne peut pas s'assimiler à un individu qui n'est pas de sa religion. Il fait ce qu'il veut, mais si il s'assimile à la population française, il perd sa judéité en trois générations, par "accomodements" successifs. Une solution pour Zemmour réside dans l'histoire du catholicisme qui était autrefois majoritairement répandu dans la population française. Le catholicisme français a non seulement perdu toute influence dans la "nation" française, mais il a même accepté de se soumettre à la République, de sorte qu'il donne un exemple remarquable de non-religion. L'islam, et il semble de Zemmour soit convaincu de cette différence, ne suivra certainement pas l'évolution du catholicisme français qui a accepté toutes les compromissions, toutes les rebuffades, tous les renoncements sur tous les points de société où sa doctrine originelle lui interdisait de compromettre : divorce, contraception, avortement, mariage homosexuel, euthanasie, manipulations génétiques, .... Si le catholicisme a l'idée d'une forme d'universalisme, il a une conscience aigue de son intégration nationale, ce qui le conduit à capituler devant l'Etat. L'islam ignore complètement les nations. Il est LA nation. Et la terre d'Islam n'est pas une zone géographique dans laquelle une nation a opéré pendant mille ans. C'est l'endroit où un bon musulman peut pratiquer sa religion et partant sa politique. La France comme la Bretagne, la Provence ou l'Europe, est pour lui une terre d'islam. Et la séparation entre une sphère privée dans laquelle, en tant que "religion", l'islam serait confiné et une sphère publique contrôlée par la République dzns laquelle l'islam serait exclu, lui est aussi étranger. Ou alors, la République est islamique. En pratique, l'islam peut parfaitement se prêter à la soumission à la République française. Mais alors la République française doit être forte et réprimer les revendications spécifiques à l'universalité de l'islam. L'Histoire apprend que c'est loin d'être agréable. Ou paisible. Par ailleurs, la "nation française", pour autant qu'elle ait encore une réalité, est contrôlée par des groupes (La France insoumise, France terre d'asile, ...) bien décidés à poursuivre leur dissolution de la France de Zemmour. L'idée de Zemmour de fermer les frontières à l'immigration et de rejeter l'immigration illégale n'est pas en soi une idée sans efficacité. Je ne suis pas convaincu que son Etat en ait jamais les moyens. Rav Chaya estime que c'est un pari perdu d'avance. Et c'est un gros problème pour Zemmour. En 2011, il y avait au moins 5 millions de musulmans selon le US Pew Institute. L'Etat français était parfaitement incapable d'une telle estimation. Il se l'est interdite depuis et on sait pourquoi. On peut estimer qu'il y a 700.000 juifs et 400.000 catholiques. Voilà l'état des forces en présence. Lectures
|